Pédérastie, éducation homme-enfant, Grèce antique
Le mot grec désigne une institution morale et éducative de la Grèce antique, bâtie autour de la relation particulière entre un homme mûr et un jeune garçon, où les rapports sexuels ne sont qu'une dimension de la relation.
La pédérastie suppose un lien de couple entre un homme, appelé un Eraste (celui qui aime) l'initiateur, et un garçon Eromène (celui qui est aimé). L'Eromène est âgé au minimum de douze ans, ainsi il est déjà dans l'adolescence.
Ce type de couple se retrouve dans la mythologie grecque, relevant ainsi la crédibilité de la pédérastie dans la Grèce Antique : Zeus et Ganymède, Apollon et Hyacinthe, Achille et Patrocle.
[...] Mais la pédérastie a une certaine limite celle du mariage. En effet, lorsque le garçon devient un homme il doit commencer à se trouver une femme pour avoir une descendance et rentrer pleinement dans la cité. Par contre l'Eromène deviendra à son tour un Eraste. & Bibliographie Buffière Félix, Eros adolescent, la pédérastie dans la Grèce Antique, Les Belles Lettres Calame Claude, L'Eros dans la Grèce antique, Belin Dover K.J., Homosexualité grecque, La pensée sauvage Flacelière Robert, L'Amour en Grèce, Hachette Marrou Henri-Renée, Histoire de l'éducation dans l'Antiquité, tome 1 Le monde grec, Point Seuil, 1981. [...]
[...] Jusqu'au milieu du Vème siècle, les éléments les plus frappants et les plus constants de la beauté masculine sont les épaules larges, un thorax puissant, des pectoraux développés, des muscles puissants au dessus des hanches, une taille mince, des fesses saillantes, des cuisses et des mollets vigoureux. Les nus masculins sont plus représentés que les nus féminins. Il y a un réel attrait pour les hommes. Mais tous les hommes grecs ne sont pas homosexuels, c'est juste un désir qu'ils peuvent avoir. [...]
[...] Dans les textes, les auteurs prennent soin de mettre en avant la formation culturelle et morale pour mieux éclipser ces relations sexuelles. Le jeune garçon qui voit en son Eraste le modèle à suivre, peut se voir initier à certaines pratiques sexuelles, dans la relation étroite et de confiance qu'ils entretiennent. Pour ceux qui, beaux physiquement et d'illustre famille, ne trouve pas d'amant c'est un véritable déshonneur : car cela remet en cause leurs qualités morales, et met en avant un vice d'éducation. [...]
[...] La pédérastie concerne bien des enfants (païdes). Mais l'éromène en grec est aussi désigné sous le nom de meirakion (garçon) ou par son diminutif meirakiskos. Ce qui implique un âge plus élevé de 14 à 18 ans. Certains auteurs anciens ont tenté de découper la vie humaine selon les âges. Ainsi, Solon compte les étapes de l'existence par semaines d'années : jusqu'à 7 ans c'est l'enfant anébos et népios, impubère et au-dessous de l'âge de raison ; à 14 ans ce sont les premiers signes de l'hébé ou puberté qui se manifestent et entre 14 et 21 ans, la croissance s'achève, le menton se couvre de poils. [...]
[...] En effet, le garçon ne doit pas se donner à un éraste pervers (selon Pausanias). Il ne doit pas accepter trop rapidement aux avances de l'éraste ni à céder à l'appât de la richesse et à la puissance politique. La seule voie pour le garçon qui veut se donner à un amant sans que ce soit mal vu, c'est de se soumettre à lui en raison de son arété : son excellence, son mérite. Il servira l'amant parce qu'il en attend une amélioration dans le domaine du savoir et de la conduite : en échange des bontés qu'il aura pour son amant il deviendra plus savant et meilleur, par l'action de l'amant. [...]
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