Les funérailles d'Auguste

Résumé du document

L'empereur Auguste meurt le 19 août 14 après Jésus-Christ à Nole en Campanie. Ses funérailles sont l'occasion de la première cérémonie publique d'apothéose impériale dans l'Empire romain. Cette cérémonie est bien connue grâce aux témoignages et aux écrits de trois auteurs: Dion Cassius (vers 155-229), de Tacite (vers 55-120) et de Suétone (fin du Ier siècle et début du IIème siècle). L'apothéose impériale est une cérémonie publique durant laquelle l'empereur mort devient un dieu, Rome et son peuple célèbrent le nouvel empereur. Dans la constitution du mythe de l'empereur, cette cérémonie est un moment majeur qui renforce à la fois le statut de l'empereur mais aussi la position de la famille impériale. En quoi les funérailles d'Auguste permettent de mystifier l'empereur ? Pour répondre à cette problématique, nous exposerons tout d'abord l'organisation de la cérémonie puis nous expliquerons les étapes de cette cérémonie et enfin nous terminerons par expliquer les symboles de la cérémonie.

Extraits

[...] Ces lieux manifestent finalement la légitimité du Principat et célèbrent Auguste comme fondateur du nouveau régime politique. En conclusion, le modèle de cérémonie publique d'apothéose, imaginé en partie par Auguste lui-même, est exécuté pour ses propres funérailles et largement repris par ses successeurs. Cette cérémonie demeure une phase primordiale dans la consolidation du Principat. Sources Dion Cassius, Histoire romaine, LVI et 42 Suétone, Divus Augustus 2-4 et 6 Tacite, Annales, I 3-5 Bibliographie Briand-Ponsart Claude, Hurlet Frédéric, L'empire romain d'Auguste à Domitien, Paris, A. [...]

[...] cit. Dion Cassius, Histoire romaine, LVI et 42 Dion Cassius, op. cit. Suétone, op. cit. Tacite, Annales, I 3-5 Dion Cassius, op. cit. [...]

[...] La cérémonie doit respecter l'espace sacré et en particulier les règles de la souillure. La crémation est interdite à l'intérieur de la cité. De plus, le temps de la mort est soigneusement respecté. En effet, dans le monde romain, on distingue le deuil privé du deuil public. Cette distinction se caractérise par des mesures de déclassement vestimentaire. Par exemple, les membres de l'ordre sénatorial portent des vêtements noirs durant quelques jours afin de montrer leur lien avec l'empereur défunt. Pendant cette période, les magistrats abandonnent temporairement leurs insignes. [...]

[...] Les élites décurionales organisent notamment le voyage. Alors que les chevaliers ont le privilège de transporter le corps de Bovillae à Rome : l'ordre équestre le reçut et le transporta à Rome[1] L'organisation sénatoriale des funérailles L'organisation de la cérémonie revient au Sénat. La première décision des sénateurs est de voter le deuil public et ainsi de déterminer la durée et le déroulement des funérailles impériales. Puis, les sénateurs débattent des honneurs comme le souligne Suétone : le Sénat [ ] émit un grand nombre de motions diverses[2] Néanmoins, Auguste avait lui-même laissé ses instructions, conservées au temple de Vesta à Rome. [...]

[...] Les symboles de la cérémonie 7. Le triomphe Les témoignages de Dion Cassius et de Suétone montrent l'importance de l'aspect triomphal du rapatriement du corps depuis la Campanie jusqu'aux funérailles publiques à Rome. La politique festive voulue par le Sénat appuie cette idée. Les motions ont été très nombreuses mais néanmoins elles n'ont pas été toutes acceptées. Le parcours rituel ainsi que l'accaparation des espaces publics prouvent encore le triomphe lors de ces funérailles Le peuple La cérémonie a associé l'ensemble du peuple. [...]