Pirée, Athènes, démocratie, guerre du Péloponnèse, Sparte
A l'issue de la guerre du Péloponnèse, la puissance athénienne est détruite. Sparte impose alors à son rival défait de détruire les Longs-Murs, les fortifications de son port et de livrer sa flotte. Ces exigences témoignent alors de mettre à bas le symbole ultime de la puissance navale et militaire athénienne : le Pirée.
Le Pirée fut aménagé au Ve siècle à l'initiative de Thémistocle. Sa fondation procède alors d'un projet global de développement de la flotte athénienne. Devenu en peu de temps une plaque tournante du commerce régional autant qu'une base navale, il fut fortifié dans les années 470 puis relié en deux temps sur proposition de Périclès, entre 458 et 456 puis entre 446 et 443, à la cité par la construction des Longs Murs. Il fallait alors sécuriser ce cordon qui unissait le Pirée à Athènes, l'essentiel des denrées indispensables à la cité transitant par cet axe essentiel. Fonctionnant comme une ville autonome, le Pirée est en réalité un dème administré par un démarque, mais un dème cosmopolite car s'y concentrent un grand nombre de métèques participant à sa vie économique et originaires principalement d'Egypte, de Phénicie et de Thrace.
[...] Les autorités athéniennes mènent dès 403 une politique incitative dont la conséquence est un afflux lent et très progressif des métèques vers le Pirée durant toute la première moitié du siècle. Il semblerait que la Guerre des Alliés (357-355) ait porté un coup à la population des xenoi (étrangers) au point qu'Isocrate ( 8.21 ) affirme qu'à l'issue du conflit, Athènes est privée d'emporoi, de xenoi et de métèques Xénophon dans le Poroi, corrobore ce constat. Tout porte à croire que les propos d'Isocrate relèvent de l'hyperbole. [...]
[...] Son destin se résume dès lors à celui d'une simple garnison macédonienne. Le monde grec connaîtde 404 à 322 une alternance de dominations. Sparte, Athènes et Thèbes se disputent dans un premier temps l'hégémonie. Le milieu du IVe siècle voit Thessaliens et surtout Macédoniens prendre un ascendant déterminant sur les cités du sud. En 338 à Chéronée, la débâcle de ces cités face à Philippe II de Macédoine promu bon gré mal gré héros de la péninsule, ouvre le monde grec à des horizons nouveaux. [...]
[...] Les inscriptions funéraires représentent au Pirée comme ailleurs dans le monde grec une source primordiale en matière démographique. Elles attestent d'un exode rural important des dèmes de l'Attique vers le Pirée. Il convient de battre en brèche l'image d'une ville entièrement dédiée à ses activités portuaires et industrieuses. Le Pirée est un lieu de vie à part entière. Hippodamos de Milet, architecte du Pirée, sous le gouvernement de Périclès au milieu du Ve siècle, avait pris soin de créer des quartiers résidentiels afin d'abriter le grand nombre d'habitants. [...]
[...] Ce second âge d'or du Pirée n'allait pas de soi. La capitulation athénienne de 404 aux dernières heures de la guerre du Péloponnèse mit un terme à la prospérité qui caractérisa l'essentiel du Ve siècle pour Athènes. La cité connaît alors une crise, les soldes et les salaires ne sont plus versés et les chantiers navals ferment. La cité, consciente de l'importance du Pirée dans la perspective d'une reprise impulse à divers moments du IVe siècle une série de réaménagements et de réformes affectant le port. [...]
[...] Le Pirée est également un centre industriel non négligeable. Outre les chantiers navals qui emploient près de personnes, on compte aussi une activité artisanale intense : les travailleurs du bois côtoient sculpteurs, travailleurs du textile, potiers et diverse corps de métier. La première référence faite de trapezitai dans les sources est à mettre sur le compte de Démosthène ( 36.43 et 48 ; 49.6 Il évoque la cession en 394 par les banquiers Antisthenes et Archestratos de leur affaire à leur esclave affranchi Pasion. [...]
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