Aujourd'hui encore, dater avec exactitude l'arrivée des premiers hommes en Australie reste sujet à caution et soulève auprès des scientifiques étudiant la question des hypothèses parfois controversées. Les fouilles des sites préhistoriques australiens ont en effet progressivement révélé des preuves de colonisation du continent de plus en plus anciennes, passant d'une estimation de 30 000 ans BP dans la première moitié du XXème siècle à la certitude d'une présence humaine dès 60 000 ans BP, voire supposée pour certains chercheurs encore antérieure et allant jusqu'à 100 000 BP. La surprise suscitée par l'ancienneté de plus en plus évidente de la présence des hommes sur le continent s'explique notamment par l'idée largement répandue selon laquelle la préhistoire australienne aurait duré jusqu'à l'arrivée tardive des premiers colons britanniques au XVIIIème siècle (on note toutefois des incursions en Terra Australis incognita bien avant 1770 et l'arrivée de James Cook) (...)
[...] Les diprotodontidés ont disparu il y a ans. Squelette de Diprotodon reconstitution de Diprotodon Lion marsupial Thylacoleo carnifex En résumé, les changements climatiques notables que connait la Grande Australie au Paléolithique Supérieur (avec notamment l'assèchement des zones tropicales et une aridité croissante) combinés à l'action humaine par le biais des feux de brousse (moyen efficace de se débarrasser des reptiles, de rabattre le gibier et d'ouvrir des voix de passage dans les forêts par exemple) conduisent à une transformation durable de la faune et de la flore australienne : aux forêts abondantes du centre se substituent des plaines puis des savanes, tandis que les forêts tropicales de l'est, sud-est et du sud-ouest régressent progressivement. [...]
[...] De fait, il apparaît évident que les premiers hommes parvenus sur le Sahul y soient arrivés par voie maritime. La distance entre la Wallacea et la Grande Australie impliquait en effet l'obligation de franchir au moins un bras de mer, que ce soit pour s'échouer d'abord sur les rivages de la Nouvelle-Guinée et gagner ensuite à pied sec l'Australie actuelle, ou en arrivant directement en Terre d'Arnhem, au nord (voir carte ci-dessous). Les deux hypothèses sont possibles, mais ne peuvent être vérifiées avec exactitude compte tenu du fait que les vestiges des premiers habitats sont engloutis en mer de Timor et d'Arafoura depuis la dernière transgression marine (au Néolithique). [...]
[...] En effet, en 1968 le géomorphologue J. Bowler découvre les premiers vestiges humains dans le lac asséché de Mungo : il s'agit des restes d'une jeune femme d'environ 20-25 ans et datés entre et BP, et de ceux d'un homme adulte datés de BP ± ans (le troisième squelette était trop mal conservé pour pouvoir être daté). Ces débris osseux correspondraient ainsi à une population de type « gracile », proche des Aborigènes d'aujourd'hui, dont les caractéristiques se retrouvent également dans le crâne de Keilor daté de BP. [...]
[...] Il était en outre recouvert d'ocre, une pratique apparemment largement répandue puisqu'une partie des squelettes mis à jour en étaient également recouverts. De manière générale, les chercheurs ont distingué deux types d'inhumation : l'incinération partielle, comme celle de la jeune femme Mungo I dont le corps avait été brûlé puis les os brisés et enterrés dans une petite fosse, et l'inhumation en elle-même, les corps recouverts d'ocre étant généralement disposé selon leur sexe et directement mis en terre. L'art rupestre australien qui se développe au Paléolithique supérieur présente donc une richesse de techniques, de styles et de représentations, à la fois géométriques et naturalistes ; l'omniprésence des cercles et cupules a pu être interprétée par certains ethnographes comme l'expression d'un symbole féminin sacré, mais l'hypothèse n'est pas avérée. [...]
[...] Il regroupe également des figures linéaires et statiques, vues de plan ou de profil, et des gravures piquetées et rainurées. De fait, cet ensemble stylistique est souvent divisé en deux expressions : la « simple figurative » et la « complex figurative » ; mais de manière générale, l'Art Naturaliste se développe véritablement au Néolithique. La datation de l'art australien s'effectue de trois manières différentes : d'une part par le contenu iconographique, les animaux figurés ayant par exemple disparu à une époque donnée (comme le wombat ou l'émeu géant, ce qui permet de dater les représentations d'au moins BP) ; d'autre part par la datation stratigraphique, c'est-à-dire que dans certains cas (toutefois assez rares puisqu'on en compte seulement huit), l'art rupestre a pu être daté par des fouilles en fonction des niveaux stratigraphiques du sol ou des objets retrouvés dans le sol et datés au radiocarbone (par exemple à Koonalda, les tracés digitaux ont été datés entre et BP grâce à la datation au radiocarbone effectuée sur les silex et torches retrouvés à l'entrée de la grotte, ce qui a prouvé que la grotte n'avait été fréquentée qu'au Pléistocène et durant ces deux millénaires). [...]
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