Etre citoyen au Ve siècle, Aristote, politès, démocratie athénienne, ligue de Délos, filiation patrilinéaire, héliée, magistrature, guerres médiques, vie politique, familles démocratiques athéniennes, Solon, Clisthène, Éphialte, Périclès, histoire antique
"Le citoyen au sens strict, aucun caractère ne le définit mieux que la participation à l'exercice des pouvoirs de juge et de magistrat". Aristote, "Politique", Livre III. C'est ce célèbre philosophe du IVe siècle avant notre ère qui pose pour la première fois la nécessité de définir le citoyen. Notion qui s'est progressivement formée au cours du temps et qui connait un plein aboutissement lors de son époque, il le définit comme celui qui participe "à la krisis et à l'archè", c'est-à-dire à l'exercice des pouvoirs de juge et de magistrat. Suivant cette logique, le critère qui permet alors d'identifier et de distinguer le citoyen est avant tout sa participation à l'exercice du pouvoir. On retient donc, dans un premier temps, le fait que le citoyen est celui qui prend ou qui peut prendre part à l'exercice du pouvoir.
[...] La notion de citoyenneté acquiert dès lors des caractères indissociables avec l'essor de ce nouveau régime politique dont l'Attique fait l'expérience. Cela étant dit, il devient alors légitime et pertinent de se demander : Qu'est-ce que signifie et implique être citoyen dans le cadre de l'apogée de la démocratie radicale athénienne ? Dans quelle mesure l'ensemble des évolutions politiques et juridiques ont-elles convergé à donner au démos la qualité de véritable détenteur de la souveraineté ? Comment devient-on citoyen ? Conditions d'accès à la qualité de citoyen La Politeia est un terme riche et polysémique. [...]
[...] La loi prive ainsi de droit de cité les enfants dont la mère est étrangère (nothoi = batards). Cette loi avait sans aucun doute l'objectif de maintenir l'équilibre social en contrôlant le corps civique que Périclès a voulu maitriser en protégeant la citoyenneté athénienne de l'incursion d'autres cités. Le fait qu'elle ait été de nouveau voté sous l'archontat d'Euclide en 403-2, mais sans effet rétroactif, signifie donc qu'elle n'avait pas été très appliquée lors du V° siècle. Faire reconnaitre officiellement son droit de cité par la cité Pour être citoyen, il ne suffit pas de naitre citoyen, il faut faire reconnaitre cette naissance par la cité. [...]
[...] La citoyenneté se définit dans l'Athènes classique en partie comme l'exercice institutionnel du pouvoir, un exercice qui passe, selon les critères aristotéliciens adoptés par l'historiographie dominante, par la discussion et le vote des lois, l'exercice de la justice, la possibilité pour un an, de faire appliquer les lois et la capacité permanente de contrôle de magistrats. Cette définition est spécifique à Athènes, depuis Solon, Clisthène, Éphialte et Périclès. Cependant, on ne saurait pas seulement réduire la citoyenneté à cette dimension politique puisque cette notion recouvre bien d'autres dimensions tels que les militaires ou encore les religieuses. Si en théorie les citoyens sont égaux, en pratique, une classe politique semble parfois gouverner. [...]
[...] Dans l'Athènes clisthénienne, le citoyen est un individu mâle né d'un père citoyen et âgé d'au moins 18 ans. Et selon cette définition, la citoyenneté s'acquiert d'abord par la naissance, par la filiation patrilinéaire. Il s'agit d'une citoyenneté fermée, car les nouveaux citoyens sont extrêmement rares à Athènes. Les quelques octrois de cité sont collectifs et ont ensuite un caractère plus symbolique qu'effectif. Ce fut le cas pour les Platéens qui voient leur cité détruite en 427 et pour les Samiens, fidèles à Athènes malgré la défaite de 405. [...]
[...] Cela peut conduire à une passivité des masses, mais celle-ci demeure à nuancer. [...]
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