Le but étant de voir comment est utilisée la littérature narrative par le pouvoir, il faut examiner ce pouvoir. Il faut donc voir comment s'est formé l'État égyptien et quelle fut la place importante de l'écriture dans ce processus historique. Puis, il faudra comprendre l'organisation et le fonctionnement de l'État. Il semble en effet indispensable de connaître l'État et le pouvoir avant d'en étudier la représentation dans la littérature narrative à des fins de propagande
[...] Les possessions des temples prennent alors une importance économique exceptionnelle. Des considérations politiques, comme s'assurer le soutient du clergé très influent du temple d'Amon) dictèrent l'octroi à certains sanctuaires de portions toujours plus grandes des domaines fonciers de l'État au point que sous la 20e dynastie, on ne peut plus guère parler d'un domaine foncier de l'État. On comprend alors le très net recul des recettes de l'État. Cela était compensé par des butins de guerres et l'exploitation de nouvelles terres en fief mises en valeur pour l'État par des fonctionnaires spécialement mandatés. [...]
[...] La déesse Maat est de même étroitement liée à Thot. Fille de Rê et compagne de Thot, elle garantit la persistance du cosmos. Dans l'état terrestre, elle est représentée par le roi qui s'engage à agir en son sens, à la réaliser. Les théories du clergé d'Amon à Thèbes méritent peu d'attention : dans cette récupération peu originale des autres thèses afin d'assurer la prééminence de son clergé, Amon remplace Atoum qui naît de lui-même, ou l'ibis sous la forme d'une oie, ou en Tatenen devient la colline primordiale. [...]
[...] Les successions étaient déjà sources de conflits. Sous la deuxième dynastie, le pays fut partagé en deux royaumes, dont l'un avait pour capitale Memphis et l'autre This. Le roi Khâsékhemouy mit fin aux combats. Lui succède vers 2780 Nebka, fondant la IIIe dynastie et l'Ancien Empire avec Memphis pour capitale. L'essor de l'écriture accompagna l'essor économique et commercial. L'Égypte de la période thinite était un pouvoir centralisé autour du pouvoir royal aidé d'une puissante administration. Une telle organisation unitaire supposait déjà un modèle de bureaucratie et donc un système unique de langage et le développement de l'écriture. [...]
[...] Les provinces se regroupèrent pour former deux royaumes : la Basse-Egypte de la déesse-cobra Ouadjet et la Haute-Egypte de la déesse- vautour Nekhbet. Certains historiens pensent qu'il s'agit plus de deux divisions naturelles de l'Égypte que de véritables royaumes, politiquement structurés. On a ainsi eu une évolution sociologique classique de petites communautés (famille, tribu, village) vers des groupes sociaux plus larges (province) qui se réunirent en deux pays. Vers la fin du Gerzéen, des souverains du Nord et du Sud semblent avoir lutté pour la suprématie en Égypte. C'est autour de 3200 av. J.-C. [...]
[...] Des fonctionnaires administratifs furent dès lors retirés de la tutelle de l'État et affectés à un site de pyramide ou à un temple. L'hémorragie qui en résultat pour l'administration d'État peut-être considérée comme une des causes décisives de la décadence de l'Ancien Empire. Le rétablissement de l'autorité du souverain sur sa terre avec le Moyen Empire, le vizirat et une nouvelle couche de fonctionnaires d'État loyaux bridèrent d'une main sévère l'administration du pays nouvellement organisé. La bureaucratisation de l'administration atteignit son point culminant sous la 13e dynastie. [...]
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