Après les tensions persistantes qui avaient déchiré la classe dirigeante à la suite de la Guerre sociale et de la déduction de la colonie syllanienne à Pompéi, une nouvelle aristocratie s'est finalement mise en place dans la baie de Naples. D'autre part, l'essor d'une région admirablement située, tant pour les profits agricoles que pour les échanges commerciaux, a entretenu dans les premières décennies de l'Empire une aisance qui favorise le développement de nouvelles catégories sociales.
L'épigraphie, pompéienne en particulier, laisse entrevoir l'émergence d'une classe de parvenus qui s'aménage des demeures urbaines relativement luxueuses. Le temps des gigantesques domus du type de celle dite du Faune est révolu; ces niveaux de pouvoir et de richesse s'avèrent désormais inaccessibles. Ils le seront d'autant moins que le séïsme de 62, qui avec 17 ans d'avance annonce l'issue tragique de Pompéi et Herculanum, entraîne dans les deux villes d'importantes cicatrices.
De plus, les principaux représentants des groupes privilégiés ont tendance à quitter leurs demeures urbaines pour résider dans des somptueuses villas de l'arrière-pays, de la côte campanienne, ou même des environs immédiats de Rome. Beaucoup de domus aristocratiques désertées par leur propriétaires, vendues, louées ou loties, deviennent partiellement ou totalement le siège d'activités artisanales ou sociales, cependant que se multiplie par la construction d'étages intermédiaires les appartements sommaires occupés par une population besogneuse.
Aussi, à quoi tous ces changements aboutirent-ils en terme d'habitat de la classe aisée?
L'étude préalable de l'histoire de la maison pompéienne et de son décor pictural permettra d'appréhender un exemple type de la luxueuse demeure pompéienne: la maison de Loreius Tiburtinus.
[...] Les peintures s'apparentent à un artisanat de centres désormais appauvris sans qu'aucune innovation ni recherche ne viennent les renouveler. On les trouve dans certains édifices publics: les thermes du Sarno, les thermes de Stabies, mais surtout dans les maisons, davantage à Herculanum qu'à Pompéi. Si le IVè style, de quelque manière qu'on le date ou qu'on le considère, fascine aujourd'hui c'est justement par sa vulgarité bon enfant, par une certaine lourdeur qui défiera toujours toute classification rationnelle. Il s'agit en grande partie du travail de modestes ateliers locaux, mais opérant avec une certaine liberté. [...]
[...] Le panneau situé à droite de l'édicule est encadré de guirlandes et en son centre se trouve un tableau représentant un sanctuaire dans un paysage. Le panneau de gauche est encadré d'une bordure décorée, et un oiseau occupe son centre. La partie supérieure du mur, à fond rouge, est composée d'un motif architectural, au centre duquel se trouve Pégase. Malgré la finesse et la séduisante beauté de plusieurs de ces peintures qui sont de véritables chefs-d'œuvre, les créateurs de ces nobles images restent inconnus. [...]
[...] De tels éléments architectoniques pouvaient aussi être suggérés par des moyens picturaux et, en particulier, par ceux de la perspective. C'est la même démarche que pour un décor de théâtre et il semble que la théorie de la perspective ait été inventée par le peintre Agatharces pour les besoins de ses décorations de théâtre. Le système de décoration de ce style architectural tend à représenter l'espace libre entre les formes plastiques. L'idéal palatial se trouve ainsi réalisé par le truchement de l'illusion picturale. [...]
[...] Le bord supérieur de la partie médiane du mur se termine par une frise à motif de perles et pirouettes. La composition décorative organisée par un motif architectural sur le fond blanc de la partie supérieure du mur correspond à celle de la partie médiane du mur. Ainsi, dans l'axe des ailes de l'édicule, se trouve une construction en forme de pavillon, peinte en perspective, à l'intérieur de laquelle se tiennent des prêtresses. Au centre de l'espace situé entre ces deux motifs architecturaux prend place un édicule à l'intérieur duquel se tient Danaé, assise sur un trône comme une déesse, et de chaque côté, se dressent des candélabres végétaux à partir de rectangles décorés de monstres marins. [...]
[...] Largeur 4,15 Le soubassement du mur ouest est à fond noir, accompagné d'une plinthe rouge correspondant aux ailes de l'édicule de la partie médiane du mur, comportant de petits édicules ornés d'un oscillum et d'un motif architectural de guirlandes végétales retombantes. Il est divisé en trois parties. Chaque partie est décorée d'une bande horizontale faite de lierre, et dans le cadre qui apparaît à la partie supérieure de la partie centrale sont peints des monstres marins. Le bord supérieur est formé d'une corniche jaune à décor concave. [...]
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