221 av. J.-C., Zheng de Qin est le premier (shi) empereur (Huang di) de la dynastie Qin, Qin Shi Huangdi. Il a unifié la Chine après avoir lancé ses guerriers à l'assaut des États voisins (Han, Zhao, Wei, Chu, Yan et Qi). Naît alors l'empire de Qin, grand comme l'Europe, unifié et centralisé, marquant remarquablement l'histoire et la civilisation cinq fois millénaire de ce pays en lui donnant son nom - la Chine - et en instaurant un nouveau système politique, le régime impérial, qui ne s'éteindra qu'en 1911, cela malgré la courte durée de la dynastie fondatrice.Autocrate mégalomane, Qin Shi Huangdi est aussi un administrateur de génie assurant la puissance de l'empire par une économie florissante, une armée imbattable, une loi sans pitié et un fort rendement agraire. Il unifie les poids, les mesures et l'écriture, fixe l'écartement des roues et des chars et fait construire un réseau de routes. Il crée une monnaie unique, privilégie l'agriculture et planifie des travaux d'une envergure hors du commun. Le revers de cette médaille fut l'asservissement de toute une partie de la population, chose qui pesait toutefois peu dans les considérations de l'empereur. La question de savoir quelle image du premier empereur est reflétée par la grande découverte archéologique de sa tombe appelle d'abord une certaine connaissance de l'homme, de ses craintes, de ses moyens et de ses ambitions afin de soumettre ces traits à la comparaison des divers éléments composant sa tombe. Ainsi nous pourrons constater que la tombe de Qin Shi Huangdi n'est autre que la biographie de ce dernier dont certains passages furent écrit volontairement et d'autres non, en même temps qu'une fin alternative à son rêve de règne éternel sur la terre.
[...] L'ordre se retrouve dans l'ère de Qin Shihuang, à travers l'unification des poids, des mesures et de la monnaie, de la construction de routes. Mais un état totalitaire, bien qu'ordonné, n'est pas harmonieux pour autant. Toujours est-il que tous ces éléments donnent la mesure de la démesure qui habitait Qin Shihuang. Les grands projets qui virent le jour durant son règne sont à l'image de leur penseur : hors de proportions. Sous le règne de Qin Shi Huang, la Chine comptait environ 20 millions d'habitants; la cour des Qin en a envoyé plus de 2 millions aux travaux forcés, soit 10% de la population. [...]
[...] Le souverain et l'immortalité . a. La peur de la mort . b.L'empereur et le taoïsme . III. Le Mont Li, biographie d'un homme . a. Le tumulus . [...]
[...] Mais le portrait de Wei Lao nous révèle aussi la suite du plan élaboré par le premier empereur, c'est-à-dire la domination de l'humanité toute entière. Car qu'est-ce qui aurait pût l'embarrasser ? Dans un premier temps son manque de puissance et dans un second temps son caractère d'être fini c'est-à-dire mortel. II. Le souverain et l'immortalité a. La peur de la mort Qin Shihuangdi fût la proie de trois tentatives d'assassinats durant son règne. La première eût lieu alors que Zheng n'était encore que le roi des Qin et que son royaume croissait de par ses multiples conquêtes. [...]
[...] Entre les deux enceintes les fouilles mirent au jour une partie de ce qui fût probablement le palais de la mort ou palais endormi Placé à mi-chemin entre la montagne et la rivière Wei, ce site fût choisi, comme le remarque si justement Arthur Cotterell[16], en accord avec les anciennes pratiques de géomancie plus connues sous le nom de feng-shui[17]. Ce savoir occulte développé par les géomanciens taoïstes avait pour objectif d'empêcher les mauvais esprits de venir troubler le repos du défunt. Dans cet édifice sommeille les traits de son occupant. [...]
[...] Il faut aussi noter que, comme le souligne Arthur Cotterell, le nouveau titre de Qin Shi Huangdi fût élaboré pour montrer sa suprématie sur les rois (wang) qu'il a détrônés Non seulement était-il habité par un sentiment de supériorité surdéveloppé, mais ses accomplissements stratégiques et militaires allaient dans le sens de ses convictions. Enfin, le choix de composer son nom à partir de celui de l'empereur jaune n'est pas innocent car comme nous le rappelle Arthur Cotterell : Dans l'adoption par le roi zheng du di il y avait plus qu'un élément de calcul politique, parce que l'unificateur de la Chine était déjà très au fait de l'aspect surnaturel du taoïsme. [...]
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