« Écrire l'histoire des femmes ? ». Est-ce que les femmes ont une histoire ? Cette question est restée pendant longtemps non posée, bien que les sources iconographiques depuis l'Antiquité nous permettent d'en faire de nombreuses études. Ce n'est qu'à partir de la seconde moitié du XXè siècle que l'on s'y intéresse. L'histoire des femmes est impulsée par les études universitaires américaines qui se penchent sur l'étude des rapports hommes/femmes en notant que la différence des sexes est lié à la sphère sociale, révélant le Gender. C'est la société qui crée cette différence sexuelle et le genre. Les gender studies représentent un domaine d'étude - relevant des sciences sociales, politiques et humaines - portant sur les relations et les corrélations entre le sexe physiologique et le sexe social (le genre). Ces gender studies se situent dans un contexte où les mouvements féministes prennent de l'ampleur et cherchent à se faire reconnaître au sein des études notamment dans les années 1970. Les pays européens (France, Allemagne, Italie) ont suivi le mouvement dans les années 1970-75. À ce moment-là, la femme devient un objet d'étude et depuis une dizaine d'années, les études s'intéressent aux actions féminines dans divers domaines (éducation, morale, religion, sphères publique et privée) ainsi qu'à la production d'image (fictives ou non) de la femme dans l'art, la philosophie, la littérature, la science. Toutes ces nouvelles recherches permettent d'établir et d'alimenter l'histoire des femmes depuis l'Antiquité.
Cependant, différents problèmes sont soulevés notamment celui des sources pour l'histoire ancienne. Les sources antiques nous reviennent partiellement (perte, lacunes). Les documents écrits relèvent bien souvent de la main de l'homme et peu de celle de la femme, et nous expose la vision du masculin (dominant) sur le féminin révélant ainsi l'idéologie (acceptée) de l'époque. Le regard de l'homme ressort majoritairement dans les études, du fait que nous disposons de peu d'information sur la vie des femmes antiques et notamment grecques. Ce qui semble paradoxal puisque nous disposons d'une grande quantité d'images iconographiques d'elles. Cependant, les chercheurs et chercheuses doivent se poser les bonnes questions (risque d'anachronisme, différences culturelles).
[...] Par ailleurs, on constate dans le panthéon grec plusieurs déesses (Athéna, Aphrodite, etc . ) qui sont vénérées par les hommes. De plus, les femmes pouvaient être prêtresses, rôle honorable dans la cité. Elles étaient dédiées aux déesses. Elles étaient traitées avec égalité avec les 4 Ibid 4 JOUSSET Graziella STOILOVA Krisiana M1 HISTOIRE prêtres. Cependant, il faut souligner le fait que ce sont les hommes-citoyens qui élisent les prêtresses. Et ce ne sont pas elles qui se donnent la mort lors des sacrifices. [...]
[...] De plus, cela nous l'une des vertus de ces femmes : elles étaient travailleuses, laborieuses. On leur reconnaît ceci puisqu'elles sont représentées (différence avec les esclaves, qui eux ne le sont pas). Par ailleurs, les femmes étant confinées à la sphère privée au sein de l'oikos, leurs devoirs sont simples : mariage, naissance, mort. Au sein de la maisonnée, elles réalisaient les tâches ménagères et l'éducation des enfants. Elles doivent assurer la pérennité du groupe. Elles les formaient pour devenir de futurs citoyens ce qui est paradoxale puisqu'elles ne sont pas citoyennes et qu'elles sont imparfaites comme le montre Giula Sissa dans l'ouvrage de Pauline Schmitt Pantel4 Il n'y aura que Platon pour s'étonner et s'indigner de ce paradoxe, le fait que la tâche d'élever les citoyens soit confiée à des êtres qui sont, eux, tellement mal élevés Dans l'éducation, on s'aperçoit d'une opposition entre les sexes. [...]
[...] Elles produisent divers interprétations de la femme dans la culture grecque. Grâce à l'étude sur les peintures réalisées sur les vases ou les inscriptions funéraires, il en ressort, d'après Christiane Souvinou7 que la femme avait une plus grande place au sein de la sphère publique (pouvoirs des grandes prêtresses par exemple au sein de la cité). De plus, Sian Lewis démontre que les images récusent la thèse de l'isolement des femmes, qu'elles étaient confinées au foyer. Au contraire les images nous montre des rassemblements de femmes, des conversations mixtes. [...]
[...] Dans la cité, la femme grecque ne dispose d'aucun droit civique, administratif. Ces droits constituent la citoyenneté ce qui signifie que la femme n'est pas citoyenne. Elle ne pouvait assister aux assemblées. Au sein de la cité, la femme était plus proche de l'esclave - qui lui aussi ne dispose d'aucun droit - au niveau juridique. La femme grecque dispose d'une mauvaise image au sein de la cité comme le souligne Hésiode Qui se fie à une femme, se fie aux voleurs La femme n'est pas digne de confiance et ne peut donc pas prendre de décisions pour la cité. [...]
[...] Comment, à travers les recherches et les sources sur les femmes grecques à l'époque archaïque, le portrait de Sappho ressort-il comme une exception dans la culture grecque ? Dans un premier temps nous nous intéresserons à l'histoire et à la place des femmes grecques dans l'Antiquité. Puis un deuxième temps nous nous pencherons sur l'histoire de la poétesse Sappho ainsi que sur les sources nous permettant d'écrire son histoire SCHMITT PANTEL Pauline (dir.), Histoire des femmes en Occident, l'Antiquité, Édition Plon, Paris (France) JOUSSET Graziella STOILOVA Krisiana I. [...]
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