Lugdunum, une capitale provinciale

Résumé du document

Lugdunum est le nom gallo-romain de l'actuelle ville de Lyon. Il semblerait qu'elle tienne son nom du dieu celtique Lug dont l'équivalent romain est Mercure. Après la conquête de la Gaule, de 58 à 52 av. J.-C., César aurait eu dans l'idée d'ériger des cités proches des peuples nouvellement conquis dans le but de surveiller et pacifier ces territoires, or César trouve à Lyon un site privilégié, des ressources importantes et une position stratégique pour y installer une armée romaine.

Le Sénat donnera l'ordre, un an après l'assassinat de César, de fonder sur ce site une cité de droit romain ; en 43 av. J.-C., le légat Lucius Munatius Plancus érige la colonie romaine sous le nom de Colonia Copia Lugdunum. Il semblerait que Lyon ne possédait pas de muraille, mais plutôt d'une levée de terres avec fossés et palissades à l'image des camps romains comme on l'avait vu pour le limes rhénan par exemple, cela peut s'expliquer par le fait que le but premier de César envers cette colonie était militaire, six légions s'y étaient établies lors de sa fondation.

Nous nous demanderons quelle fut la place de Lugdunum dans l'Empire romain, et pourquoi les auteurs la définissent comme « la seconde capitale du monde romain » (selon Pierre Wuilleumier), ou encore « le miroir de Rome dans les Gaules » (selon Amable Audin) ?

Extraits

[...] Lyon : carrefour des gaules Un site privilégié C'est à son emplacement que Lyon doit son prestige. Tout d'abord sa fondation sur les rives de deux fleuves, elle est située au confluent de la Saône et du Rhône, et se trouve alors directement reliée à la Méditerranée, au Rhin, au Danube et à la Seine ; elle est donc ouverte sur le sud, l'est et le nord de l'Empire. Non loin de la Loire, elle possède également une voie vers l'Ouest et l'Atlantique. [...]

[...] En général, l'Etat interdisait ses groupements craignant des revendications ; on sait que la Gaule et en particulier Lyon représente un cas exceptionnel en raison du grand nombre de corporations qui y sont présentes. Ce sont des organismes indépendants qui possèdent leurs propres sièges, conseils et même parfois leur propre cimetière. On a des corporations commerciales, on peut ainsi citer les négociants en vin, les negotiatores vinarii, une corporation puissante présente essentiellement dans le quartier des Canabae ; ou encore les fabrii tignari, qui sont des ouvriers du bâtiment qui tiennent une place importante dans l'Empire. On a aussi des corporations de bateliers. [...]

[...] Cette découverte révèle une main d'œuvre nombreuse en vue d'une production à grande échelle. On a aussi retrouvé sur ce même territoire des maisons de marchands venus d'Orient. En effet tous les marchands de Lugdunum n'étaient pas des Gaulois d'origine. Le commerce international avait attiré à Lugdunum quantité d'étrangers, retenus par l'essor industriel de la ville, par le site avantageux et par les gains faciles. Ils perdaient tout désir de retour, c'est ainsi que se forma dans la colonie romaine une communauté cosmopolite constituée de Grecs ou des Syriens. [...]

[...] Elles ont également révélé une blanchisserie et une échoppe de droguiste L'artisanat est divers, Lugdunum produit : -De la poterie, avec fabrications de céramiques pour des vases et des amphores pour le conditionnement des denrées lors du transport. -Du verre. -Du textile (présence à Lyon de centonaires). -Les métiers du bâtiment avec des fabri. -La broderie. Le commerce aussi est important et divers, du blé, de l'huile, du vin, très important dans la ville puisque Lugdunum en détient le monopole. [...]

[...] Centre financier Le rôle privilégié de Lugdunum est renforcé en 15 av. J.-C. avec l'installation d'un atelier monétaire impérial pour la frappe des monnaies d'or et d'argent. Il restera en fonction jusqu'en 78 où il sera transféré à Rome. Pendant les règnes de Tibère, Claude et Néron il est l'unique atelier à frapper l'or et l'argent. De plus l'épigraphie atteste la présence d'une personne chargée de vérifier le bon fonctionnement de l'atelier, ainsi que d'une garnison veillant spécialement sur l'atelier. [...]