Situé en Grèce à l'Ouest du Péloponnèse (fig.1), le palais de Pylos, plus connu sous le nom de palais de Nestor, est l'un des palais les mieux conservés de la civilisation mycénienne. Occupant la colline de Epano Englianos (fig.2), à proximité de la baie de Navarin, ce palais fut fouillé dès le 4 avril 1939 par l'archéologue Carl Blegen, de l'université de Cincinnati, qui découvrit restes de
murs, fragments de fresques, sols en stuc, tablettes d'argile inscrites et poteries, dès les premiers jours de l'exploration. Ces tablettes, porteuses d'inscriptions en linéaire B, confirmèrent au professeur la période à laquelle le site fut occupé, c'est-à-dire la période mycénienne. Semaine après semaine, il fut donc évident pour Blegen que ce site était d'égale importance à ceux de Tyrinthe ou encore de Mycènes, en raison de la taille impressionnante du bâtiment. La Seconde Guerre Mondiale empêcha les fouilleurs de continuer leurs découvertes c'est pourquoi les fouilles ne reprirent qu'en 1952, année qui marqua le début de nombreuses saisons de fouilles. En 1960, le service archéologique grec érigea notamment un toit métallique permettant la protection de l'ensemble du bâtiment central du palais. En 1990, soit vingt quatre ans après les dernières fouilles de Carl Blegen, c'est une équipe de l'université du Minnesota qui reprit les explorations du site, utilisant de nouvelles technologies et permettant ainsi d'apporter de nouvelles précisions à propos du palais.
Suite à ces nombreuses fouilles, nous savons aujourd'hui que ce palais est constitué de trois ensembles (fig.3) comprenant le bâtiment principal ou Grand Palais, orienté Sud-Est /Nord-Ouest, et de deux autres bâtiments plus petits et de même orientation formant des sortes d'ailes pour l'édifice principal. On trouve également d'autres constructions à ne pas négliger comme le « Wine magazine » de Blegen, dont nous reparlerons ultérieurement. Au niveau des techniques de construction, il est probable que le bois fut beaucoup utilisé mais ce n'est pas pour autant que l'hypothèse de Blegen à propos des composants des murs ne doit pas être remise en cause. En effet, l'archéologue pensait avoir à faire à des murs formés de pierres érigées dans des cadres massifs de grandes poutres horizontales et verticales, mais il se trouve que des recherches récentes ont révélé une toute autre possibilité. Pour l'université du Minnesota, il s'agirait plutôt de murs à systèmes modulaires où chaque module aurait une épaisseur de 105 centimètres environ et où la chaux et une sorte de limon seraient utilisés pour la fortification des murs (...)
[...] Cette baignoire en terre cuite, fixée dans un support d'argile, stuquée et peinte est de si petite taille qu'on devait l'utiliser debout, un servant versant lui même l'eau. Ce serait ici que Télémaque, dans L'Odyssée d'Homère, se serait fait laver par une des filles de Nestor, pour en ressortir beau comme un dieu Dans la même pièce, à l'angle sud, se trouve une banquette en argile dans laquelle étaient fixées deux grandes pithoi de 1,20m de hauteur pour l'eau du bain. [...]
[...] Grâce à ce système de foyer, il était possible de se chauffer et la viande pouvait être cuite. Il est maintenant important de préciser qu'aucun trône ne fut découvert dans cette pièce, seule la base du siège en stuc fut retrouvée au centre du mur Nord-Est, à proximité de deux cavités permettant au roi de faire des libations. Selon Blegen, cela est dû au fait que le trône était en fait fait de bois incrusté d'ivoire. Concernant la décoration du mégaron, et plus précisément le sol tout d'abord (fig.10), on sait que du stuc fut une nouvelle fois utilisé et peint de motifs divers (arcs de cercles concentriques, zigzags, losanges, croisillons ) de différentes couleurs. [...]
[...] Le palais disposait de deux étages, le toit était probablement formé par des terrasses plates alors que celui de la salle du trône était certainement plus élevé que les autres côtés. Concernant la période à laquelle le palais aurait été construit, nous sommes bien sûr en plein Âge du Bronze, plus précisément dans la période mycénienne. Durant cette époque, il semble que la Grèce ait connu un important 1 essor démographique dû au développement des cultures et de l'élevage, une aristocratie guerrière aurait alors émergée, provoquant la mise en place progressive de plusieurs monarchies (Mycènes, Tirynthe, Thèbes, Pylos On ne sait à ce jour pas quel type de relations existait entre ces différents rois (conflits, vassalité, ) qui occupaient le même type de palais. [...]
[...] Cependant, on a retrouvé des traces de représentations de scènes zoologiques (griffons, lions, léopards ) (fig.19) et le foyer est décoré de la même manière que celui de la salle du trône. Ce petit mégaron de 6,50m sur 6,23m permet l'accès à une autre cour privée et fermée, qui devait sans doute être agréable notamment pour les jeux d'eau et les ablutions : plusieurs trous dans le sol pourraient indiquer des traces de canalisation. En retournant dans le hall de la reine et en se dirigeant vers le couloir 48, on aura accès à des salles ayant été dotées d'une décoration impressionnante : les salles et 50 furent en effet ornées de fresques et d'un sol peint ayant pour motifs poulpes, dauphins, motifs linéaires . [...]
[...] Par la cour principale (pièce il était également possible, par un portique d'accès (numéro de rejoindre des appartements privés (fig. 16) pourvus d'un mégaron, plus petit cette fois ci. Il était tout d'abord nécessaire de passer dans un hall (pièce 38) où fut retrouvé jarres, petits pots, tablettes et pithoi à huile (fig.17) ayant sans doute contribué à embraser les flammes lors de l'incendie. A proximité se trouvaient ce qui pouvait être des chambres (pièces 39 et 40) et un porche équipé d'une colonne toujours en bois, avec socle de pierre. [...]
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