Le personnage de Cléopâtre fait partie de ces rares héros historiques qui sont passés à la postérité et que tout le monde connaît quel que soit le milieu social ou culturel. La popularité de ce personnage vient en grande partie de l'engouement dont il a été l'objet de la part des artistes, en peinture comme en sculpture, en littérature comme au cinéma (durant ce dernier siècle) ; ces derniers se sont plu à raconter sa vie, ses histoires d'amour passionnées et tragiques, sa mort si noble… Avec le temps Cléopâtre, Reine des reines, personnage politique de premier ordre qui avait su relever son pays et lui donner une place primordiale sur la scène internationale, réussissant même à inquiéter la grande Rome, devient un simple objet de désir et de tragédie perdant son extraordinaire intelligence et sa finesse politique au profit de sa beauté et de sa sensualité. Mais quelle que soit la façon dont on se souvient d'elle on ne peut nier qu'elle mérite le titre d'héroïne ; il est vrai que son parcours ne suit pas vraiment celui du héros classique et la solitude traditionnelle au héros n'est pas ce qui caractérise le mieux la belle Cléopâtre. Pourtant, si l'on en croit la définition d'héroïne que nous donne le dictionnaire : « Femme qui fait preuve de vertus exceptionnelles, se dévoue à une cause. », Cléopâtre fait bel et bien partie de cette catégorie, tant bien par ses vertus (la beauté, l'intelligence, l'art de la politique, le courage, la noblesse d'âme…), que par la cause à laquelle elle se voue toute sa vie : redonner à l'Egypte sa splendeur et sa grandeur d'antan, et redresser la dynastie des Ptolémée qui doit retrouver sa puissance et sa solidité perdues. Les années et les siècles passant l'histoire devient légende, les faits historique sont enjolivés, retravaillés par les artistes, les conteurs, et déjà le contexte historique qui souligne la portée de ses actions se dissout, faisant d'elle un personnage hors du temps, c'est le début de l'éternité… Tentant déjà de son vivant de s'assimiler à une déesse (Isis, Venus) elle acquerra peut-être avec le temps une dimension mystique, voire même divine et peu à peu la légende de Cléopâtre deviendra un mythe ; peut-être la guerre entre Octave et Marc Antoine deviendra aussi légendaire que celle qui opposa Ménélas à Paris… Mais ce qui est étonnant de constater avec Cléopâtre c'est à quel point la vision que l'on a de la Reine des Reines évolue et se transforme selon l'époque contrairement aux autres héros, aux personnages immuables d'Homère, ou de Chrétien de Troyes. Nous verrons ainsi dans ce dossier la façon dont Cléopâtre a été perçue au fil du temps (démon de luxure, femme faible emportée par ses passions, modèle de beauté et de séduction…) en nous appuyant sur ses différentes représentations dans les arts (surtout en littérature et au cinéma ainsi qu'un peu dans la peinture). Dans une première partie nous présenterons le personnage historique, sa vie (I-1) et la façon dont ses contemporains la percevaient (I-2), puis lors d'une deuxième et troisième partie, nous étudierons avec la sculpture (II-1), la peinture (II-2) et le théâtre (III) du XVIème au XIX ème siècle le façonnement d'un personnage tragique. Enfin, dans une quatrième partie, nous verrons, au XX ème siècle, la disparition du personnage complexe et tragique au profit de la sacralisation de la beauté féminine.
[...] C'est en 31 av. J.C., près d'Actium, qu'a lieu la rencontre avec l'armée de César-Octave. La flotte de Cléopâtre est vaincue et la reine décide de quitter le combat. Antoine la suit par amour, ou par lâcheté Vaincue, prisonnière dans le palais royal elle fait dire à Antoine qu'elle est morte. Ce dernier se suicide en retournant son glaive conte lui. Après un entretien stérile avec Octave, comprenant qu'elle va être traînée en triomphe à Rome, elle décide de mourir. [...]
[...] On peut donc voir que si le film Cléopâtre est la preuve du développement du féminisme, le film Mission Cléopâtre fait preuve d'un certain machisme, montrant une reine capricieuse pas loin de l'hystérie, maux que l'on a si souvent prêtés aux femmes. De nos jours, malgré tous les ouvrages qui existent sur la vie de Cléopâtre, elle reste avant tout un symbole de beauté et de sensualité. Est-ce le reflet d'une société dans laquelle seule l'apparence compte ? Est-ce le reflet de notre société ? [...]
[...] p.5 Citation extraite de la B.D. p.5 Amonbofils tente de discréditer les gaulois auprès de la reine en lui envoyant de leur la part un gâteau empoisonné. [...]
[...] Cléopâtre captive ; Jodelle (1553) Antoine et Cléopâtre ; Shakespeare (1606) IV- sacralisation de la beauté : Cléopâtre au cinéma. Cléopâtre ; Joseph Mankiewicz ; 1963 ; avec Elisabeth Taylor Astérix et Obélix : mission Cléopâtre ; Alain Chabat ; 2002 ; avec Monica Bellucci. Conclusion Bibliographie Introduction Le personnage de Cléopâtre fait partie de ces rares héros historiques qui sont passés à la postérité et que tout le monde connaît quel que soit le milieu social ou culturel. La popularité de ce personnage vient en grande partie de l'engouement dont il a été l'objet de la part des artistes, en peinture comme en sculpture, en littérature comme au cinéma (durant ce dernier siècle) ; ces derniers se sont plu à raconter sa vie, ses histoires d'amour passionnées et tragiques, sa mort si noble Avec le temps Cléopâtre, Reine des reines, personnage politique de premier ordre qui avait su relever son pays et lui donner une place primordiale sur la scène internationale, réussissant même à inquiéter la grande Rome, devient un simple objet de désir et de tragédie perdant son extraordinaire intelligence et sa finesse politique au profit de sa beauté et de sa sensualité. [...]
[...] Si Antoine est vu dans des scènes de politique où il n'est en rien question de Cléopâtre (par exemple, acte II scène la reine d'Egypte elle n'apparaît que pour parler d'Antoine, pleurer Antoine, maudire Antoine, aimer Antoine. Elle est faible, à de nombreuses crises de nerfs'', elle s'emporte n'a aucune mesure, est très jalouse (dans son rapport à Fulvie et à Octavie[7]). On ne la voit jamais diriger son royaume, elle ne semble exister que par et pour Antoine. On se dit parfois qu'elle n'a de Cléopâtre que le nom. [...]
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