Le christianisme a pris son essor dès le 1er siècle au sein des communautés juives du Proche et Moyen Orient. Cette religion vient évidemment de Jésus Christ, même si l'on considère souvent que c'est Paul qui en est le principal fondateur. Le terme « chrétien » aurait été formé à Antioche, au moment de l'écriture des Actes vers 70-80, ou vers 50. La petite minorité de chrétiens qui se forme met rapidement le cap sur l'ouest de l'Empire romain où ils sont peu présents. Au départ, ils s'appuient notamment sur la présence de colonies juives déjà implantées. Les chrétiens renforcent également les rangs de la communauté d'Alexandrie. Et on les retrouvera aussi en Gaule, en Espagne et en Afrique du Nord.
Avant toute chose, il apparaît intéressant de se pencher sur la définition même du terme « persécution ». Dans l'Antiquité, le terme « persécution » désignait en fait « poursuite judiciaire ». C'est donc probablement le fait que les chrétiens étaient souvent dans le collimateur des autorités qui a fait dévier légèrement le sens du mot pour lui donner la signification que nous lui connaissons aujourd'hui. Par là, nous pouvons penser que les chrétiens voyaient le pouvoir romain comme violent et intolérant. Le sujet nous demande donc de nous interroger sur « Pourquoi les chrétiens ont-ils été persécutés de façon spécifique ? ». Car a priori, ils n'avaient pas plus de raisons d'être inquiétés que d'autres.
[...] Ceci touche durement l'Église, car sa force venait de son recrutement actif. La répression qui avait déjà diminué, cessa avec le décès de Sévère. Enfin, entre la fin du IIIe siècle et le début du IVe, des persécutions générales et systématiques pour éliminer le christianisme de l'empire apparurent. En effet, en 250, Dèce promulgue un édit qui enjoint à tous les citoyens de sacrifier aux dieux de l'Empire. Le sacrifice signifiait l'abjuration de sa foi pour un chrétien. Des pressions de toutes sortes, coercitives ou incitatives, furent mises en place. [...]
[...] Le christianisme pouvait ainsi paraître étrange à première vue puisque ses adeptes n'adoraient ni les dieux de l'Empire, ni vraiment Yahvé, mais un charpentier crucifié de Jérusalem. De plus, l'absence de culte des images ne favorisait pas la sensibilisation de l'opinion publique. Les rassemblements étaient plus fréquents que pour les autres cultes et les liturgies étaient nocturnes et mixtes (ce qui rendait suspect de débauche). Ceci entretenait l'image d'une société secrète et mystérieuse. Le précédent des Bacchanales a en outre probablement desservi ce culte. Avec la rumeur, les baisers se changent vite en orgie incestueuse car ils s'appellent frères et sœurs. [...]
[...] Il est presque certain qu'à cette époque les empereurs avaient fait plus pour protéger les chrétiens que pour les détruire. L'ironie du sort est qu'au début du IVe siècle, soit un demi- siècle après que les empereurs aient commencé à s'en prendre de leurs pleins grés aux populations chrétiennes, le peuple romain supporte de moins en moins cet acharnement car le christianisme est devenu plus connu et respecté. Effectivement, il est important d'ajouter que les persécutions n'emportaient pas partout l'enthousiasme. Par exemple, l'Orient était beaucoup plus touché que l'Occident. [...]
[...] Sous Marc-Aurèle, la persécution qui est restée dans les mémoires est celle de Lyon en 177 où Blandine et ses 47 compagnons périrent. Selon Eusèbe de Césarée, les lions refusèrent de dévorer Blandine. Elle fut alors torturée et dut assister à la mort de ses compagnons. Puis, elle fut flagellée, placée sur un grill brûlant, et enfin livrée dans un filet à un taureau. Ayant survécu au taureau, elle fut achevée par le glaive, puis immolée. Néanmoins, notons que les Romains n'étaient pas les seuls à persécuter les chrétiens. [...]
[...] Frend) trouvèrent la mort dans l'ensemble de l'Empire romain. Le fait que ces chiffres nous paraissent surprenants, est probablement dû aux récits subjectifs ou symboliques et donc exagérés des chrétiens. Car il semble que malgré des pics de violence véritables, la politique de l'Empire en toile de fond aurait pu être qualifiée de neutralité bienveillante B . sur un fond de neutralité bienveillante En effet, Origène, un Père de l'Église, admettait que peu de chrétiens étaient morts au nom de leur foi, qu'ils étaient facilement dénombrables. [...]
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