Le terme oikos désigne la demeure, la maison, le lieu où l'on habite, chez soi. Il désigne aussi le patrimoine. Enfin, c'est aussi la communauté humaine du mari et de la femme, du père et des enfants, du maître et de l'esclave : elle est constituée par le fait qu'ils partagent la même nourriture, les mêmes cultes sous l'autorité d'un seul tuteur, le kurios. Cette petite communauté est unie par des liens naturels (excepté entre maître et esclaves).
Selon Aristote, c'est la plus petite unité de la cité.
L'oikos n'est pas seulement un espace fermé.
Elle s'ouvre à plusieurs occasions, notamment pendant les célébrations qui réunissent parents, familiers et amis.
Ces célébrations familiales permettent de créer, de construire et fortifier le lien social entre citoyens dans une cité.
[...] Le terme est polysémique selon qu'il soit au pluriel ou au singulier. Au singulier (anakaluptêrion), il signifie dévoilement de la mariée et correspond au moment où elle se découvre aux yeux de tous. Au pluriel, il désigne les cadeaux du même nom offerts à cette occasion à la jeune épousée par l'époux. L'anakaluptêrion est le signe d'une union manifeste : dévoiler c'est reconnaître en la mariée une nouvelle identité, celle d'épouse légitime. De même pour les cadeaux, ils sont la preuve d'une union légitime. [...]
[...] Le mariage est un gage de notoriété, d'appuis et de soutiens nouveaux. Il crée des liens qui peuvent être utilisés à des fins politiques. Ce rapport entre mariage et politique peut expliquer certaines mesures. La proposition de Platon et la loi de Démétrios de Phalère : limiter le nombre d'invités présents dans l'oikos à l'occasion d'une fête de mariage. À 317 à Athènes, une réglementation similaire est appliquée : le nombre de convives est fixé à 30. Des gynéconomes et des aéropagites sont chargés de veiller au respect de ces règles et expulsent les gens en trop. [...]
[...] Ces rites s'échelonnent sur trois jours. La veille du mariage : rites de rupture et rites propitiatoires (offrandes, sacrifices et loutrophorie). Le jour du mariage : toilette de la numphê, sacrifice suivi d'un repas, procession de nuit avec des torches qui conduit la jeune femme dans son nouvel oikos. Le couple est accueilli par les parents du jeune homme. Rite d'aspersion (rite d'accueil et d'intégration) : verser des fruits secs sur les époux. Enfin, les époux rejoignent la chambre nuptiale. [...]
[...] Le fait d'être ensemble lors de cette étape marquante de la vie d'un oikos réaffirme la nature de leurs liens. Le dekatê célèbre la naissance sociale d'un nouveau-né. Les fêtes de mariage et de naissance conduisent donc les participants à renouveler et à renforcer leur appartenance à une même société familiale (oikos). Elles délimitent le cercle des familiers d'un oikos. III) Les fêtes : dimensions sociales et politiques - Ces fêtes ont une dimension sociale et, éventuellement, politique. Leur portée ostentatoire est donc très forte. [...]
[...] - Le mariage se trouve projeté dans la sphère du politique. Les gratifications renvoient toujours à une reconnaissance qui peut accroître le pouvoir de celui qui les a donnés. Ceux qui les ont reçus s'en souviennent et peuvent à tout même faire quelque chose en retour à celui qui les leur a donnés. Elles engendrent des liens de solidarité et de dépendance personnelle entre le donateur et ses obligés elles permettent de se constituer un réseau d'alliés. Ces liens peuvent devenir un moyen de promotion sociale et de domination politique. [...]
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