Santons, routes d’Agrippa, conquête romaine, Helvète, tablettes de d’exécration d’Aumagne, évergésie religieuse
Le peuple des Santons est un des peuples de la Gaule romaine qui a profité de la conquête romaine, occupant un territoire couvrant la future province de la Saintonge. C'est sous l'empire romain que Mediolanum Santonum (Saintes), devient capitale et voit se développer son prestige et son éclat, notamment dans sa parure monumentale , ainsi qu'avec le développement du réseau de routes d'Agrippa centré sur Lyon reliant les grandes cités, dont Saintes qui en devient un jalon important.
[...] Ce dernier, S. Deyts dit qu'il a été très bien accueilli en Gaule, car c'est un héros incarnant la force naturelle. Les Santons ne sortent pas de l'ordinaire puisqu'ils ont accepté l'introduction de son culte comme nous pouvons le voir avec sa présence sur la base aux quatre dieux. De même, les ILA classent dans la catégorie inscription sacrée celle d'un cachet sur une intaille[41]. Ce cachet représente Cybèle avec des attributs ordinaires, un trône, deux lions, un tambourin, une corne d'abondance. [...]
[...] Cette inscription est importante pour comprendre l'évolution de la religion en Gaule et notamment chez les Santons, qui semblent avoir adhéré aux nouveaux cultes romains. Cette inscription est un bon exemple de la romanisation que connait la Gaule. On dénombre une quarantaine de découvertes de la sorte mettant en lumière que les Santons ne se différenciaient pas des autres peuples gaulois en ce qui concernait la religion. On peut se demander pourquoi cette pratique s'est développée chez les Santons et en Gaule également ? Tout d'abord, par l'intermédiaire de la présence de Romains sur le territoire. [...]
[...] Cela montre que la religion touche la société dans son ensemble. Une religion touchant la société dans son ensemble : le rôle des femmes dans la religion santonne Apprendre la vie religieuse d'un groupe humain est toujours une entreprise délicate, car, comme l'avait bien compris Strabon “voiler de mystère les choses sacrées c'est servir le prestige de la divinité, puisque c'est imiter sa nature qui échappe à nos sens”. C'est encore plus difficile pour les pratiques religieuses de femmes qui ont vécu, il y a près de deux mille ans Les ILA des Santons recensent de nombreuses inscriptions dont les dédicants ou dédicataires sont des femmes (27 inscriptions). [...]
[...] Saintes est une zone particulièrement marquée par cette transformation sous les Julio -Claudin, car elle devient un point de passage du réseau routier mis en place par Agrippa, favorisant l'assimilation de pratiques typiquement romaines du fait de la présence importante de Romains à Saintes, qui ont amené avec eux leur pratique funéraire notamment les supports utilisés Tableau 1 : les monuments funéraires chez les Santons à partir des ILA des Santons Nous observons une prédominance des cippes, stèles et mausolées qui sont des monuments funéraires romains par excellence. La présence de nécropoles avec ces supports devait se trouver à l'extérieur de la ville, le long des axes routiers à l'image de ce qui se passe à Rome où l'inhumation et la crémation sont interdites à l'intérieur des villes, d'après la loi des XII Tables. On suppose que chaque ville devait poser une loi similaire que l'on n'a pas retrouvée pour Saintes. [...]
[...] Cela se voit avec le mausolée de C. Julius Macer[50], une élite de Saintes qui a fait carrière dans l'armée au grade de duplicaire. Il a également reçu une récompense pour le long service à la tête de l'aile atectorigienne. Macer se fait construire un mausolée où il transcrit sa carrière et les récompenses et honneurs qu'il a reçus dans un but d'ostentation et de visibilité. A. Caius Julius Macer, fils d'Agedillus, inscrit dans la tribu Fabia, de la cité des Santons, duplicaire de l'aile atectorigienne des Gaulois, inscrit sur le bronze après trente-deux ans de service, évocat d'Auguste divinisé de 600 gésates Rhètes dans le castellum d'Ircavium, décoré par ses compagnons d'armes d'un bouclier , de couronnes et d'anneaux d'or, Julia Matrona, sa fille, Caius Julius Primulus, son affranchi, ses héritiers ont fait construire ce mausolée suivant son testament Cependant, il ne faut pas négliger la masse des autres épitaphes et inscriptions funéraires qui donnent des informations moins explicites sur les autres catégories sociales et de leur rapport à la mort et à la mémoire des défunts. [...]
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