La cité d'Athènes si prestigieuse dans l'Antiquité par ses philosophes, érudits, théoriciens et penseurs réservait aux femmes un sort de sous citoyennes. En effet, les garçons étaient orientés vers des études de philosophie, mathématiques et autres connaissances, alors que la fille était éduquée pour être une bonne épouse et cela dès son plus jeune âge. Tout au long du V ème siècle, la femme a ainsi été décrite et définie comme « éternelle mineure »,notamment par des auteurs tels que Claude Mossé. Cependant, il convient dans le sillage de ce sujet de se questionner quant à la véracité de ses dires. En effet, si à première vue la femme paraît être exclue de la démocratie athénienne, n'en est-elle pas moins indispensable ?
[...] C'est le cas en effet dans l'Olympe où les déesses tout comme les femmes athéniennes sont passablement indépendantes, mais où il demeure des archétypes du pouvoir féminin tels que la séduction d'Aphrodite, la puissance fécondante de Déméter,la communion avec la nature chez Artémis ainsi que l'ordre et la dignité du mariage chez Héra. En effet, la famille olympienne révèle la complémentarité du principe féminin ainsi que sa nécessité au sein de leur monde et donc de celui grec. En effet,si nous ôtons Déméter,le monde alors périt. Si nous en faisons de même avec Aphrodite, le monde serait lugubre et stérile, sans Héra il y aurait un chaos dans le couple et le mariage. Dans cette vision,la femme semble nécessaire dans la cité comme le sont les déesses parmi les Olympiens. [...]
[...] C'est ainsi en cela que la femme apparaît plus que jamais comme la cible des hommes et comme profondément exclue voire davantage isolée de la société athénienne. Elle subit ainsi un déficit d'image et par bien des côtés un déficit de vertu. D'autres raisons telles que les menstruations permettent d'expliquer leur exclusion de ce domaine politique, dans la mesure où elles ont une incapacité permanente de pureté rituelle. Ainsi, toutes ces raisons et mythes ont entraîné un isolement de la femme, à travers notamment la paideia soit une éducation pour préparer à la citoyenneté que ne reçoivent nullement les femmes. [...]
[...] C'est pour cette raison majeure que la femme est de nouveau exclue d'un domaine tout autre. Mais en dehors de ces domaines où elle est quasiment exclue, devrions-nous dire isolée, la femme par bien d'autres aspects apparaît comme soumise et exclue d'un monde où se sont élevés les hommes citoyens. On parle ainsi d'une société patriarcale . Les femmes par exemple sont présentées comme de vulgaires objets de commerce et de stratégies familiales. La femme est dépeinte comme n'ayant pas suffisamment de conscience et d'intelligence pour prendre ses décisions d'elle-même. [...]
[...] Les fêtes exclusivement féminines témoignent d'une répartition des devoirs et des tâches dans l'intérêt de la communauté. Elles sont ainsi les gardiennes de l'intérieur et les dépositaires des traditions dans le foyer. Mais elles s'affichent tout comme Héra la gardienne de l'ordre et de l'équilibre dans le mariage, en effet elles qui paraissaient être de simples objets de transaction stratégique, se voient leur être attribué un rôle majeur : l'unité et le respect du mariage. En effet le principe de la dote leur permet d'exercer une pression voire une certaine autorité sur leurs propres maris. [...]
[...] Ainsi, cette image ne serait-elle pas falsifiée ? Nous verrons donc dans un premier temps que la femme est bel et bien exclue au sens politique,judiciaire,militaire et social. Toutefois lors d'un second mouvement,nous opterons pour l'idée que la femme n'en demeure pas moins indispensable à travers le domaine religieux et social. Nous en viendrons ainsi à conclure malgré ces premiers aspects, que la femme se dresse comme une main guidant les citoyens, mais aussi comme le ciment de la société. [...]
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