De nos jours, lorsque l'on a gravi les pentes du Palatin et traversé le chaos des ruines de ce qui fut le palais des Empereurs romains, l'on parvient à une étroite plate-forme qui domine la vallée du Tibre. Cette plate-forme, naguère encombrée de terre accumulée par les pluies et de débris de sortes, est aujourd'hui dégagée, et, sur le sol apparaît la trace d'un singulier village qui s'élevait en cet endroit il y a presque trois mille ans. Ce village, qui comprenait peut-être quelques dizaines de pauvres cabanes faites de branches entrelacées et soutenues par des piquets de bois, c'est aujourd'hui tout ce qui subsiste de la plus ancienne Rome (...)
[...] Les villes se fermaient devant lui, lui refusant le ravitaillement. Il avait pensé que les alliés de Rome seraient trop heureux de se soustraire à leurs obligations et se joindraient à lui. Il n'en fut rien. Les alliés restèrent fidèles, tandis que les soldats qu'il avait lui-même recrutés en Gaule Cisalpine se lassaient et désertaient un à un. Le Sénat de Carthage lui refusa des renforts. Et, pendant ce temps, celui de Rome mobilisait toutes les ressources de l'État pour faire face au danger. [...]
[...] Au cours des guerres civiles, Rome avait perdu beaucoup de ses traditions. Octave comprit qu'il fallait lui en donner de nouvelles. L'entreprise était difficile ; il s'appuya sur les poètes, pour créer de véritables mythes au service d'une foi nouvelle. Virgile, en rédigeant l'Enéide, fit au nouveau maître, mais aussi à sa patrie, le plus beau présent qui soit. Il rassembla les éléments épars de la vieille légende qui reliait les Romains et tout particulièrement Octave, héritier de César à la race des dieux. [...]
[...] Déjà se formait dans son esprit l'idée d'une politique d'équilibre entre les différentes classes sociales, celle qu'il prêchera bientôt sous le nom de concorde des Ordres D'abord, il s'en prit à un sénateur compromis très gravement dans de vilaines affaires : pillages, abus de pouvoir, exécutions sans jugement, commis pendant un gouvernement provincial. Ce fut le procès de Verres, que Cicéron entreprit, comme accusateur, à la demande des Siciliens, qui avaient été les victimes de ce gouverneur sans scrupule. Verres n'attendit pas le jugement et se condamna de lui-même à l'exil. Le scandale fut si grand que cela permit de modifier la loi de Sulla qui réservait les jurys aux sénateurs ; désormais, les chevaliers y siégèrent eux aussi. [...]
[...] Mais c'était en réa¬lité pour éviter des troubles et peut-être la menace d'une guerre civile. La même année, Cicéron eut à faire face à une grave menace. Catilina, l'un de ces ambitieux qui considéraient les magistratures comme des moyens de s'enrichir, avait échoué au consulat. Sortant de la légalité, celui-ci forma une conjuration pour s'emparer du pouvoir par la force. Il rassembla autour de lui des nobles aigris, écrasés de dettes, et aussi des vétérans de Sulla, des petits propriétaires dans une situation difficile, réunissant ceux qui avaient tout à espérer d'une révolution et rien à y perdre. [...]
[...] Il ouvrit des écoles, répandit les idées romaines, s'entoura d'un sénat où il admit des Espagnols. Il était devenu comme le roi de cet état naissant, et se berçait de l'espoir de résister indéfiniment aux armées que Rome lançait contre lui. Sur ces entrefaites, Mithridate reprit la lutte. Sertorius n'hésita pas à se faire son allié : Rome serait prise ainsi entre deux périls, l'un venu de l'Orient, l'autre de l'Occident. La haine aveuglait Sertorius. Son calcul était non seulement criminel, mais faux. [...]
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