Mort d'Auguste, mythe d'Auguste, Jules César, Octave, Marc-Antoine, bataille d'Actium, Sénat, impérator, princeps senatus, pontifex maximus, empereur de Rome, processus du funus, cérémonie funéraire, apothéose, divinité, siècle d'Auguste, Tibère, Drusus, rituel de la decursio, unanimitas, prospérité, paix, Romulus, aigle, dimension symbolique, culte impérial, principat, régime politique, plèbe, mausolée, chef religieux, honneurs célestes, Panthéon romain, Livie, temple, Divus Augustus, légitimité d'imitation, Augustus, dynastie légitime, leader politique
À la mort de César, son fils adoptif Octave se bat pour obtenir la succession de son père contre Marc-Antoine (l'un des généraux de César qui a falsifié le testament pour succéder à ce dernier) qu'il défait en 31 av. J.-C. durant la bataille d'Actium. Octave met en place un nouveau régime dans l'Empire romain, appelé le principat, et devient donc princeps (prince). Octave cumule de plus en plus de pouvoirs, comme en 28 av. J.-C. où il reçoit le titre d'impérator en récompense de ses victoires militaires, ainsi que le titre de princeps senatus lui permettant de se retrouver au premier plan de la scène politique romaine.
1 an plus tard, en 27 av. J.-C., le Sénat lui décerne le surnom d'Auguste, habituellement accordé aux divinités du panthéon romain et en 23 av. J.-C., il se fait attribuer la puissance tribunitienne assurant l'inviolabilité de sa personne. À son pouvoir politique s'ajoute aussi un pouvoir religieux qu'il obtient en 13 av. J.-C. avec le titre de pontifex maximus (grand pontife). L'accumulation de tous ces pouvoirs fait implicitement d'Auguste le premier empereur de Rome.
[...] avec Néron, et le régime du principat qui perdurera jusqu'en 284 apr. J.-C. À travers l'étude de la mort et du processus planifié et codifié d'Auguste, nous pouvons conclure que cet épisode, bien plus impactant qu'une simple mort, marque en réalité le début d'une dynastie d'empereurs romains. De son vivant et encore plus après sa mort, Auguste s'incarne comme un dieu, ce qui assure la légitimité de son pouvoir et de celui de sa descendance, permettant à Tibère, son fils adoptif, de lui succéder et de perpétuer le principat instauré par son père. [...]
[...] Le cortège s'effectua de nuit en raison des conditions météorologiques (canicule), mais aussi car à l'époque de la Rome antique la mort était considérée comme une souillure. Il ne fallait pas croiser le cortège : si un homme politique le croisait, il ne devait pas travailler pendant plusieurs jours. Les femmes accompagnant le cortège devaient alors se lamenter assez fort pour que les passants les entendent et s'éloignent. Le corps d'Auguste fut transporté par les membres du conseil municipal des cités par lesquelles passait le cortège. Durant la journée, il était conservé dans une basilique ou un temple. [...]
[...] Le plus grand symbole connu de la mort d'Auguste est l'envolée de l'Aigle. Dion Cassius raconte dans Histoire romaine qu'après la crémation, un aigle se serait envolé du bûcher : « quand il fût consumé, un aigle s'en échappa, s'envola et semblait porter son âme aux cieux ». L'aigle est, à l'époque romaine, le symbole le plus fort de la légion, symbole de puissance, beauté et prestige. L'ensemble du processus funéraire sert certes à rendre hommage à l'empereur Auguste, mais, en préparant ses funérailles, ce dernier fournit un modèle de cérémonie permettant de renforcer le culte impérial, mais aussi la construction du principat. [...]
[...] L'appellation « Auguste » est habituellement décernée aux divinités, et l'obtention de celle-ci par Octave peut être interprétée comme l'incarnation du divin dans l'empereur ou déjà les prémices de la sacralisation d'Octave ans plus tard, en 12 av. J.-C. Octave-Auguste devient pontifex maximus (Grand Pontife) de l'empire, et devient donc le chef religieux, en plus d'être chef politique de l'empire. Cependant le plus important de la sacralisation d'Auguste va avoir lieu à titre posthume. En effet, c'est le 17 septembre, lors d'une séance, que le Sénat décréta à Auguste « les honneurs célestes ». Auguste est donc divinisé, ainsi que sa femme Livie, marquant son entrée au panthéon romain. [...]
[...] Dans le cas d'Auguste il s'agit bien évidemment d'une vision très positive de son histoire. Le mythe d'Auguste, à l'inverse de la plupart des autres mythes, a perduré très longtemps (F. Hurlet distingue le mythe et « la légitimité d'imitation » qui, elle, a une durée de vie beaucoup plus courte, délaissée au profit de modèles politiques plus adaptés selon l'époque.) Auguste anticipa en quelque sorte son mythe, notamment avec les Res gestae, dans lequel il récite l'ensemble de ses exploits, en entamant certains projets comme le programme décoratif du forum (devra être achevé après sa mort), mais surtout avec la création du Principat : modèle politique « capable de survivre à sa mort ». [...]
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