En Egypte lagide, les juifs d'Egypte font partie de la caste des conquérants hellènes, et non des indigènes asservis. Ils ont donc donné naissance au judaïsme alexandrin et à un judaïsme de langue grecque, dont le meilleur exemple est la Septante.
En Judée, les rapports sont « bons », et sont basés sur les rapports d'un ethnos qui verse un tribut (cf. les achéménides) pour que sa Loi soit reconnue. Mais après 175, la volonté d' « ouverture aux nations » voulue par l'élite juive de Jérusalem va changer le mode de vie juif. D'où une révolte des juifs plus pieux, qui refusent cette « modernité ». Entre 172 et 168, c'est donc la stasis à Jérusalem, entre hellénophiles et juifs pieux, entre hellénophiles plus ou moins radicaux, etc. Cela irrite Antiochos IV, et en 164, il refuse d'appliquer à la Judée la Loi juive, publie des édits de « déjudaïsation », et impose le mode de vie grec ; l'autel du temple est profané et la dédicace est reprise pour dédier le temple à Zeus Olympien.
Les juifs pieux résistent : c'est la révolte des Maccabées (vers 167). Elle est dirigée contre les juifs apostats et les Séleucides, mais finit par devenir guerre de libération nationale. Un Etat naît donc en 142, indépendant et de religion juive, mais qui est en quelque sorte « trop grec ». Les juifs exhortent donc Pompée, en 63, de revenir au statut de l'ethnos.
Dans les deux cas, c'est la thématique de la rencontre qui est essentielle, celle de l'hellénisme et du judaïsme.
[...] C'est évidemment faux. La Lettre d'Aristée et Hécatée proposent des explications différentes : elles renvoient à l'époque de Ptolémée I pour les premières installations. Pour Hécatée (cité dans le Contre Apion), le Grand Prêtre Ezéchias aurait été séduit par l'Egypte et sa victoire à Gaza en 312, et aurait aussi voulu fuir l'imminence de la contre-attaque vengeresse de Antigone le Borgne. Ptolémée, de son côté, voulait bien accueillir des juifs, sentant bien que cela lui serait utile pour mieux dominer la Judée. [...]
[...] La révolte est avant tout religieuse et sociale. Elle prend d'abord la forme d'une guérilla mac VIII, menée par Juda Maccabée. Il obtient de probants succès, car il connaît bien le terrain et harcèle les troupes Séleucides. De son côté, Antiochos IV apprécie mal la réalité des choses, et pense à une simple révolte locale qu'il faut mater avec des forces locales ; le gros de son armée royale est de plus occupée dans les Satrapies supérieures. Juda vainc ainsi plusieurs stratèges : Apollonios, Séron stratèges associés, et enfin Lysias (le régent du royaume Séleucide) mac VIII et 2 mac XII). [...]
[...] La conquête de la Judée par Antiochos III en 198 freine la diaspora, qui reprend de plus belle avec la stasis de 168 : les juifs sont à la recherche de paix et de stabilité. Où ? C'est principalement Alexandrie qui est touchée : dans le quartier Delta (au Nord-est) qui finit par devenir le quartier juif de la capitale. Mais c'est aussi le cas de la Basse Egypte (Léontopolis et Péluse colonies militaires) et de la Haute Egypte (Thèbes, Edfou). Les juifs se sont fixés dans les villes, depuis le Delta jusqu'à Eléphantine. [...]
[...] La lutte se joue entre le judaïsme et l'hellénisme. La Loi sainte ne peut être transgressée. La foi en la résurrection reporte en un autre monde la jouissance des biens promis (VII ; XIV, 46). Il faut travailler à l'avènement du royaume. Le judaïsme transcende les valeurs terrestres. Dans le premier livre des Maccabées, la résistance armée, avec ses martyrs, détourne la colère de Dieu!; dans le deuxième livre, les peines acceptées et endurées sont un châtiment mais aussi une expiation qui arrête la colère de Dieu. [...]
[...] Stasis à Jérusalem A Jason succède Ménélas (de 172 à 162). Il obtient lui aussi sa charge d'Antiochos IV en dépossédant Jason. Lui même n'est en revanche pas un Oniade. Le gros problème est qu'il ne peut pas payer la nouvelle augmentation de tribut promise à Antiochos IV pour obtenir sa charge ; il est donc contraint de vendre des objets du Temple, et, qui plus outre, fait assassiner Onias III, un des derniers représentants de la caste Sadocite. Sous prétexte de recouvrir des arriérés de tributs, Antiochos IV pille le Temple avec l'aval du Grand Prêtre, et en obtient talents ! [...]
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