Mouvement migratoire, Juifs, diapora, royaume lagide, royaume séleucide, Egypte, communauté juive
Ce document s'interroge sur les mouvements migratoires consécutifs à la diaspora, et à l'étude de la mobilité des personnes dans l'antiquité. Il ne faut pas faire d'anachronisme, ce n'est pas le commerce qui déplace les hommes. Il n'y a pas de diaspora commerciale, elle se greffe sur la guerre.
Le facteur de mobilité le plus important est l'esclavage de guerre. Dans toutes les cultures antiques, le prisonnier de guerre devient esclave, il fait partie du partage du butin pour les troupes. C'est un esclavage souvent temporaire, il était libéré et renvoyé quand sa rançon arrivait.
[...] Ils sont amenés individuellement par des vétérans grecs qui rentrent chez eux. Leur affranchissement ne les empêche pas de demeurer sur place. A la manière grecque, ils deviennent des métèques. II - Les raisons d'une Histoire revisitée L'enjeu politique Pourquoi avoir voulu faire de la diaspora non pas un résultat de l'esclavage de guerre, mais des soldats de valeur appelés par les rois ou s'expatriant volontairement ? Cela découle d'une lecture rétrospective par les juifs d'Alexandrie. La communauté juive d'Antioche a fait cette meme relecture pour se garantir des droits statutaires. [...]
[...] L'embauche de mercenaires est attesté dans les deux royaumes séleucide et lagide. Les flux majoritaires concernent la Grèce ; on les embauche en priorité pour fournir l'infanterie lourde. Au IIIe siècle, la population juive est embauchée pour les domaines de l'infanterie légère, des corps spécialisés et de la cavalerie. Quelle est l'importance de ces juifs ? Ils ont fourni des familles de militaires de père en fils. Leur nombre reste incertain, il est difficile à estimer car peu de sources existent. [...]
[...] III La dynamique d'expatriation de longue durée dans les royaume lagides et séleucides L'implantation rurale chez les lagides En Egypte, la communauté juive composée majoritairement de soldats arrivent à obtenir des droits et se transforment en clérouques. Les terres sur lesquelles ils vivaient leur appartiennent désormais et sont transmissibles en hértitage. Cette implantation est surtout rurale. Chez les Séleucides on s'établit davantage dans les cités. Les uns ont pour voisinage une ville et d'autres des structures politiques grecques. Le statut de clérouque est viager et contractuel, le roi lagide Ptolémée donne l'ugufrui d'une terre contre le service militaire, en cas de levée militaire. [...]
[...] Les mercenaires sont intégrés dans le cadre d'une armée royale, leur allégence va donc au roi. Entre 312 et 281 avant J.-C s'opère la formation du royaume séleucide en Syrie et Mésopotamie, ce qui entraîne une embauche intense de mercenaires afin de former les armées royales. C'est l'héritage oriental de ce que la Bible appelle les déportations punitives, répressives, où un échange de population peut avoir lieu afin pacifier deux régions. Ce fut le cas des Perses qui engagèrent par ailleurs au sein de leur armée des mercenaires juifs. [...]
[...] C'est un processus similaire pour les esclaves. Quelle survie pouvait avoir le judaisme en tant que religion pour les esclaves des maisonnées grecques ? Les affranchissements au sein des religions polythéistes sont assimilés à une vente fictive aux dieux. Les esclaves libérés sont confiés à Apollon, dieu de Delphes, par exemple. Il s'agissait de la seule procédure qui garantissait l'affranchissement. Les juif l'utilisent, c'est une procédure courante. Elle est cependant ambiguë car on peut devenir l'esclave du dieu dans le temple. [...]
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