Évêque, Bas-Empire, chef de la communauté locale chrétienne, fonctions ecclésiastiques, christianisme
La patristique affirme la nécessité d'un chef unique pour conduire le troupeau. C'est la garantie de l'unité de la foi. L'épiscopat s'est peu à peu imposé au milieu des prêtres pour garantir cette unité au milieu des multiples tendances hérétiques. La soumission du prêtre à l'évêque est donc d'origine coutumière. Au Bas-Empire, l'évêque est le pasteur et le chef de la communauté locale chrétienne. Cette monarchie épiscopale implique qu'il ne puisse y avoir deux évêques dans un même diocèse. Depuis le concile de Nicée (325), la législation est ferme sur ce point.
Aux IVe et Ve siècles, le progrès du christianisme provoque l'apparition de nouveaux sièges épiscopaux. La création de diocèses prélevés sur le territoire d'anciens diocèses plus vastes, la grande étendue de certains d'entre eux, les zones inhabitées, abandonnées aux forêts et aux marécages, expliquent l'incertitude des frontières entre les diocèses et la difficulté d'en faire imposer le respect aux évêques. L'un des aspects des interventions conciliaires et pontificales pour contraindre l'évêque à respecter sa compétence territoriale concerne la question de l'ordination.
[...] Il ne saurait le réduire ni lui faire obstacle. Si l'évêque exerce sur son clergé une autorité stricte, il est responsable devant Dieu de toute la communauté qui lui est confiée. Cette responsabilité lui confère certains droits. Non seulement celui de diriger, et au besoin celui de contraindre. Ainsi a-t-il certainement le droit de prendre des mesures de caractère réglementaire pour la communauté, des instructions générales données aux fidèles. Sans doute, a-t-il usé de cette faculté. Mais de nombreuses décrétales répondant à l'embarras d'un évêque attestent sa prudence, sa réserve et sa soumission. [...]
[...] La Novelle XXXV de Valentinien III du 15 avril 452 constitue un véritable règlement de la juridiction ecclésiastique. La compétence ratione materiae à l'égard des laïcs est étroitement limitée. Bien plus, Valentinien précise que les évêques n'ont pas une compétence de droit commun. Mais n'était-ce pas conforme aux vœux de l'épiscopat lui- même, qui, surchargé de procès, désirait réduire sa tâche judiciaire à ce qui était son objet propre[2]. En Occident, puisque le pouvoir séculier est de moins en moins capable d'assurer pleinement sa mission, l'évêque doit s'occuper des affaires de la cité. [...]
[...] Que ce soit entre deux clercs, entre un laïc et un clerc, le principe est le même d'ailleurs en matière civile, il faut pour rendre l'évêque compétent, la volonté des deux parties. L'évêque est réduit au rôle d'arbitre, en exigeant un compromis entre les parties. Face à cette législation impériale toujours plus restrictive, le droit canonique rappelle le privilège du for aux évêques comme à l'Etat. Le pape Gélase à la fin du Ve siècle affirme que n'importe quel crime doit être jugé par les prélats. [...]
[...] Au Bas-Empire, l'évêque est le pasteur et le chef de la communauté locale chrétienne. Cette monarchie épiscopale implique qu'il ne puisse y avoir deux évêques dans un même diocèse. Depuis le concile de Nicée la législation est ferme sur ce point. Aux IVe et Ve siècles, le progrès du christianisme provoque l'apparition de nouveaux sièges épiscopaux. La création de diocèses prélevés sur le territoire d'anciens diocèses plus vastes, la grande étendue de certains d'entre eux, les zones inhabitées, abandonnées aux forêts et aux marécages, expliquent l'incertitude des frontières entre les diocèses et la difficulté d'en faire imposer le respect aux évêques. [...]
[...] L'évêque exerce enfin une fonction que l'on peut qualifier didactiquement de disciplinaire : il surveille le clergé et son troupeau. L'évêque a tout d'abord la charge particulière du clergé qui l'assiste, notamment doit-il veiller à sa moralité. Les papes rappellent cette obligation de la charge pastorale qui peut aller, selon Gélase, jusqu'à l'exclusion des clercs incorrigibles. Les sentences disciplinaires de l'évêque ne sont pas sans appel. Déjà le concile de Sardique autorisait à saisir les évêques voisins. Le concile de Carthage de 390 autorise le clerc excommunié ou frappé d'une autre sanction à faire appel aux évêques voisins. [...]
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