À l'époque classique, Sparte est une ville puissante, maitresse d'une grande partie du Péloponnèse. Objet de fascination le régime politique spartiate a souvent été considéré comme un exemple d'harmonie et de stabilité. Original, le régime associait deux rois, chefs religieux et militaires de la cité, une Assemblée, qui comprenait tous les Spartiates de naissance libre, cinq éphores, magistrats élus pour un an par l'Assemblée, et le Conseil des Anciens ou Gérousia.
En raison de la mixité de ses institutions, Aristote a vu dans le système politique spartiate l'équilibre atteint entre la démocratie, la tyrannie et l'oligarchie, cette dernière étant représentée par le conseil des Anciens, sujet des textes que nous allons étudier aujourd'hui.
[...] Elle jugeait aussi les causes politiques, et pouvait seule prononcer des peines comme l'atimie, soit une suppression des droits civils et politiques d'un citoyen, l'exil ou la mort. Elle pouvait même juger les rois, en association avec les éphores. Elle départageait également des rivaux au cours d'une succession royale. En théorie, c'est elle qui exerce l'autorité absolue sur tous les citoyens, les magistrats et les rois. La gérousia jouait incontestablement un rôle essentiel dans la vie politique de la cité. [...]
[...] Devenir géronte est une élection particulièrement honorifique et de fait les gérontes sont recrutés seulement dans les plus grandes familles spartiates. Ainsi les plus modestes sont exclus de cette magistrature. Cependant la gérousia n'interdit pas tout à fait aux plus modestes de se présenter mais ils ont bien moins de chance d'être élu. Se présenter à la gérousia était difficile pour les candidats les plus modestes puisqu'il fallait avant l'élection que le candidat fasse ériger de grandes festivités pour que le peuple l'acclame lors du vote et le reconnaisse. Ainsi le nombre de personnes votant en sa faveur augmentait. [...]
[...] Aristote les juge irresponsables. Il est aussi tout à fait possible de critiquer l'élection des gérontes puisqu' il était assez aisé de faussé le jugement. Il suffisait de faire pression ou de corrompre un certain nombre de citoyen pour qu'il acclame un géronte en particulier. Aristote se contente de trouver ce jugement puéril. Aristote critique aussi le fait que Lycurgue ne souhaitait que de favoriser l'ambition des citoyens alors que l'ambition ne fait que renforcer les tentatives de corruptions et de fraude selon lui. [...]
[...] Cela va de soi que des personnes n'étant pas spartiates ne pouvaient devenir gérontes. Les anciens des grandes familles à Sparte constituaient la gérousia, tandis que, dans les États démocratiques, ces conseils furent ouverts à tous les citoyens et, devenus plus importants en nombre, furent appelés boulé. Même si cela ne se passe pas à chaque élection, il existait tout de même de la corruption et de la fraude de vote. Ainsi les moins riches ne pouvait guère se payer plus de quelques votes tandis que les familles de la haute aristocratie spartiate pouvait s'en payer bien plus. [...]
[...] La gérousia fut une institution très importante dans l'état spartiate qui permit à celui-ci de perdurer longtemps. Le récit de Plutarque n'est peut- être pas une source majeure sur la gérousia, pourtant ce texte, comme toutes les Vies de Plutarque connut un grand succès, non seulement dans l'Antiquité, sous l'empire romain, mais aussi plus tard, à partir de la Renaissance. Il fut d'ailleurs un des premiers textes grecs traduit en langue vulgaire, l'ancien français sous le règne de François Ier. [...]
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