Peu importe où l'on se trouvait en Gaule, un lieu de culte ne devait jamais être loin et ce lieu de culte pouvait se présenter sous des formes diverses : des complexes religieux ou une aire délimitée par un enclos avec ou sans bâtiments, etc...
L'implantation des lieux de culte varie suivant les régions, les époques et la nature du culte couplées à l'influence de Rome. Mis à part la Narbonnaise, le temple gréco-romain (cella rectangulaire précédée d'un pronaos et édifiée sur un podium) est rare sauf dans les chefs-lieux de la cité.
Pourquoi employer le mot de nemeton ? C'est le mot gaulois pour désigner le sanctuaire, lieu où les Celtes pratiquaient leur culte sous la direction des druides. Il existe aussi le terme allemand Viereckschanze, un terme technique qui sert à désigner un espace quadrangulaire entouré d'une fosse et d'une levée de terre surmontée d'une palissade en bois, d'où le fait que ce terme ne soit pas réservé au nemeton qui est seulement un type de Viereckschanze. C'est précisément ce nemeton qui va évoluer progressivement en fanum dans sa structure et ses fonctions que l'on va étudier.
[...] Les poteaux sont placés sur des murs bas ou prennent pied directement dans le podium (doc 12). Par ce promenoir dallé ou empierré, où l'on pouvait fixer ou déposer des offrandes (dépôts d'offrandes et d'ex-voto qui revêtent des formes très diverses comme des objets miniatures, figurines de terre cuite, vases etc.), le temple gallo- romain, ou romano-celtique, se distingue du temple gréco-romain dont la cella, rectangulaire, est précédée d'un pronaos, pièce servant de vestibule ou encore grand hall à colonnade. [...]
[...] Si certains fana semblent avoir été édifiés sur des lieux de cultes antérieurs, l'établissement des fana n'arrive véritablement qu'au début de notre ère avec un commencement au Ier siècle avant J.-C., une proportion importante apparaît en effet à l'époque de César et Auguste. Ainsi, les sanctuaires de tradition celtique ou fana ne reçoivent leur aspect maçonné monumental qu'au cours des phases les plus actives de la romanisation des provinces gauloises. Ainsi, l'explication souvent avancée de l'existence d'une galerie par le fait que les Gaulois honoraient leurs dieux en circulant autour, la circumambulation doit être nuancée. Est- ce qu'il y a alors véritablement un héritage, une survivance du temple de tradition celtique ? [...]
[...] Le descriptif général On parle de sanctuaire pour suggérer un lieu de culte important sans évoquer la conception de temple. Le mot par excellence à utiliser est le mot de nemeton, mot qui désigne le lieu où les Gaulois pratiquent leur culte, ce qui, grosso modo, équivaut à un sanctuaire pour ne pas être trop précis. Avant une première phase de transformation du lieu de culte, à partir de la Tène finale (Ier siècle avant J.-C.) que l'on évoquera dans la deuxième partie, le sanctuaire original présente ainsi 2 caractéristiques fondamentales : vu de l'extérieur on a un ou plusieurs enclos fossoyés de dimension variable délimitant le domaine sacré à l'intérieur qui présente un aménagement spécifique. [...]
[...] Dans les deux premiers temps qui nous intéressent dans cette partie, la fosse est placée, dans l'étape 1 (doc antérieure au IIIe siècle avant J.-C., à découvert avec des poteaux dressés à quelques distances de là. La découverte de deux torques de bronze à proximité de ses structures donne à penser aux archéologues que ces poteaux étaient peut-être sculptés. Pour corroborer cette hypothèse, des tessons de la Tène ancienne ont été retrouvés dans le fossé. Ensuite, dans une 2ème étape (doc à partir du IIIe siècle, le sanctuaire se renouvelle. [...]
[...] Brunaux émet l'hypothèse d'une sépulture commune pour les guerriers de la cité morts au combat puisque Ribemont est en fait un sanctuaire guerrier. Il reste enfin le grand dépôt de cadavres sans tête sur le bord du fossé de clôture, encore une fois, J.-L. Brunaux émet l'hypothèse que ce sont des guerriers adverses qui ont été battus et auxquels on a prélevé la tête sur le champ de bataille. Par la suite, ces guerriers sans tête sont amenés dans ce sanctuaire en même temps que le butin de guerre pour être déposés dans cette fosse. [...]
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