Lorsque Hadrien est élu empereur, il succède à Trajan (mort en 117) un empereur majestueux, qui a considérablement augmenté les limites du monde romain. Hadrien doit faire face à des troubles qui l'amènent rationnellement à abandonner des espaces récemment conquis. En Bretagne, la conquête a débuté dès Claude en 43.
Rome considère que ce territoire est soumis à Rome puisque les peuples acceptent le paiement d'un tribut. Mais ces derniers ne le paient qu'une seule fois, et s'empressent d'oublier les romains jusqu'à l'arrivée de Claude en 43 suite à la demande de Vérica, un roi-client qui est opposé aux Catuvellaunes. Après cette conquête, la Bretagne met du temps à être pacifiée, des tensions et des troubles surgissent notamment avec les Icéniens et Boudicca.
Les Romains vont toujours plus au nord et se heurtent à l'opposition de peuples tels les Brigantes qui au départ avaient passé un traité d'alliance avec Rome. Ces troubles subsistant et étant concomitants au voyage d'Hadrien en Bretagne, celui-ci impose l'érection d'un mur au tracé artificiel et stratégique, coupant le territoire en deux.
Est-ce que le mur d'Hadrien est un moyen pour exprimer la grandeur et la puissance de Rome ?
[...] Mais les constructions laissent penser qu'il y a également volonté d'empêcher des attaques ou incursions qui viendraient rompre la paix romaine. L'objectif est de frapper l'imagination et de dissuader plus que de défendre militairement. En effet, les romains sur le mur ne sont pas assez nombreux pour le défendre en totalité si attaque il y a. [...]
[...] Ainsi, une nouvelle ligne de défense parait avoir été établie le long de la Stanegate, cette rocade militaire du temps d'Agricole d'est en ouest par la trouée de la Tyne. De nouveaux forts sont édifiés et viennent compléter ceux préexistants datant des années 80 et du gouvernement d'Agricola. Une nouvelle frontière est en train d'émerger. II- La construction du limes Trajan est considéré comme le dernier grand conquérant de l'histoire de Rome (Dacie, Arabie, la Mésopotamie). Il a rénové les défenses sur le Rhin avec la mise en place d'une route militaire doublée de tours d'observation en bois, entourées d'un fossé. [...]
[...] Les opérations de construction ont dû commencer peu après le départ d'Hadrien. Le mur : l'émergence d'un nouveau limes Il faut rappeler que lorsqu'Hadrien devient empereur, il succède à Trajan qui avait accru de manière remarquable l'empire. Hadrien pour autant ne continue pas dans cette lancée. Il fait preuve de réalisme et tente de défendre pied à pied les territoires acquis au fil des siècles. Pour cela, on peut dire que le règne d'Hadrien se caractérise par une politique de défense passant par des programmes de fortification et un formidable développement du limes. [...]
[...] Ces inscriptions permettent de comprendre que se sont les soldats des trois légions présentes en Bretagne qui sont à l'origine de la construction (la IIe Augusta, La XXe Valeria Victrix, VIe Victrix). P. Galliou nous donne plusieurs exemples d'inscriptions mettant au jour le rôle des légions. Par exemple, près de la porte orientale du fort de High Rochester, une inscription signale que VEXILLATIO/LEG[IONIS] XX V[ALERIA] V[ICTRICIS]/FECIT : un détachement de la XXe légion Valeria Victrix a bâti ceci. Les autres inscriptions sont dans le même genre. Pour autant, des zones d'ombre existent. On ne sait pas précisément quelle est la taille des équipes. [...]
[...] Le mur a été construit pour frapper les regards et les esprits et pour convaincre de la grandeur de Rome. Ce message s'adresse autant aux barbares qu'aux soldats et aux civils. En confiant à ses soldats, un projet de cette envergure, Hadrien raffermit tout à la fois le sentiment d'appartenance à une entité politique, économique et sociale globale ainsi que le moral des troupes et la loyauté que celles-ci doivent. Ainsi, rassurés par l'éloignement de la menace barbare, les Bretons vont pouvoir gouter pleinement aux joies de la romanisation. [...]
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