Sciences humaines et arts, Alexandre, monarchie macédonienne, conquêtes alexandrines, monde barbare, monde grec, hellénisation de l'Orient
L'autorité de la monarchie macédonienne s'était renforcée au contact de l'Orient. Le soutien principal de l'Empire était l'armée. Elle s'est profondément transformée au fur et à mesure des expéditions qui obligeaient d'enrôler de plus en plus d'Orientaux, au détriment de Macédoniens et de Grecs. Alexandre a la sagesse de ne pas unifier un Empire polymorphe et de conserver à chaque région l'administration à laquelle elle était habituée.
Cette politique de collaboration se complète par une politique beaucoup plus ambitieuse et de conception radicalement nouvelle. Alexandre n'embrase pas l'idéal panhellénique : il ne veut pas soumettre et humilier les Barbares, mais les fondre avec les Grecs, dans un ensemble harmonieux où chacun aurait sa place. Pour cela, il avait multiplié les mariages mixtes, entre Macédoniens et indigènes, Alexandre lui-même avait épousé la fille d'un noble de Sogdiane et trois autres princesses perses.
[...] Plus à l'Est on trouve la Gédrosie. Depuis ces régions centrales de l'empire, il faut, pour trouver une voie de communication aisée vers l'Extrême-Orient, remonter vers le nord et les régions qui bordent le sud de la Caspienne comme l'Hyrcanie (ligne la Margiane et la Parthie par laquelle passait la grande route qui reliait Ecbatane à Bactres. L'Arachosie, la Bactriane et la Sogdiane formaient les provinces extrêmes de l'empire. Alexandre avait de bonnes raisons de tenir à ces provinces qui constituaient le rempart de l'Asie centrale contre la Barbarie. [...]
[...] Cette région était une forteresse du zoroastrisme et certaines coutumes avaient révolté les grecs. Onésicrite nous rapporte que les vieillards et les malades étaient exposés à des chiens dressés à les dévorer, de sorte que les rues des villes étaient remplies d'ossements humains. L'acculturation des Barbares La politique que préconisait Alexandre pour l'Asie Mineure, rompait totalement avec celle voulue pensée par Isocrate et Aristote, qui souhaitaient tout deux voir les Barbares réduits à l'esclavage au profit de maîtres grecs ou macédoniens. [...]
[...] Il voyagea beaucoup d'un bout à l'autre de l'empire romain ce qui le mit au contact de populations très variées. Dans ses nombreux écrits, il n'adopte pas le point de vue d'un historien mais plutôt celui d'un moraliste. Dans ses biographies il tente surtout de dégager le portrait moral de la personne qu'il présente. Il adhère toujours aux faits qu'il présente et pas toujours d'une manière très objective puisqu'il de déformer la réalité. Il n'en resta pas moins une source historique d'une grande valeur. [...]
[...] La puissance de conviction d'Alexandre s'exerçait même sur les chefs ennemis, perses ou indiens, qu'il avait battus et dont elle força la fidélité après qu'ils furent entrés à son service, comme elle assura la loyauté des troupes asiatiques à tous les niveaux hiérarchiques. Tout cela illustre le fait que les populations orientales ont rapidement considéré Alexandre comme leur souverain. Alexandre voulait mêler les peuples, et ainsi avoir son empire entièrement unifié et une seule communauté civile et politique. Plutarque cite Zénon dans les 23 à 26 comme le théoricien de ce qu'a accompli Alexandre dans la pratique. [...]
[...] En partie au moins, cette conception a été revigorée au siècle dernier par l'historien prussien Droysen, véritable créateur historiographique du terme hellénistique civilisation qu'il jugeait caractérisée, par la naissance d'une sorte de civilisation mixte issue des contacts fusionnels entre l'Orient et l'Occident. Alexandre avait rêvé de la fusion des races au sein d'un empire universel. Sa philosophie inférait que c'est la culture qui fait l'Hellène et non la race. Alexandre peut-être entrevoyait-il que sous son empire tutélaire, l'égalité des peuples, ou tout au moins celle des Perses et des Grecs. [...]
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