Le Paléolithique supérieur débute vers 34000 ans avant notre ère et correspond aux troisième et quatrième grandes oscillations froides de la Glaciation de « Würm ». Il se termine vers 9500 avant notre ère avec le réchauffement qui marque la fin de l'époque glacière. C'est alors un climat, dans son ensemble, rigoureux propice au développement de la grande faune froide (mammouths, etc.) dont la chasse constitue la principale ressource pour l'homme.
Bien avant le Paléolithique supérieur, les hommes surent se protéger des intempéries en aménageant les abris offerts par la nature ou en construisant des huttes, des cabanes ou des tentes. Les premiers campements organisés font leur apparition il y a 500 000 à 300 000 ans, à peu près en même temps que l'usage du feu. Les premières habitations paléolithiques ont été reconnues en URSS, le site de Kostienki, en association avec des ossements de mammouths. Depuis, la généralisation de la fouille des gisements en plein air a permis de mettre en évidence d'assez nombreux habitats du Paléolithique supérieur. Parfois dotés d'une véritable architecture (Meziric et Mézin), ou à défaut d'indices aussi spectaculaires, il est possible de reconstituer leur plan par la présence de trous de poteaux, de pierres de calage, d'effets de paroi, ou par analyse de la répartition différentielle des vestiges de part et d'autre des limites (Pincevent, Etiolles, etc.).
On peut alors se demander quelles sont les logiques d'édification de ces habitats de plein air ?
Il va tout d'abord être étudié le choix des sites et l'utilisation des matières premières. Ensuite, seront présentés les sites les plus caractéristiques et les plus intéressants, et enfin, l'organisation spatiale à une plus grande échelle sera visualisée.
[...] Les habitats magdaléniens Pincevent et Etiolles sont les deux sites possédant le plus de documentation pour cette période. Pincevent est un important gisement de plein air situé sur la commune de la Grande-Paroisse, en Seine-et-Marne. Il fut découvert en 1964 par l'exploitation d'une sablière dans les alluvions de la Seine. L'étude de ce site fut placée sous la direction d'André Leroi-Gourhan jusqu'en 1985, puis de ses élèves. Les sols d'habitats magdaléniens se superposent sur environ 2 m d'épaisseur et occupent une vaste superficie. [...]
[...] Ces campements se sont alors placés dans des lieux à fort passage de gibiers (surtout en Europe de l'Ouest), ou se déplaçaient régulièrement pour se trouver à distance convenable de ceux-ci (en pleine, surtout en Russie). L'habitat de plein air du Paléolithique Supérieur se présente alors sous différentes formes, qui sont induites par les caractéristiques locales des lieux d'implantations. Il peut être composé d'une ossature de bois (végétal ou animal) ou d'ossements qui est recouverte généralement avec des peaux cousues, mais aussi avec des branchages. Dans certaines régions, la pierre est utilisée en abondance pour réaliser un muret de soubassement, voire des murs, qui étaient recouverts d'une ossature et d'une couverture. [...]
[...] Il est alors évident que ces derniers types d'habitats de plein air sont étroitement liés à la chasse de grands gibiers. Dans un autre domaine, la matière première définit l'implantation sur le site : ce sont les matières nécessaires à la fabrication d'outils et à l'artisanat lithique. L'approvisionnement en silex était primordial pour ces populations du Paléolithique supérieur, dont leur économie dépendait de l'industrie lithique dans une part importante. Le choix du site est donc effectué, pour ces chasseurs-cueilleurs, en relation avec l'approvisionnement en matières premières nécessaires à la fois pour la fabrication de l'habitat, mais aussi pour permettre la continuité de l'industrie de cette période.[2] C. [...]
[...] Structure de la cabane de Mezeritche (d'après Desbrosse 1994, p.56). b. Reconstitution de la cabane de Mezeritche (d'après Djindjian 1999, p.247). Figure 7 : Vestiges de la cabane en os de mammouths de Dobranitchevka (D'après Iakovleva 2004, p. 65). A. Figure 8 : a. Reconstitution d'une cabane de Pincevent, (D'après http://fr.wikipedia.org/wiki/Image:Pincevent_tent.gif) b. Pincevent. Reconstitution d'une habitation à triple foyer (d'après Debrosse 1994, p70) Figure 9 : Representation des zones d'activités dans une hutte d'Etiolles (D'après Debrosse 1994, p71). Figure 10 : Structure d'habitats de Borneck (d'après Djindjian 1999, p.294). [...]
[...] Les habitats de plein air au Paléolithique supérieur Sommaire Bibliographie Introduction Développement I. SITES : CHOIX ET MATÉRIAUX A. Une population de chasseurs-cueilleurs B. Les matières premières et leurs utilisations C. Les points de passage II. LES CARACTÉRISTIQUES DE CONSTRUCTIONS SELON LES CULTURES A. L'habitat Aurignacien B. Les structures d'habitats du Gravettien C. Les structures d'habitats au Solutréen et au Badegoulien D. La culture de Mézine (l'Épigravettien) et l'utilisation des os de mammouths E. Les habitats magdaléniens F. [...]
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