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Parler de la femme en Grèce suppose de s'interroger sur sa place au sein d'une société grecque que l'on sait essentiellement patriarcale. En l'occurrence, il s'agira d'analyser le modèle athénien en fonction de la place accordée à la femme du sixième au quatrième siècle avant notre ère. La femme dans la société grecque, société dominée par les hommes, est connue pour avoir tenu dans l'histoire un rôle mineur ou marginal : elle était en effet exclue des deux fondements de la cité, soit la politique et la guerre. Mais cet état de fait ne rend pas pour autant le statut de la femme dans la cité plus clair. En effet, malgré des institutions et des rôles bien définis, certaines femmes échappent au statut qui est censé être le leur, comme les courtisanes ; sans oublier que la femme au sein de l'imaginaire grec dispose aussi de ses nuances propres. La principale source antique sur ce sujet est l'Economie de Xénophon, même si d'autres auteurs comme Platon et Plutarque ont aussi leur intérêt. Il s'agira donc de nous demander comment considérer la place de la femme en Grèce à l'époque classique entre institutions, particularités et imaginaire. Autrement dit, comment la femme est-elle définie, ou perçue, dans la société grecque au travers de ces trois dimensions ?
[...] Il existe pour l'homme, mais il n'est répréhensible que s'il est commis avec l'épouse légitime d'un autre Athénien. En revanche, tout type d'adultère est sévèrement puni pour la femme. Un simple arrangement peut suffire pour les hommes, mais une femme adultère peut être renvoyée par son mari et elle est exclue de toute participation aux cultes de la cité. On peut donc voir une fois de plus que le rang de la femme est mineur et défini par des institutions strictes. Mais il ne faut pas omettre la femme esclave. [...]
[...] Ce terme désigne une héritière unique du domaine paternel qui est obligée d'épouser son parent le plus proche pour maintenir l'oikos au sein de la famille. Mais le rôle de la femme athénienne est de transmettre et de conserver le patrimoine, cela s'arrête là. C'est ce que montre cette phrase célèbre d'un orateur : « Les courtisanes, nous les avons pour le plaisir, les concubines pour les soins de tous les jours, les épouses pour avoir une descendance légitime et une gardienne fidèle du foyer ». Il y a donc d'autres femmes qui vivent dans l'oikos, et leur place soulève la question de l'adultère. [...]
[...] Les statuts particuliers Cependant, même si le statut de ces femmes est clairement défini par diverses institutions, on peut remarquer qu'il existe des cas particuliers notables, à Athènes et ailleurs. Le cas le plus marquant est celui de la courtisane, qui symbolise les transformations de la cité. À l'origine, les courtisanes sont généralement des femmes métèques, venues s'établir à Athènes de leur propre choix. Or, ces femmes étant contraintes d'assurer elles-mêmes leur subsistance dans une société où la femme ne peut avoir les mêmes droits qu'un homme, elles ne peuvent le faire qu'en faisant commerce de leur corps, leur seule propriété. [...]
[...] Elles sont des femmes du dehors, elles peuvent participer aux banquets, manier l'argent et parler aux hommes d'égale à égal. La plus connue est Aspasie, maîtresse de Socrate et Périclès, avec qui elle a eu un enfant. Aspasie était connue pour sa beauté et son intelligence. D'après Plutarque dans sa Vie de Périclès, elle fut même « recherchée par Périclès pour sa science et sa sagesse politique ». Il est vrai que les courtisanes dépendent entièrement de la générosité de leurs amants. [...]
[...] Ainsi, on peut remarquer que le théâtre respecte la même image de la femme que la cité et ses lois. Mais l'imaginaire de la femme à Athènes ne se limite pas au théâtre, il faut aussi considérer les constructions des philosophes, et notamment la cité utopique de Platon dans la République. Dans ce modèle de cité idéale, Platon divise la communauté civique en deux groupes : les travailleurs et les gardiens, qui assurent la sauvegarde de la cité. Or, Platon se questionne sur la fonction de la femme dans cet idéal, se demandant pourquoi, s'il y a des hommes avec des qualités de gardien, les femmes ne pourraient pas avoir les mêmes qualités. [...]
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