Thèbes, Egypte, société égyptienne, anthropologie, croyances funéraires, mort
Dans son roman de 1944, La mort n'est pas une fin, Agatha Christie présente une maisonnée de la XIe dynastie près de Thèbes. Le chef de famille apparaît avec une nouvelle concubine qui suscite une animosité collective. Et c'est à travers le récit d'une série de meurtres au sein de cette maisonnée que ce roman présente un aperçu des rapports que les Égyptiens entretiennent avec la mort et à quel point la mort joue sur la société égyptienne.
[...] Il est primordial pour le défunt de conserver son corps et son nom. Selon Jansen-Winkeln : "un homme vit quand son nom est prononcé". Cela nécessite des funérailles appropriées avec un entretien minutieux du corps qui passe par la momification pour de rares privilégiés et par la disposition dans un cercueils ou dans un sarcophage. En effet, le défunt est déposé dans son cercueil, ou dans un tissu de lin creusé dans le sable pour les plus modestes sur le côté, le visage orienté en direction du soleil levant de façon à assister chaque jour à la régénération cyclique du soleil. [...]
[...] Par exemple, Mark Smith présente la démocratisation des Textes des Sarcophages au Moyen Empire, un plus grand nombre d'individus semble y avoir accès car la condition est avant tout économique : il faut pouvoir s'offrir une tombe et un sarcophage décoré et inscrit. En soit le corpus semble assez accessible car il est probablement diffusé et connu à travers des papyrus, mais une plus grande marge de la société peut se permettre de le faire graver sur son sarcophage. Enfin, la mort en tant que phénomène d'ampleur dans la société égyptienne occupe également une place importante dans le paysage. [...]
[...] Mais la grandiosité et la continuité de ses rites dépendent du niveau de richesse du défunt car une rente est attribuée à un (ou plusieurs) serviteur du ka qui doit garantir la continuité du culte. La fonction de prêtre funéraire permet d'occuper une place de premier choix dans le culte funéraire. Ils assurent la continuité des offrandes et la postérité de la mémoire du défunt. Généralement c'est le fils qui assure ou octroie cette charge, mais il est aussi possible que ce soit des prêtres engagés pour cette mission. Les contrats de Djéfaïhâpy témoignent parfaitement de l'importance de cette charge de prêtre. [...]
[...] Il en existe une cinquantaine qui ont été retrouvées et datées du Moyen Empire, écrites en cursive hiératique sur différents supports (souvent des matériaux d'offrandes) et concernant généralement la préservation du domaine familial. Le papyrus Naga ed-Deir N 3737 reprend le modèle traditionnel de lettre aux morts. Rédigée sur un papyrus plié, daté de la fin du IIIe millénaire avant J.-C . Un certain Héni s'adresse à Mérou (son défunt père) car un troisième protagoniste, Seny, lui est apparu en rêve qui était un des dépendants de Mérou mais qui aurait subi une mort violente et prématurée selon des conditions qui lui permettront difficilement d'accéder à l'au-delà. [...]
[...] Puis, dans un second temps, nous verrons que dans la société égyptienne la mort fait le lien entre les vivants et les morts. Et, dans un dernier temps, nous analyserons la place qu'occupe la mort dans le paysage égyptien. Tout d'abord, les Égyptiens de l'Antiquité croient en la vie éternelle. Ils considèrent qu'une fois mort le défunt peut renaître afin d'entamer un voyage funéraire lui permettant d'accéder au repos éternel dans le "royaume des morts" où reposent les dieux et rois défunts. [...]
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