Un examen des modes de résistance des cités en phase de poliorcétique implique de porter un double regard, certes complémentaire, sur l'aspect offensif des stratégies et des tactiques de siège comme sur l'autre camp, celui de la défense. Dans un premier temps, il importe de préciser qu'un lien technologique intime existe entre la puissance de feu des techniques poliorcétiques et l'efficience des fortifications. Précisons ensuite que la fortification a un caractère permanent ou temporaire. Permanente, elle a un rôle de protection des populations comme de leurs biens mais peut également servir à les maîtriser et les garder dans une position de dépendance. Elle abrite parfois des forces de souveraineté. Dans la conduite d'une action guerrière, elle couvre la formation des armées, garantit leur repli éventuel ; son ambition est avant tout de permettre l'économie des forces.
L'évolution de la fortification étant le résultat du conflit permanent entre l'augmentation du potentiel destructeur de l'assaillant et la volonté du défenseur de s'en protéger, nous tenterons d'en dégager les lois théoriques essentielles comme les applications pratiques. Par conséquent, nous chercherons à avoir un aperçu plus global de la défense d'un territoire urbain en Mésopotamie au Fer II. Pour ce faire, nous nous attarderons d'abord sur les interactions entre la nature d'un site et les impératifs que commandent les règles d'une fortification adaptée non seulement à la force adverse mais aussi à son environnement.
[...] Dans les royaumes de Juda et d'Israël, en Elam et Urartu où la stratégie des fortifications se fonde sur la pierre, les ouvrages sont certes plus résistants aux machines de guerre mais bien plus difficiles à mettre en œuvre et encore plus à entretenir. C'est pourquoi, en Mésopotamie, nous pouvons affirmer que, au-delà des données environnementales, la nature des fortifications est dictée par une combinaison très particulière de conditions militaires, économiques, démographiques mais aussi idéologiques. Ainsi le parement extérieur des remparts de Megiddo et de Tell en-Nasbeh, datés du Fer II, était réalisé avec des modules de pierre de taille standardisés. [...]
[...] Un cas intéressant est celui de la citadelle de Ein el- Qudeirat. En effet, de par la présence de trois tours une centrale et deux latérales sur les quatre segments du périmètre fortifié quadrangulaire, nous pouvons relever l'illustration d'une préoccupation de tir de flanquement évidente. De plus, cette volonté d'assurer la défense d'une portion d'ouvrage par une autre en permettant le déploiement de ses feux de flancs ou de revers se retrouve parfaitement illustrée par l'épaulement de la double porte de Lachish qui permet de couvrir aussi bien la pente du tell, latéralement et frontalement, l'intérieur et l'extérieur du premier rempart et enfin le deuxième mur ainsi que l'espace intérieur qui lui est proche. [...]
[...] Commandement et flanquement Il est un fait avéré que les fortifications proche-orientales ont toujours essayé de préserver ces deux aspects essentiels de la position et de l'initiative, ou plutôt de la liberté d'action. Rappelons d'abord le principe du commandement qui, de nature, est très simple. Nous disons qu'un ouvrage commande sur une zone de terrain lorsqu'il domine en hauteur cette même zone. Nous ferons donc des citadelles et des palais forts des grandes villes judéennes, situés sur une butte ou sur la zone la plus éminente du tell, des points de commandement non seulement sur leur propre extension urbaine mais aussi sur le pays environnant. [...]
[...] Elle abrite parfois des forces de souveraineté. Dans la conduite d'une action guerrière, elle couvre la formation des armées, garantit leur repli éventuel ; son ambition est avant tout de permettre l'économie des forces. L'évolution de la fortification étant le résultat du conflit permanent entre l'augmentation du potentiel destructeur de l'assaillant et la volonté du défenseur de s'en protéger, nous tenterons d'en dégager les lois théoriques essentielles comme les applications pratiques. Par conséquent, nous chercherons à avoir un aperçu plus global de la défense d'un territoire urbain en Mésopotamie au Fer II. [...]
[...] LOUIS P : Poliorcétique et systèmes de défense et de fortification à l'époque néo-assyrienne, mémoire de maîtrise soutenu sous la direction de Monsieur le Professeur Olivier Rouault, Université Lyon 2. SCURLOCK J : “Neo-Assyrian Battle Tactics” in studies Michael C. Astour, Bethesheda. p. 491-517. YADIN Y : The Art of Warfare in Biblical Lands in the Light of Archaeological Discovery volumes. McGraw-Hill. London Introduction Un examen des modes de résistance des cités en phase de poliorcétique implique de porter un double regard, certes complémentaire, sur l'aspect offensif des stratégies et des tactiques de siège comme sur l'autre camp, celui de la défense. [...]
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