L'époque réelle de l'établissement de l'éphébie reste encore problématique. Selon Dumont et Girard, elle remonterait au Vème siècle, mais l'étude serrée qu'en a faite par la suite A. Bernot a montré qu'elle n'apparaît qu'après 335. Il semblerait que si l'éphébie a bien été institutionnalisée après Chéronée, elle existait déjà sous une forme moins systématique bien avant. Ne serait-ce que parce qu'il est difficile de penser qu'Athènes se soit totalement désintéressée de la formation militaire de ses futurs citoyens, même si elle apparaît comme une cité nullement tournée vers la guerre, contrairement à Sparte.
Ainsi on connaît une institution appelée éphébie, qui semble remonter qu'à l'époque de l'orateur Lycurgue (à Athènes vers 396-323, disciple de Platon et élève d'Isocrate) après la bataille de Chéronée (338). Il réorganisa la jeunesse, officialisa l'institution de l'éphébie. On suppose que l'institution de l'éphébie fut créée en 326.
Nous retrouvons l'éphébie dans plus d'une centaine de cités hellénistique, dispersée dans toute l'étendu du monde grec, de Marseille au Pont-Euxin. Elle s'y présente partout sous les mêmes traits qu'à Athènes, à quelques nuances près ; c'est pour cela que je me suis plus penchée sur cette cité.
A 18 ans, les jeunes gens faisaient deux ans de service militaire, après avoir été inscrits dans leur dème comme citoyens. Lorsque l'assemblée des démotes vérifie qu'il a bien l'âge requis, et que ses parents sont citoyens athéniens , on allait vérifier leurs aptitudes physiques. Enfin ils allaient prêter serment dans le temple d'Aglaure, puis revêtus de la chlamyde (manteau léger et court), ils étaient répartis en section, sous la direction d'un sophroniste, magistrats élus par chaque tribu d'Athènes. Les magistrats ont pour but d'encadrer les jeunes gens, et de pourvoir à leur nourriture et leur logement ; la Cité versant 4 oboles pour leur nourriture au sophroniste qui en assure la gestion matérielle. Le corps éphèbe était sous la direction générale du cosmète (ordonnateur). Le service de l'éphébie est ramené à un an au IIème siècle, car on ne pouvait toucher à l'âge d'entrée dans l'éphébie, et perd son caractère obligatoire, n'étant plus à la charge de la cité, les plus pauvres en sont indirectement exclus. Car au IVème siècle, les éphèbes touchaient une solde.
Ainsi, dans une première partie, on verra les deux sortes d'institution qu'est l'éphébie, puis dans une seconde les différents maîtres et professeurs pour terminer avec les lieux d'enseignement, car pour mieux comprendre qui sont les professeurs, il faut voir où ils enseignent, dans quelles situations et à qui.
[...] De plus, au Vème et IVème siècle nous savons que des gradins étaient réservés dans les théâtres aux éphèbes, cela montre bien qu'il y avait déjà une importance pour la rhétorique orale. Ainsi, durant leur(s) année(s) d'éphébie, les éphèbes apprenaient-ils la vie politique de la cité et le civisme au sens large du terme, nécessaire à être un futur bon citoyen Les ‘‘surveillants'' a. Le cosmète C'est le chef de l'éphébie, élu à main levée, pour un an par l'assemblée du peuple. Il doit avoir au moins 40 ans. Il a le statut de ‘‘gardien d'ordre''. Son rôle est d'apprendre aux éphèbes le ordre'' c'est-à-dire la prudence, la sagesse l'honnêteté. [...]
[...] Ainsi les décrets éphébiques nous renseignent sur les études littéraire et philosophique, sur la fréquentation des gymnases et sur les exercices corporels et devoir militaire des éphèbes. Sur les listes des éphèbes du IIème s., ceux qui fréquentaient le gymnase et recevaient la bonne éducation, comportent plus d'étrangers que d'Athéniens, et l'accès à cette forme d'éducation, qui ouvrait la porte à la citoyenneté athénienne, devait être soumis à la fortune. Ainsi l'éphébie s'ouvre-t-elle aux étrangers. La présence d'étranger sur les stèles éphébiques dès dernier tiers du IIème siècle. [...]
[...] Les professeurs des éphèbes I. INTRODUCTION 2 II. L'éphébie, deux styles d'institution Purement militaire Militaire, mais surtout intellectuel 4 III. Les différents maîtres-professeurs Les instructeurs, les maîtres et les entraîneurs Les études littéraires et philosophiques Les ‘‘surveillants'' 6 a. Le cosmète 6 b. Les sophronistes 6 IV. Les lieux d'enseignement des professeurs à Athènes Le Lycée L'Académie Le Ptolémaion 7 V. CONCLUSION 7 Introduction L'époque réelle de l'établissement de l'éphébie reste encore problématique. Selon Dumont et Girard, elle remonterait au Vème siècle, mais l'étude serrée qu'en a faite par la suite A. [...]
[...] Entre le Vème et le IIème siècle, l'éphébie est devenue plus aristocratique que civique, plus sportive que militaire et plus intellectuelle aussi. Mais le but de cette institution n'était que de donner un ‘‘bagage'' minimum de littérature et de philosophie et non de faire des éphèbes de grand maître dans les différents domaines. Bibliographie ETIENNE, Roland, Athènes, espaces urbains et histoire. Des origines à la fin du IIIème s. après J-C. Edition Hachette Supérieur, Collection Carré Histoire p. GIRARD, Paul, Education athénienne, au Vème et IVème siècle. (2ème édition) 1891, Hachette p. HABISCHT, Christian, Athènes hellénistique. [...]
[...] Histoire de la cité d'Alexandre le Grand à Marc Antoine. Les Belles Lettres, Histoire p. LEGRAS, Bernard, Education et culture dans le monde grec. VIIIème siècle avant J-C. Sedes, Campus Histoire p. MARROU, Henri-Irénée Histoire de l'éducation dans l'Antiquité. Seuil p. PELEKIDIS, Chrysis, Éphébie : histoire de l'éphébie attique, des origines à 31 av. J.-C., éd. de Boccard, Paris p. [...]
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