Les urnes sont des types de monumentum peu usités pour les enfants. Mais il n'empêche que la période impériale a laissé de véritables chefs-d'œuvre cinéraires. Ces urnes ont en général une forme parallélépipédique, et presque toujours un couvercle en forme de toit, avec des motifs floraux ou simplement végétaux, et parfois des animaux – surtout des oiseaux – en guise de décoration. L'inscription est toujours dans un cadre prévu à cet effet, dans la partie supérieure de l'urne.
Cette première urne, datant du règne de Claude, posée sur une base aux motifs floraux, présente des moulures sculptées en haut et en bas du corps principal. L'épitaphe est intégrée dans une tablette dans la partie supérieure de l'urne :
"Sextus Afranius fils de Spurius vécut 5 ans, 9 mois et 4 jours. Afrania Prote sa mère et Herma son père (élevèrent ce monument) à leur fils très dévoué."
On notera l'occurrence du superlatif piissimo aussi présent dans l'épitaphe consacrée à Quintus Sulpicius Maximus. Sur les coins de l'urne, on remarque des protomés de lions, qui maintiennent une guirlande de laurier au mur. Dans le creux de a guirlande se trouvent deux oiseaux becquetant le laurier. Derrière les lions on note également de petites palmes. Le thème de la guirlande de fruits et de feuilles se retrouve dans la deuxième urne, postérieure au règne de Néron, qui fut utilisée à deux reprises, pour deux enfants. Le bas de l'urne est composé plusieurs moulures. En haut, une moulure d'acanthe délimite la « corniche » du couvercle qui est à nouveau en forme de toit.
[...] Dis Manibus. C(aius) Clodius C(aii) f(ilius) Primitiuus. Vixit ann(os) XI diebus XXV. C(aius) Clodius Secundus et Clodia Prima f(ilia). Urne funéraire antonine. Source : Sinn, Nummer 551. Trouvée à Rome. Aux Dieux Mânes. Caius Clodius Primitiuus fils de Caius. Il vécut 11 ans et 25 jours. Caius Clodius Secundus et sa fille Clodia Prima. [...]
[...] Source : Huskinson, Pl 2 I.23. Ostie, 150-160. Les jeux des enfants sont très représentés sur leurs sarcophages. Une épitaphe confie même : dum uixi, lusi sum . tant que j'ai vécu, j'ai joué (C.I.L. VI 19007) Les jeux en chariot reviennent souvent dans l'iconographie des sarcophages. Les épitaphes y font même parfois allusion par exemple dans ce cas, où l'enfant mourut en faisant une course : Florus ego hic iaceo, bigarius infans qui cito dum cupio currus cito decidi ad umbr(as). Ianuarius alumno dulcissimo. [...]
[...] Au chevet du même lit, on devine une petite figure assise, dont la tête a été perdue, vêtue d'un large pantalon et les pieds nus, tenant dans la main gauche un coq et dans la main droite une grappe de raisin. Il s'agit peut-être d'un jeune esclave, compagnon de jeu ou responsable du jeune défunt. Des chiens, sans doute des animaux familiers, dont l'un a totalement disparu sauf ses pattes, étaient couchés sur le lit. Couvercle de sarcophage klinè, enfant tenant des pavots. Source : Cumont, Pl.XLI. (Musée du Capitole) Couvercle de sarcophage klinè, Enfant tenant une couronne. Source : Cumont, Pl. [...]
[...] Sur les arêtes verticales de la face principale s'élancent des palmiers, masqués dans leur partie basse par deux allégories de Victoire. Celles-ci ouvrent une porte entrouverte à deux battants dont les panneaux arborent des têtes de lions ayant dans leurs gueules des heurtoirs en forme d'anneaux. Sur la face latérale et derrière le personnage allégorique de la Victoire, se trouve un arbre-laurier dont un oiseau, au pied de l'arbre, mange un des fruits. Sur l'arête postérieure se trouve un flambeau, rappelant la pompa nocturne qui a marqué la mort du jeune garçon et écartant les ténèbres de l'après vie afin de lui montrer le chemin vers l'apothéose. [...]
[...] Le sarcophage fut donc un mode funéraire de choix pour ceux-ci, bien qu'il fût assez coûteux. Dans les premiers temps, les enfants décédés pouvaient être inhumés dans des sarcophages en compagnie d'adultes, ou à plusieurs enfants dans un sarcophage d'adulte. Mais rapidement, ils eurent droit à des sarcophages individuels. La décoration du sarcophage, d'abord simple, prit rapidement le pli d'imiter certains décors déjà présents dans l'art funéraire puis développa de nombreux thèmes. Le klinè, type de sarcophage proche de nos gisants, s'inscrivait dans la tradition funéraire étrusque. [...]
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