Les Olmèques sont la première des hautes civilisations de la Méso-Amérique. En jetant les traits fondamentaux de cette aire culturelle, qui s'étend du tiers méridional du Mexique jusqu'au Costa Rica, ils vont léguer un riche héritage artistique et culturel aux cultures postérieures. Aussi, des Zapotèques aux Aztèques, en passant par les Mayas et les Toltèques, toutes les civilisations de l'Amérique moyenne vont puiser leurs racines dans ce creuset culturel.
Cette civilisation matrice, qui s'est développée entre 1300 et 300 av. J-C sur la partie sud de la côte du Golf du Mexique, est cependant énigmatique et de nombreux points restent à éclaircir à son sujet, mais les connaissances déjà acquises laissent deviner l'importance et la grandeur de ce peuple qui avait développé des compétences artistiques, architecturales et intellectuelles jusqu'alors inconnues, et dont l'influence se retrouve dans toutes les cultures qui lui ont directement ou indirectement succédé. Longtemps caché à nos yeux par les vestiges des peuples qui leur ont succédé, ils s'imposent désormais comme la civilisation mère du Nouveau Monde (pour donner une idée, on peut les comparer aux Sumériens de l'Histoire occidentale). Se développant pendant la période préclassique, cette civilisation dont on ne trouve les racines nulle part disparaît aussi inexplicablement qu'elle a surgi, laissant derrière elle un héritage artistique et culturel fondamental. Les premiers Olmèques se sont installés sur l'île de la Venta il y a 3000 ans, et avec eux apparaissent les thèmes fondamentaux de l'art précolombien en Méso-Amérique : premiers à construire de vastes centres cérémoniels, selon une configuration de l'espace pétrie de religiosité, à sculpter des bas-relief, à ciseler des pierres dures ; ils sont aussi à l'origine des symboles qui sont demeurés en usage jusqu'à la conquête espagnole, soit plus de deux millénaires après leur disparition et probablement une écriture et un calendrier perfectionné. Les olmèques, dont le nom vient de « Olmeca », qui signifie en langue nahuatl « les gens du pays du caoutchouc », dont on ignorait tout il y a un demi siècle, ont rayonné de Veracruz au Michoacán, du Guerrero au Costa Rica, et leur civilisation eut une influence déterminante sur toute l'histoire et la culture de cette aire culturelle et de l'Amérique Latine en général.
[...] Les glyphes olmèques sont de nature essentiellement religieuse, comme les signes pluie eau courante mais malheureusement, l'état actuel de connaissances ne permet pas de lecture précise des glyphes, même si des classifications et des interprétations ont été proposées par des archéologues comme Joyce Marcus ou Javier Urcid. Ce qui est certain, c'est que les Olmèques utilisaient des signes symboliques (Caterina Magni parle de langage des signes pour désigner un certain nombre de notions, d'objets ou de phénomènes, ce qui constitue pour le moins une pré écriture dont l'influence se retrouvera dans les civilisations de l'ère classique. Conclusion Nous l'aurons compris, si l'on veut saisir toute la complexité de la Méso-Amérique, il faut obligatoirement se référer aux Olmèques. [...]
[...] offrande de La Venta p. Cette pratique, initiée par les olmèques, se retrouve plus tard en Méso Amérique, notamment chez les Mayas. De toute évidence, les Olmèques pratiquaient le sacrifice humain, élément fondateur de la culture méso-américaine, thèse corroborée par la mutilation intentionnelle des monuments qui évoque la pratique du sacrifice par décapitation ou démembrement (en Méso-Amérique, on tue rituellement les statues en pierre). De plus, les scènes métaphoriques du relief 4 ou du monument 31 de Chalcatzingo possèdent une forte composante sacrificielle. [...]
[...] Relief de Chalcatzingo). Sans doute des récits mythiques retraçaient la naissance et la croissance d'un dieu ou héros depuis l'époque où il n'était qu'un bébé jusqu'à son âge adulte de grand dieu jaguar : l'acte de zoophilie serait donc à l‘origine d'une race anthropo-zoomorphe qui rythme de façon obsessionnelle la production artistique olmèque. La figure du jaguar se retrouve dans le panthéon religieux de beaucoup de civilisations méso-américaines, montrant l'ampleur de l'influence de la culture et des mythes olmèques. On peut par exemple évoquer l'époque aztèque, où le dieu secondaire Tepeyollotl, le coeur de la montagne qui résidait dans les cavernes, était représenté sous la forme d'un jaguar. [...]
[...] Le débat reste ouvert entre les olmécologues. Le temps Les olmèques ont élaboré le système calendaire méso-américain, qui se développera au fil du temps en revêtant, dans les cultures plus tardives, des formes élaborées combinant notamment un calendrier divinatoire de 260 jours (20 noms x 13 chiffres) et un calendrier solaire de 365 jours (20 jours x 18 mois + 5 jours néfastes). Selon la formule de J. Soustelle, ces calendriers sont distincts, mais intégrés l'un à l'autre comme les roues dentées d'un mécanisme d'horlogerie Ces deux computs se déroulaient simultanément et leur combinaison permettait d'aboutir à un cycle de jours, soit environ 52 ans. [...]
[...] En effet, ce peuple capable de mobiliser une force de travail et une main d'œuvre gigantesque (car comme tous les peuples précolombiens, les Olmèques n'utilisaient ni la roue ni l'animal de trait), bâtit les premiers centres cérémoniels de Méso-Amérique en montrant un souci de planification très prononcé. Les édifices sont construits selon un axe nord-sud, orientation générale qui va devenir une convention d'urbanisme dans les civilisations postérieures. L'art monumental (autels, stèles ) ponctue pour la première fois les cités et rehausse le prestige des dignitaires. [...]
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