L'empereur Hadrien, qui régna sur l'Empire romain de 117 à 138 apr. J.-C., a toujours fasciné les historiens. Popularisée par le roman de Marguerite Yourcenar, Mémoires d'Hadrien, la personnalité d'Hadrien divise les historiens : certains voient en lui un homme très talentueux, curieux, touche-à-tout, alors que d'autres le qualifient de vaniteux, cruel et entêté. Une multitude de jugements se rencontre allant de l'admiration presque inconditionnelle à la reprise de la définition d'un auteur ancien pour qui Hadrien était « varius, multiplex, multiformis ». Il est en effet difficile d'enfermer l'empereur romain Hadrien dans une seule formule.
L' Histoire Auguste et l'Histoire romaine de Dion Cassius nous fournissent des informations sur l'empereur. L'Histoire Auguste est un texte littéraire latin. Il s'agit d'une série de trente-neuf biographies d'empereurs de l'avènement d'Hadrien à 285, avec des interruptions entre 244 et 259, et qu'auraient écrit six auteurs de la fin du IIIe s- début Ive s. Un ensemble d'études a montré qu'il s'agit de l'œuvre d'un imposteur vivant sous la dernière décennie du Ive s ou même Ve s, lettré païen qui fréquente les milieux sénatoriaux romains. Elle fourmille d'anachronismes, d'inventions et de fantaisies, c'est pourquoi, c'est source très difficile à utiliser. Dion Cassius (env. 160- env. 235) est un aristocrate grec de Bithynie dont la carrière est des plus remarquables (deux fois consuls). Retiré en Bithynie après 229, il y achève son Histoire romaine, texte littéraire grec, commencé début IIIe s. Cette oeuvre, forte de 80 livres, qui retraçait l'histoire de Rome des origines à 229, nous est parvenue très mutilée ; bon nombre livres ne sont connus que par des abréviateurs byzantins dès XIe et XIIe s, Xephilin et Zonaras. Pour l'Empire, malgré quelques réserves, son travail et son témoignage sont essentiels.
Ces deux textes nous fournissent des indications biographiques sur l'empereur Hadrien (août 117- février 138), son enfance, son ascension au trône, ses voyages, et puis précisément, ses goûts pour l'art grec, l'architecture et les lettres, et sur son caractère si particulier (un homme brillant mais qui peut aussi se montrer cruel).
Quels ont été les moments importants de la vie de l'empereur Hadrien qui régna de 117 à 138 apr. J.-C. sur l'Empire romain ?
[...] Les Grecs, eux, adulaient le souverain. En effet, dans le monde grec, le culte de l'empereur se développait en rapport avec son programme de panhellénisme culturel : à Athènes autels furent dédiés à Hadrien Olympie à l'occasion de la création du Panhellénium (l.38, Texte et de la dédicace à l'Olympieion. On remarque même, dit-on, en Achaïe que, bien qu'il y eût (d'habitude) aux sacrifices beaucoup de gens munis de couteaux, personne n'y participait en armes quand Hadrien était présent. (l.11 à 14, Texte 1). [...]
[...] Ses défauts étaient à la mesure de ses qualités. Homme talentueux, Hadrien se moqua toujours de ceux qui enseignaient ces disciplines, les méprisa et les humilia, se croyant plus savant qu'eux. Il se mesura souvent à ces professeurs et philosophes, ce qui donna lieu à des publications concurrentes d'œuvres littéraires et poétiques (l.35 à 38, Texte 1). En effet, il faisait preuve d'une jalousie terrible à l'égard de tous ceux qui avaient un talent supérieur (l.11 à 12, Texte 2). [...]
[...] Les objectifs de ces voyages étaient nombreux. Pour commencer, homme très curieux, les voyages avaient pour lui un intérêt touristique : l'empereur visita les sites célèbres de l'histoire, comme lorsqu'il admirait le lever du soleil depuis le sommet de l'Etna, qui, à ce qu'on dit, offre une variété de couleurs qui forment un arc-en-ciel (l.15 à 16, Texte 1). De plus, il est indéniable que les voyages d'Hadrien étaient liés à son tempérament et représentaient une nouvelle perception de l'espace de la fin du Ier et IIe s. [...]
[...] JC sous le septième consulat de Vespasien et le cinquième de Titus (l.1 à Texte Histoire Auguste. Vie d'Hadrien). Si sa date de naissance est sure, son lieu de naissance est mal établi : Italica en Bétique (Hadrien, tout comme Trajan, appartient à une famille d'émigrés italiens en Espagne) ou Rome, plus probablement, selon les indications de l'Histoire Auguste. Son père, Adrien Afer (l.3, Texte Histoire romaine par Dion Cassius), sénateur après avoir exercé la préture, serait mort prématurément à l'âge de 40 ans, alors qu'Hadrien était âgé de seulement dix ans. [...]
[...] Le 11 août 117, Hadrien devient donc le nouvel empereur. Un des principaux plaisirs de l'empereur était de voyager, presque comme un touriste Il s'embarqua ensuite pour la Sicile et y fit l'ascension de l'Etna pour contempler le lever du soleil l à 15, Texte ; c'est d'ailleurs une des originalités du règne d'Hadrien qui ne passa presque pas de temps en Italie. En effet, sur vingt et une année de règne, une douzaine lui permirent de parcourir l'Empire, alors que, jusqu'à présent, les déplacements des empereurs étaient limités et surtout dus à des nécessités militaires, excepté le voyage de Néron en Grèce de 66 à 67 Il n'y eut guère d'empereur pour parcourir ainsi tant de pays avec une telle rapidité l.18 à 19, Texte 1). [...]
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