Sous l'impulsion récente de quelques chercheurs, et notamment à la suite des réflexions de R. Tefnin « sur la structure du champ figuratif en Egypte prédynastique », le commentaire et l'interprétation de l'image préhistorique s'inscrivent désormais dans un renouveau méthodologique qui, à force de prudence et de souci d'objectivité, développe des outils d'analyse scientifiquement plus acceptables.
La définition et l'exploitation de l'image et de son cadre que Tefnin apporte dans l'ensemble de ses propositions sont à même de saisir que l'image préhistorique égyptienne, tant dans ce qu'elle dit que dans ce qu'elle tait, développe des schémas organisationnels sciemment calculés dont les choix stylistiques sont évidemment le reflet d'une relation au monde qui nous échappe en grande partie. En effet, « le passage du syntaxique au lexique » ne fait que confirmer que la « relation du signe et du sens » nous est probablement hermétique.
[...] Est-il seulement possible de tout bien comprendre ? Car projeter mentalement l'idée qu'on se fait d'un univers disparu et autre que le notre, potentiellement riche de sens et ayant développer ses propres codes de représentation, sur l'idée que se faisaient les contemporains de cet univers, ne serait-ce pas se situer à une échelle surinterprétative ? Parler d'une configuration de signes, c'est déjà dégager une interprétation événementielle ; et peser cette interprétation c'est aussi évoquer les caractères décoratifs, narratifs et parfois sans doute symboliques des signes présents dans la peinture et le relief prépharaoniques. [...]
[...] mammifères ailés à tête d'oiseau, des lions à cous serpentiformes, une étrange entité jouant de la flûte. La palette dite des villes a cela de particulier qu'elle représente des éléments s'organisant en file, comme en registre. Des animaux pourvus d'une houe surmontent les enceintes crénelées de 7 villes dont la dénomination doit être figurée par ces signes intérieures. Seuls 4 porteurs de houe sont visibles : 1. le faucon ; 2. les 2 faucons sur enseignes ; 3. le scorpion et le lion (chacun d'entre eux intégrant l'image du ou des vainqueurs dans une symbolique de fondation ou destruction de cités L'autre côté est un défilement paisible de bovidés, d'ânes et de moutons à cornes torsadées Les têtes de massue Prenons l'exemple de la tête de massue du roi scorpion. [...]
[...] un personnage affrontant deux lions à gauche : des personnages se battant en duel (cf. manche du couteau de Gebel el-Arak) ; 4. une gazelle prise par un piège ; 5. des chiens pourchassant des oryx ; 6. un personnage frappant de sa massue trois ennemis auxquels un lien matériel les unie (cf. l'image du triomphateur de l'époque historique) Le relief : le cas des palettes et des têtes de massues Les palettes du Nagada II tendent à décroître tant par leur nombre que par la variété de leur forme qui évolue vers des supports rhomboïdaux, alors souvent surmontés de têtes opposées d'animaux. [...]
[...] Avant toute chose, il convient bien de convenir que l'existence d'une peinture sans équivalent de ce type ne fait que souligner le caractère exceptionnel de cette tombe très certainement princière. Mais la controverse de sa lecture formelle et de son éventuelle analyse sémantique pose de nombreux soucis. Comme le suggère de manière pertinente Tefnin, il est nécessaire de replacer ces représentations à l'intérieur d'une structure spatio-temporelle qui lui est propre. Sans oublier de se soumettre de prime abord à une approche exclusivement formelle. [...]
[...] De par les scènes représentées, se pose aussi la question de la violence (voire les modèles d'enceintes à l'intérieur desquelles se regroupent les hommes). Présente, l'image de la violence est intimement associée à la représentation de ces embarcations à fond cintré présentes sur la céramique peinte. Doit-y voir un combat pour l'appropriation de l'espace fluvial Le Nagada III (3200-3050) Cette période serait marquée par de nombreux changements sociaux économiques inspirant et s'inspirant dans des inflexions artistiques nouvelles, à un moment où se pose la question des influences urukéennes. [...]
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