Entre 48 (après Pharsale et l'élimination de Pompée) et sa mort en 44, César est maître de la politique à Rome: il opère des réformes profondes dans tous les domaines et jette les bases d'un nouveau pouvoir.
Suétone s'est intéressé à la vie de César dans le cadre de son ouvrage de biographie des empereurs romains, La vie des douze César. Il souligne l'immensité de l'oeuvre accomplie par César en quelques mois. Né en 69, mort en 126, Suétone a un père tribun militaire, c'est le protégé de Pline le Jeune. Son goût poussé pour les études l'amène à refuser une carrière politique, rendue impossible par sa disgrâce en 122. César est le premier des "empereurs" dont il brosse le portrait dans son ouvrage.
Après la victoire difficile de Munda le 17 mars 45, César peut enfin rentrer à Rome et s'occuper directement des réformes qu'il veut mettre en place. De 49 à 45 ses séjours à Rome sont conditionnés par la politique de ses adversaires: ceux-ci disparaissent peu à peu (Metellus Scipion, Caton Le Jeune...) et lui laissent le champ libre. Homme d'action, pragmatique et aux nombreux soutiens tant populaires que sénatoriaux, César réforme alors en quelques années la République romaine à son seul profit.
En recevant des magistratures nombreuses de façon légale en apparence- en ce qu'elles ont une légitimité "populaire"-, César acquiert un pouvoir personnel qui dépasse celui que possédait un Sylla. Nous sommes conduits à nous demander si la réalité du pouvoir césarien ne fait pas sortir Rome du cadre de la République. Avec César, la République a perdu ses défenseurs traditionnels (Cicéron excepté) et peut se comparer à un habillage masquant un nouveau type de pouvoir.
[...] Les dîmes provinciales sont supprimées, ce qui déplaît aux publicains. Toutes les catégories sociales sont intégrées dans une société qui se veut équilibrée et moralisée. Le calendrier lui-même est modifié, le calendrier julien remplace celui des pontifes avec une année débutant au 1er janvier avec une année de 365,25 jours. Cette entreprise de rénovation à Rome s'intègre dans le cadre d'une volonté de changer les rapports entre Rome et son Empire. III. Une politique de la grandeur À Rome et en Italie -Rome reste un instrument de prestige politique et culturel dans l'esprit de César. [...]
[...] Il est grand pontife depuis 63. Le sang divin en fait un homme hors du commun, protégé des dieux et au pouvoir charismatique. On voit dans Rome des statues dressées à son effigie, son anniversaire et celui de ses victoires sont célébrés et le mois de Quintilis prend le nom de Iulius (Juillet). Les réformes de César s'appuient d'abord sur le prestige personnel du dictateur, qui lui assure une popularité sans pareille. Le discrédit des anciens pouvoirs permet une réforme profonde en matière institutionnelle qui rompt en tous points avec la tradition républicaine. [...]
[...] A la veille de sa mort il reçoit l'inviolabilité tribunicienne. Si les institutions et le vocabulaire républicains sont maintenus, leur fonctionnement est profondément dénaturé puisque de la base (élections et comices) au sommet (Sénat), toute décision est suspendue à l'approbation et à la volonté d'un seul homme. Les bases sociales, militaires et économiques du régime César l'emporte politiquement parce qu'il dispose de nombreux soutiens dans la société romaine. - Il a accumulé une grande richesse en Gaule, en Espagne et dans les Balkans. [...]
[...] Le rôle de l'Etat romain est donc celui d'une administration pas totalement directe mais qui ne délègue plus toutes les tâches. -César ébauche également la romanisation de l'empire. Les armées ont absorbé des milliers de provinciaux et leur ont donné une idée de la civilisation et de la langue latine. Les colonies de prolétaires et de vétérans ont une influence locale (en Narbonnaise avec Béziers, Narbonne, Arles, en Espagne avec Hispalis, Sicile avec Syracuse, Catane et Palerme, en Orient avec Héraclée du Pont et Corinthe). Carthage devait être relevée mais César mourrut avant. [...]
[...] Les pouvoirs institutionnels de César: les bases du régime La puissance de César Politique habile et lucide, il établit au cours de ses guerres un pouvoir de fait qu'il parvient à légaliser. Insurgé victorieux, patricien qui use de sa richesse, le pouvoir de Caius Julius César va croissant jusqu'à sa mort. - La dictature et le consulat sont les bases de son imperium. Pendant sa 1ère campagne d'Espagne, le prêteur Lépide et les sénateurs césariens restés à Rome lui confèrent une dictature légale, à son retour César préside en 48 les comices qui lui attribuent le consulat pour 48 avec Servilius Vatia (il dépose sa dictature). [...]
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