Le IVe siècle commença avec les dernières années du règne de Dioclétien. Entre février 303 et février 304, l'Empereur, voulant maintenir le cadre de la politique traditionnelle, liée au paganisme, promulgua quatre édits légitimant ce qui fut appelé « la grande persécution ». Dirigée contre les chrétiens, celle-ci s'étala dans son ensemble de 303 à 311.
Entre-temps, Dioclétien avait abdiqué, et la tétrarchie qu'il avait instaurée laissa la place au règne du fils de l'un des tétrarques, Constantin (306-337). La période de la direction du pouvoir par cet empereur figure parmi celles qui ont donné lieu aux plus importantes controverses, pour ce qui est de l'Empire romain tardif.
Cependant, les connaissances que l'on possède sur Constantin sont assez mal établies, étant basées sur des écrits légendaires ou postérieurs. Cette polémique reflète en fait les oppositions qui séparent les chrétiens des anti- chrétiens. Il est d'un côté accusé d'avoir indirectement provoqué la chute de l'Empire. Il est à l'inverse exalté par les auteurs chrétiens, pour avoir mis fin à la dernière grande persécution. Les racines de cette opposition résident dans les conséquences de l'émergence du christianisme à Rome, et dans celles du passage d'une religion polythéiste au monothéisme.
Il convient alors de s'interroger sur la place de la religion dans l'histoire romaine du IVe siècle. Quel rôle a joué la religion dans l'évolution de la cité latine au cours de ce siècle ?
[...] Cela prouvait bien que Constantin avait choisi le christianisme comme la religion la plus adaptée afin d'asseoir son pouvoir. Cette hypothèse fournirait une idée sur la raison pour laquelle il se montra modéré vis-à-vis de l'arianisme. Il suivit en effet l'avis de la majorité des évêques présents lors du concile de Nicée en condamnant cette doctrine, mais il souhaitait malgré toute la réintégration d'Arius dans l'église, alors que le concile refusait cette clémence. La position de Constantin se justifie à travers deux hypothèses ; la première est qu'il se rangea du côté de la doctrine triomphante en Orient par opportunisme politique, la deuxième tend à démontrer que sa foi étant encore mal affirmée, il avait été irrité par le refus des évêques de Nicée de réintégrer Arius. [...]
[...] La persécution contre les chrétiens dura 10 ans. Le règne de Constantin succéda à celui de la tétrarchie dirigée par Dioclétien. Le nouvel empereur prit cependant le pouvoir de manière progressive. Les premières années de son règne coïncident avec le déclenchement de la Grande Persécution. Or, Constantin avait hérité de la modération de son père Constance Chlore. Ce dernier en effet n'avait pas inquiété les chrétiens se trouvant dans sa préfecture, de 303 jusqu'à sa mort en 306. Constantin poursuivit donc la politique de son père, et avant de se convertir lui-même au christianisme, souscrit à l'édit de Sardique, prononcé par Galère en avril 311. [...]
[...] De même, Dioclétien mit en place à la cour un rituel assez étranger à la tradition romaine : la cérémonie de l'adoration de la pourpre impériale. Cette cérémonie consistait en la prosternation devant l'Empereur de privilégiés, admis en sa présence, qui embrassaient le bord de son vêtement. Ce rituel semble être une adaptation de celui de la proskynèse, en application dans l'Empire perse. Cette introduction à la cour de cérémonies orientales paraît être due à la poursuite par Dioclétien de la politique religieuse romaine consistant à s'approprier les cultes des ennemis vaincus, afin d'affaiblir la religion de l'ennemi en renforçant celle des Romains. [...]
[...] Les chrétiens pouvaient donc pratiquer leur religion librement, et les biens confisqués aux églises devaient leur être restitués. La tolérance mise en place par ces écrits ne se limitait pas cependant aux seuls chrétiens ; tous les citoyens de Rome bénéficiaient effectivement de la libre possibilité de pratiquer la religion de leur choix. Le christianisme était néanmoins favorisé car les textes lui reconnaissaient implicitement le droit de se diffuser. Dès lors la reconnaissance de leur religion acceptée par le pouvoir, les membres éminents du christianisme durent se rassembler afin de fixer les règles hiérarchiques et surtout dogmatiques, notamment en ce qui concerne les hérésies donatistes et ariennes. [...]
[...] On peut notamment le remarquer lors de la reconnaissance du monothéisme par l'édit de Sardique de 311. L'importance du christianisme allant en augmentant, Constantin en fit même une religion d'Etat. Quelle que soit leur religion, les Romains l'ont toujours intégré à leur mode de fonctionnement politique, cela à tous les échelons de leur société. C'est ce système politico-religieux qui fait leur particularité, voire même leur plus grande qualité. [...]
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