A la mort d'Elagabal (218-222) l'empire passe entre les jeunes mains de son cousin et successeur, Sévère Alexandre (222-235), un adolescent présenté comme trop faible pour demeurer à la tête d'un empire qui, pour le coup, est gouverné par son entourage familial. C'est du moins ce que nous montre Hérodien (v. 175- v. 245), affranchi d'origine orientale selon les uns, chevalier syrien selon les autres, qui travaillait dans les bureaux de Rome. Il écrit de première main, en grec, l'histoire des années 180 à 238 dont, affirme-t-il, il a été témoin. C'est Histoire des empereurs romains qui, en huit livres, dresse une chronique des règnes de Marc Aurèle (161-169) à la salutation impériale de Gordien III (238-244). Cependant, plus qu'une simple série de biographies, elle propose de définir, à travers le portrait des souverains un idéal de gouvernement. C'est le cas du règne de Sévère Alexandre dont il nous donne une vision idyllique, peut-être pour noircir d'avantage le portrait de son prédécesseur. Le deuxième extrait est tiré de l'Histoire Auguste, une œuvre imposante regroupant trente-neuf biographies impériales, dont six réunissent la vie de plusieurs personnages, allant de l'avènement d'Hadrien (117-138) à la mort de Numérien (285). La série de biographies résulte apparemment de la réunion des œuvres de six auteurs différents qu'on appelle globalement Scriptores Historiae Augustae. Ces auteurs sont complètement inconnus sauf, peut-être, Vulcatius Gallicanus qui fut consul en 317. Par contre, la Vie d'Alexandre Sévère est attribuée à un certain Aelius Lampidius. Ces biographes semblent avoir vécu sous le règne de Dioclétien (284-305), de Constance (293-306) et de Constantin (306-337). Cependant un ensemble d'études a montré qu'il s'agirait de l'œuvre d'un imposteur vivant dans la dernière décennie du IV°, lettré païen qui fréquent les milieux sénatoriaux romains.
[...] Ainsi ce sont elles qui désignent les conseillers du prince elles commencèrent par choisir (l. ou qui décident de passer à une politique intérieure marquée par une réaction morale et ramènent les mœurs du palais à une honnête simplicité ces femmes qui tentèrent de restaurer la tempérance et la respectabilité passées (l. 3-4). Un empereur impuissant face aux troubles internes En revanche, dans certaines situations, on remarque que la critique portée par Hérodien n'est pas exagérée. En effet, face aux mécontentements des prétoriens une conspiration des prétoriens (l. [...]
[...] Manifestement on remarque un retour à la tradition du cercla littéraire de Iulia Domna, épouse de Septime Sévère (193-211). A la recherche d'une continuité marquant la filiation avec les Sévères, le règne d'Alexandre s'attache aussi à promouvoir des évolutions politiques et administratives. III Les réformes politiques et administratives La réaction consulaire En 222 semble l'emporter un gouvernement sénatorial voir l'autorité impériale ( ) évoluer vers un modèle aristocratique (l.8). Longtemps, certains historiens ont considéré la réaction sénatoriale comme une collaboration entre le prince et le Sénat ainsi qu'aucune décision n'aurait été prise sans la consultation de l'assemblée celui-ci ne disait rien ni ne faisait rien qui ne fût sanctionné par leur jugement et leur suffrage (l. [...]
[...] II Le rattachement à la tradition sévérienne Le refus de l'héritage d'Elagabal Le début du règne de Sévère Alexandre est sans doute marqué par un refus complet de l'héritage de son prédécesseur Elagabal dont la mémoire est condamnée ignominieuse tyrannie (l.8) à cause de ses excès, de sa débauche, de son irrespect de la hiérarchie sociale et de ses goûts bizarres. Toutes les statues et emblèmes qu'Elagabal avait regroupés autour du bétyle, une pierre sacrée adorée comme un idole, sont renvoyés : le Palladium réintègre le temple de Vesta, Junon Caelestis son temple de Carthage, et même la pierre noire son temple d'Emèse on renvoya dans les temples et les enceintes qui étaient les leurs primitivement les statues divines qu'Antonius avaient déplacées et transférées (l. [...]
[...] Par conséquent ils sont qualifiés d'éminentissimi viri en 222, certains portent la laticlave, large bande de pourpre sur le devant de la tunique, qui est l'insigne caractéristique de l'ordre sénatorial il lui faisait parvenir une tunique laticlave (l. et sont considérés aussi clarissimes, qui est le titre de noblesse propre aux sénateurs et à leur famille. Cette réforme, bien attestée dès octobre 223, ne peut entre considérée prosénatoriale. Elle tourne plutôt à l'avantage des préfets dont la position se trouve encore renforcée. [...]
[...] Dion Cassius souligne le rôle positif d'Ulpien à 27) mais aussi la faiblesse de l'empereur qui ne parvient pas à protéger ses magistrats (l.27 à ni à calmer les troubles qui éclatent dans la ville à 35). Alors, comment ce jeune empereur, malgré un caractère un peu trop effacé pour un homme de pouvoir, fonde les bases de son règne sur un retour à l'ordre après les excès d'Elagabal ? Dans une première partie nous découvrirons le caractère de Sévère Alexandre qui semble être peu apte à gouverner un empire. [...]
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