L'art romain de la guerre, histoire de Rome, Tite Live, seconde guerre punique, guerre macédonienne, Ab Urbe condita libri
Au Ier siècle avant J-C, Tite-Live, un historien romain, reprend les faits qui ont marqué sa Cité dans son ouvrage Ab Urbe condita libri (« Histoire de Rome ») dont est extrait le texte proposé. Nous sommes vers 200 avant notre ère. L'extrait met en scène le consul P. Sulpicius Galba qui consulte le peuple sur la question de la guerre contre Philippe V, roi de Macédoine. Après la deuxième guerre punique (218 à 202 av. JC), Rome a su faire face à Hannibal durant la victoire de Zama (202 av JC) et apparaît comme la figure dominante de la Méditerranée occidentale. Malgré tout, l'Urbs n'est pas sortie indemne des combats : Hannibal remporta de nombreuses batailles ; la victoire romaine se fit au prix d'une armée exsangue. Lorsque deux ans plus tard, la possibilité d'une nouvelle guerre contre la Macédoine émerge, l'opinion publique est interrogée.
[...] Avec l'oralité, l'historien romain traduit le charisme de l'orateur face au peuple. Nous sommes dans un contexte de séduction pour convaincre. L'emploi d'un « nous » exprime l'unité de Rome face au danger de la guerre, ainsi que le besoin du soutien du populus romanus. Ensuite, nous noterons l'importance du la religion. Le consul a fait des sacrifices et consulté les dieux pour remporter la seconde guerre punique ; à présent, il compte sur eux pour le vote du peuple. [...]
[...] En effet, la victoire a de lourdes conséquences. Ainsi, Polybe et Tite-Live font état des pertes humaines : Romains meurent à Trasimène à Cannes. La guerre coûte aussi cher : 4,5 millions de deniers par an (Jean-Michel David). Pendant seize ans, Rome a pratiqué une guerre d'usure : le Sénat a monté une nouvelle armée avec des esclaves, augmenté les impôts . Durant la guerre, Tite-Live nous apprend que les Romains sont nourris d'espérances, d'inquiétudes, l'armée « s'[endurcit] par l'habitude des souffrances de tout genre, [se couvre] mille fois du sang romain, et [porte] les dépouilles des soldats comme celles des généraux. [...]
[...] Par exemple, dans les Comices centuriates (selon la fortune), la classe la plus riche a 88 centuries et les prolétaires n'en forment qu'une. Nous pouvons dire que Rome est gouvernée par les plus riches. Le Sénat, assemblée permanente, incarne la République, l'autorité à Rome et demande au consul de réunir les centuries, c'est-à-dire l'armée. Elles rejettent d'abord l'idée d'une nouvelle entrée en guerre contre Philippe V. La légion, futur « corps d'armée », se compose de 300 cavaliers et fantassins groupés en compagnies de 120 hommes appelées manipules (composées de 2 centuries). [...]
[...] Cependant, nous pouvons dire que Philippe de Macédoine de provoque pas la guerre. En 200 av. JC, il annexe de gré ou de force de nombreuses provinces et est en guerre avec Pergame, Rhodes, Byzance. Aspiré dans son entreprise, il ne songe pas à troubler les Romains chez eux. Si la guerre n'est ni provoquée par Philippe, ni réclamée par le populus romanus, nous pouvons dire que la guerre est voulue par le Sénat. L'Urbs a l'habitude de se présenter comme la protectrice de la liberté grecque contre la tyrannie macédonienne. [...]
[...] Les peuples grecs appellent Rome face à la menace macédonienne. Au nom de l'alliance, l'Urbs interroge le peuple. La violence est incarnée dans ce discours à travers la volonté de détruire l'ennemi ; la force de l'oralité montre la ténacité romaine, l'appel à anéantir l'adversaire. Le témoignage de Tite-Live nous permet de voir dans quel contexte émerge la seconde guerre macédonienne. Nous constatons au niveau local que Rome est encore affaiblie par le lourd bilan de la deuxième guerre punique et une nouvelle campagne est difficilement acceptée par le peuple, l'armée. [...]
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