La période qui suit le sac de Rome par les Gaulois, en 390 est considérée comme la plus obscure de l'histoire romaine. Une foule d'éléments demeurent encore inconnus. La Ville s'en est relevée avec une rapidité que l'on qualifie souvent de miraculeuse, et elle s'est employée à rétablir son hégémonie sur le Latium. Son redressement semble achevé en 358, lorsqu'elle conclut un traité avec Carthage. Rome poursuit une politique tortueuse qui la conduit à s'allier avec d'autres peuples de la péninsule, dans la crainte d'une nouvelle agression (...). La guerre de trois ans qui s'ouvre en 340 apparaît très confuse (...). Rome remporte la victoire en 338, et c'est sur cet événement que revient Tite-Live dans ce chapitre XIV du Livre VIII de son Histoire de Rome (...). Ce texte pourrait apparaître comme une volonté de présenter la Ville victorieuse comme magnanime et juste. Il s'agit en effet de déterminer la situation des vaincus en ce début de conquête de l'Italie. Ainsi la question de la volonté d'intégrer les peuples vaincus et la signification de leur nouveau statut dans la communauté romaine est-elle soulevée.
[...] Le règlement de la question latine I. Rome, seul maître à bord A. La dissolution de la ligue latine B. L'émancipation des institutions II. La naissance de la mosaïque juridique A. Quels statuts pour les vaincus ? B. Le règlement au cas par cas III. [...]
[...] ce qui prouve que la civitas tient aussi sa place dans l'échelle des peines. C'est justement à l'exemple de Vélitres qu'il faut s'intéresser, la cité fait partie de ceux qui ont été plus sévèrement châtiés, car ils s'étaient tant de fois révoltés (l.19), or Rome est rancunière : il apparaît en effet que les mesures les plus rigoureuses furent prises à l'encontre de peuples qui avaient failli à l'alliance avec Rome de manière redondante. En l'occurrence, les murs [de Vélitres] furent jetés bas, leur sénat fut éloigné et ses membres reçurent l'ordre de résider au-delà du Tibre (l.20), c'est donc toute la communauté que l'on cherche ici à dissiper. [...]
[...] La guerre de trois ans qui s'ouvre en 340 apparaît très confuse. Les Romains s'allient aux Samnites dans un conflit qui oppose l'Urbs à une importante coalition de Latins, de Campaniens, de Sidiciens, de Volsques et d'Aurunques. Rome remporte la victoire en 338, et c'est sur cet événement que revient Tite-Live dans ce chapitre XIV du Livre VIII de son Histoire de Rome qui s'étend de la fondation de la cité à la mort de Drusus en 9 av. J.C . [...]
[...] Rome avait le sentiment d'assumer ces devoirs. Mais la question de son application en termes juridiques se pose toutefois. En effet, la solution différait selon la sincérité de la soumission du vaincu. Il convient tout d'abord de revenir sur les différents statuts qui existaient, il s'agit d'une véritable hiérarchie dont les catégories se définissaient par des droits spécifiques et des obligations vis-à-vis de Rome : Tite-Live parle d'abord de ceux qui furent admis dans la cité romaine il s'agit de fait des vaincus incorporés à la citoyenneté romaine, c'est le modèle, déjà existant, du municipe de Tusculum, on peut supposer qu'il s'agit d'une citoyenneté complète (civitas optimo jure), car Tite-Live ne le précise pas (alors qu'il le fait, plus loin dans le texte pour la civitas sine suffragio), toutefois, la question fait encore débat. [...]
[...] ce sont les institutions romaines qui sont en mesure de déterminer le sort des vaincus, et elles seules. Cette victoire de 338 est par ailleurs directement reliée au développement de l'impérialisme romain, et la composition rigoureuse de ce chapitre de Tite- Live n'a rien d'innocent : consacrer un chapitre entier aux sénatus- consultes qui règlent la question latine met en évidence l'importance symbolique que les Romains y attachaient. D'autre part, le fait que Rome décide de traiter directement avec chaque peuple n'est pas non plus le fruit du hasard, il s'agit de montrer ici que la prise de décision n'a rien d'approximatif, que la Ville ne souhaite pas traiter les communautés en groupe, mais individuellement et qu'elle ne tolère aucun intermédiaire. [...]
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