- Lors de la naissance de Néron, Claude a affirmé que « de lui et d'Agrippine, rien que de détestable et de mauvais pour l'Etat ne pouvait naître ».
- Ce mot sinistre et cynique frappe d'une malédiction originelle le dernier empereur romain de la famille des Julio-Claudiens.
- Et de fait, Néron a laissé dans l'histoire le souvenir d'un tyran sanguinaire, presque d'un monstre.
- L'histoire, en ce qui le concerne, se distingue malaisément de la légende. Les cartes sont quelque peu brouillées et le prestige qui environne Néron n'est pas celui du souverain illustre et bien aimé, mais plutôt celui d'un terrible criminel...
- Qui était-il véritablement, le souvenir extrêmement négatif que l'on garde de cet homme et de son règne est-il fondé ou réclame-t-il d'être nuancé ? (...)
[...] L'idéologie politique de Néron est donc celle d'un despotisme renforcé ; Le modèle monarchique conçu par Marc Antoine reposait sur l'idée que l'empereur était un homme investi de la grâce divine et jouissant, à ce titre, d'une relation privilégiée avec les dieux Remarque : au 1er le pouvoir impérial romain, sous l'influence des monarchies orientales, devient de plus en plus théocratique : pour l'empereur, divinisé de son vivant, l'ivresse du pouvoir ne connaît plus de bornes. De plus, dans un but politique, N encourage le culte impérial. Le caractère providentiel de la mission impériale est mis en avant. [...]
[...] En effet, pour l'aristocratie, l'empereur qui pratique une politique contraire à ses intérêts est mauvais tandis qu'est bon celui l'épargne Ils ont donc insisté sur les débauches de Néron, qui est à leurs yeux le type même du tyran Ainsi, Néron est tantôt dénoncé comme étant le tyran de l'univers tantôt comme l'« ennemi de l'espèce humaine (Pline l'ancien) . Les milieux judaïques, et surtout les écrivains chrétiens, feront de Néron une figure de l'Apocalypse Certains y ont vu le diable en personne ! Buts de ces sources Quel est le but de ces sources ? Tacite et Suétone n'ont qu'un seul objectif : démontrer que les tous les empereurs qui avaient précédé les bons et braves Antonins du IIe siècle n'étaient que des fous, des monstres. [...]
[...] En outre, dans une certaine mesure, Néron, avant d'être un monstre, est bien plutôt un être à part et pour ainsi dire hors norme Son caractère et son comportement ne correspondent pas aux normes de son temps, et sa passion artistique a dû paraître étrange à plus d'un romain contemporain ! Nous avons donc affaire à un souverain unique en son genre ! Sa singularité tient surtout à l'idéal qu'il s'est fixé et s'efforce toute sa vie d'atteindre, en abattant de plus en plus impitoyablement ce qui lui faisait obstacle Néron est sans doute le seul souverain qui se soit considéré exclusivement comme un artiste ! Ce métier passait avant celui même d'empereur ! Il reste difficile de démêler le vrai du faux en ce qui concerne Néron. [...]
[...] En effet, on trouve des composantes augustéennes dans la façon dont Néron exerça le pouvoir, même si elles sont secondaires. Il ne pouvait pas faire fi de l'œuvre et du modèle augustéen Ainsi, lors du discours qu'il prononce lors de son avènement, il déclare qu'il gouvernera selon les principes d'Auguste, sera clément et généreux Il promet de limiter l'autorité du Prince et de restituer aux sénateurs et aux magistrats leurs anciennes prérogatives (cf contrôle provinces sénatoriales par ex) . . [...]
[...] Charme de l'Orient : jeux et monarchie Par ailleurs, si Néron se réclame dans ses discours du modèle augustéen, il se conduit pourtant, dans les faits comme un monarque oriental, en raison de ses excès et de ses extravagances. C'est un fervent admirateur de l'Orient. Cette passion domine son règne et le conduit à organiser des jeux et des spectacles inspirés des modèles helléniques mais aussi à désirer établie une monarchie de type gréco-orientale. Cependant, Néron est assez fin politique pour ne pas révéler ses ambitions secrètes au Sénat et aux Romains. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture