Quelles que soient leur complexité et leurs différences apparentes, toutes les fêtes religieuses grecques sont susceptibles d'être analysées en termes relativement simples. Les variables s'appellent 1 - le temps : périodicité et place dans le calendrier; 2 - le ou les lieux; 3 - la définition des participants: leur identité biologique, sexuelle, sociale; leur statut politique ; 4 - le ou les dieux honorés ; les éventuels rapports qu'ils entretiennent entre eux; 5- l'aition (ou les aitia) (c'est-à-dire les raisons que l'on donne de l'origine de la fête) de tout ou partie de la cérémonie -juste retour des choses quand on sait que l'étude des mythes doit s'appuyer sur celle des rites-; 6 - le programme, c'est-à-dire la composition rituelle de l'ensemble festif. Sauf cas d'espèce, toute panégyrie (festival religieux) comporte ce qu'on pourrait appeler des éléments simples aux fonctions de base identiques à caractère rituel. Puisque le point culminant du festival, celui qui motive l'ensemble des performances, est le sacrifice, les actes constitutifs de la dévotion amplifient les démarches simples qui l'entourent, à savoir le simple fait de s'y rendre et celui de consommer ensuite une partie de la viande.
[...] L'hécatombe donne à un maximum de personnes l'occasion de manger de la viande ; Aristophane témoigne de ce qu'on associe souvent P. et bombance. Les chairs sont ensuite descendues dans le quartier du Céramique - d'où on est parti à l'aube où elles sont réparties "entre les dèmes selon le nombre de citoyens que chacun aura délégués à la procession". On fête Athéna Polias, mais on n'en oublie pas d'autres Athéna sur l'Acropole : l'Hygéia et la Nike. Encore l'aspect "attrape tout" des P. Il faut néanmoins rappeler que ce document ne concerne que les petites P. [...]
[...] Première série : sacrifice à Athéna Hygéia (de la santé) et dans l'ancien temple, sans que soit précisée l'origine des bêtes de sacrifice. Le texte prévoit avec précision la façon dont on procédera au partage des chairs ; les destinataires sont les magistrats (avec une hiérarchie "archaïque"), les canéphores et "les Athéniens ayant fait partie du cortège"; ce que je comprends comme désignant les groupes de la première partie : skaphéphores, hydriaphores, thallophores et conducteurs de bêtes . Et, s'il reste des parts, elles iront, "aux Athéniens", c'est-à- dire à tous les autres. [...]
[...] Ce que nous savons du peplos panathénaïque s'intègre bien aux autres données religieuses grecques. La périodicité de la remise du peplos est quadriennale, elle appartient exclusivement aux grandes P. Doit-on penser alors que son institution remonterait seulement à 566 ? Sans doute non, le scénario le plus probable serait que d'une remise annuelle on serait passé, en 566, à une remise pentétérique. Le péplos est commencé par les arrhéphores et la prêtresse d'Athéna Polias lors de la fête des Chalkéia, fête d'Athéna et d'Héphaïstos (le père d'Érichthonios), que célèbrent particulièrement les milieux artisanaux. [...]
[...] Les circonstances sont rapportées de la façon suivante par Plutarque dans sa Vie de Thésée. Après bien des exploits, "Il réunit les habitants de l'Attique en une seule cité, et fit un seul peuple, fixé dans une seule ville, de ces hommes jusque-là dispersés . Il faisait briller à leurs yeux la perspective d'une démocratie , de l'égalité. Ayant donc aboli, dans chaque région particulière, le prytanée, le Conseil et les magistratures, il créa un seul prytanée commun à tous et une seule salle de Conseil Il nomma la ville Athènes et institua une fête commune, les P." Les P. [...]
[...] La date de ce document n'est pas celle de la période classique envisagée dans le texte (il montre plusieurs bâtiments d'époques hellénistique et romaine), je l'ai choisi parce qu'il montre l'ensemble du trajet panathénaïque. Ce plan illustre bien l'idée que le trajet des P. doit être lu comme un vecteur du Dipylon à l'Acropole. Les cotes d'altitude : 47 m au Dipylon m à l'Eleusinion où l'on laisse le navire m au pied des Propylées et enfin 156 m sur l'Acropole, montrent que les fidèles montent vers la déesse. Acteurs, ce qui constitue une part importante du signifiant de la procession. [...]
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