Pourquoi les guerres médiques, semblant de prime abord fragiliser le régime démocratique athénien, participent-elles véritablement à son renforcement, puis à son hégémonie sur le monde grec ?

Thèmes abordés

Athènes, gouvernement athénien, régime démocratique, Grèce, guerres médiques, bataille de Platée, institution politique, cité grecque, bataille du Cap Mycale

Résumé du document

On entend parfois dans l'actualité que les démocraties modernes sont le fruit de la grande démocratie athénienne. Pourtant, on ne nous dit pas par quels procédés et par quels acteurs précisément elle a été fondée, et encore moins en quoi elle diffère de nos démocraties modernes. En effet, cette vision de la démocratie est différente de la nôtre (accession au pouvoir des plus modestes seulement théorique), tout en étant en avance par rapport aux autres cités grecques, notamment grâce aux réformes isonomiques de Clisthène : en effet, la démocratie athénienne se distingue des autres régimes politiques comme étant un système ayant été mis en place progressivement durant l'antiquité, tout en ayant, en effet, inspiré nos institutions démocratiques. En d'autres termes, c'est un régime dirigé par et pour le peuple (???o? + ????o?).

Extraits

[...] La bataille de Platée voit la défaite définitive de Xerxès, rentrant en Asie Mineure. La différence entre les deux armées se fait surtout entre la phalange hoplitique grecque et la formation Perse. Le jour même, eut lieu la bataille navale du Cap Mycale. En effet, le roi de Sparte Léotychidas II affronte ce qui reste de la flotte Perse. Militairement, les deux batailles démontrent la supériorité des hoplites sur l'infanterie légère perse, malgré leur supériorité numérique. Durant ces différentes batailles, les troupes grecques se constituent progressivement de de membres des classes les plus pauvres, même s'ils ne sont pas capables de payer leur propre équipement. [...]

[...] On a donc constaté que les guerres médiques fragilisèrent tout d'abord les institutions démocratiques athéniennes à travers une menace extérieure, la menace perse. Cette dernière intervient donc au moment où le prestige des archontes diminue à cause des réformes clisthéniennes, ce qui profite aux stratèges, paraissant plus légitimes aux yeux du peuple athéniens car ils sont élus et non, nommés. De plus, avec la victoire de Marathon, un changement de statut pour la cité d'Athènes s'opère, ce qui bouleverse la géopolitique du monde grec. [...]

[...] Mais les Perses, ayant vu l'intégrité de leur empire directement menacé ne peuvent laisser passer une telle provocation : ils répondent au ravage de leur cité en écrasant les Ioniens durant la bataille navale de Ladé, puis reconquièrent et rasent la ville de Milet. Toutefois, des représailles sur d'autres cités d'Ionie n'eurent pas lieu, à condition qu'elles paient un tribut à l'Empire Perse. On observe donc que le rasage de la ville de Milet tient donc « seulement » d'exemple pour intimider les autres cités d'Ionie afin de les empêcher de se révolter à leur tour. [...]

[...] Pourquoi les guerres médiques, semblant de prime abord fragiliser le régime démocratique athénien participent-elles véritablement à son renforcement, puis à son hégémonie sur le monde grec ? On observe premièrement que la menace perse met en tension le régime démocratique athénien, alors en pleine réorganisation de ses institutions par les réformes clisthéniennes. On considère ensuite que la victoire de Marathon est une victoire ambivalente, elle représente un tournant majeur dans la situation géopolitique du monde grec : en effet, nous assistons à la redéfinition du statut de la cité d'Athènes, ce qui met, une fois de plus en tension la stabilité de ses institutions démocratiques. [...]

[...] Thémistocle s'illustre donc par ses qualités oratoires et convainc ainsi les athéniens à investir les mines d'argent de Laurion pour construire des fortifications dans le port de Pirée, afin de bénéficier pleinement de son potentiel stratégique. On comprend donc que la démarche volontariste de Thémistocle s'inscrit dans une politique en premier lieu, purement défensive face à la menace Perse. Ce projet s'accompagne justement de la constitution d'une nouvelle flotte de trières, innovation technologique majeure annonçant la volonté, de dominer en premier lieu défensivement et ensuite offensivement sur le plan maritime. [...]