La fin de l'hégémonie athénienne (431-404 avant J.-C.)

Résumé du document

On a tendance parfois à imaginer Athènes au Ve siècle comme une grande cité de philosophes discutant sous des portiques, mais c'est aussi et avant tout une citée militarisée, qui se retrouve fréquemment en guerre : Guerre extérieure contre les barbares, guerre intérieure opposant les cités grecques. Dans les deux cas Athènes sort victorieuse. De là elle devient la figure de proue du monde grecque, l'affirmation de sa supériorité s'étendant de la fin des guerres médiques en 478, au début de la guerre du Péloponnèse, en 404. Car la guerre du Péloponnèse, faisant s'affronter les deux plus grandes cités du monde grec dans les deux dernières décennies du Ve siècle, porte un coup terrible à l'hégémonie d'Athènes, mais pas un coup fatal. Quelles sont les origines de la guerre du Péloponnèse ? Comment a-t-elle fini par entraîner la chute d'Athènes ? Enfin, comment expliquer la défaite de la cité la plus puissante de cette guerre interminable ?

Extraits

[...] Dans les deux cas, Athènes sort victorieuse. De là elle devient la figure de proue du monde grecque, l'affirmation de sa supériorité s'étendant de la fin des guerres médiques en 478, au début de la guerre du Péloponnèse, en 404. Car la guerre du Péloponnèse, faisant s'affronter les deux plus grandes cités du monde grec dans les deux dernières décennies du Ve siècle, porte un coup terrible à l'hégémonie d'Athènes, mais pas un coup fatal. Quelles sont les origines de la guerre du Péloponnèse ? [...]

[...] La reprise de la guerre entre les deux cités partit de l'affaire de Sicile. Deux cités s'y affrontaient : Ségeste et Syracuse. Or cette dernière avait été fondée par les Corinthiens alliés aux Spartiates, ennemis irréductibles des Athéniens. Les Ségestains firent naturellement appel aux Athéniens, dont on connaît l'intérêt qu'ils portaient à l'Occident en général et à la Sicile en particulier. Mais à Athènes même s'affrontait Nicias, espérant maintenir l'alliance avec les Spartiates, et Alcibiade, partisan d'une expédition militaire en Sicile qui entraînerait la reprise de la guerre avec Sparte. [...]

[...] La première est surnommée la guerre de dix ans entre 431 et 421. La tactique de Périclès consista à abandonner l'Attique aux troupes spartiates et à concentrer l'effort de guerre sur la guerre maritime. Athènes et Le Pirée étant fortifiés, il fallait tenir ces éléments défensifs pour assurer le ravitaillement de la cité par la flotte. Il était évident que les paysans de l'Attique, contraints d'abandonner leurs champs, devaient se réfugier en ville Mais dès 429 survint une catastrophe pour Athènes : une épidémie de peste qui trouva un terrain favorable dans la promiscuité d'une population athénienne quasiment en état de siège, et qui allait décimer un quart de la population de la cité. [...]

[...] À Athènes, sa popularité commençait à décroître, ses proches collaborateurs étaient mis en procès par ses ennemis. Les Spartiates demandaient que soit réparé le sacrilège commis par Mégaclès lors de la conspiration de Cylon ; or Périclès n'oubliait pas qu'il était descendant des Alcméonides. D'où sa décision : Mon opinion, Athéniens, est qu'il ne faut pas céder aux Péloponnésiens. Il croyait d'ailleurs que la supériorité de la marine athénienne lui permettrait de gagner la guerre. Dans ces conditions, la guerre qui se préparait pouvait apparaître comme un grand et décisif règlement de compte entre les Grecs. [...]

[...] La justice populaire prononça la mort et les six stratèges furent exécutés. Il est vrai que la misère morale et la surexcitation nerveuse liée à une guerre indéfiniment prolongée contribuent à expliquer cette folie populaire, mais les conséquences sont lourdes : Athènes se privait de ses meilleurs généraux lorsqu'elle en avait le plus besoin ; une atmosphère de rancune s'installait, arrivée par les luttes entre partis, lorsque les Athéniens auraient dû rester unis. Les démagogues les plus virulents soutenaient une intensification de la politique belliqueuse et firent construire de nouvelles trières. [...]