Les esclaves dans la vie économique au Ier siècle ap JC

Thèmes abordés

Esclaves économie pouzzoles tablettes

Résumé du document

Au Ier siècle après JC, l'Italie vit une période incontestable d'explosion économique, qui commence dès Auguste, notamment grâce à l'établissement d'un certain ordre et de la paix dans l'Empire. La vie économique concerne alors la production, la circulation et la consommation des biens et des services alors de plus en plus importants, et qui emplois de nombreux et divers acteurs, comme on peut le voir à travers les documents.
Le corpus en effet est composé de trois textes, reproduits à partir des tablettes de Campanie, qui sont des tablettes de bois partiellement recouvertes de cire venant du Sud de l'Italie donc. Ces documents dits de la de la vie quotidienne, ont été retrouvées après les fouilles des villes de Pompéi et de Murecine, au 19-20ème siècle et constituent de précieux documents sur la vie commerciale de Pouzzole et de Pompéi.
Les deux premiers documents sont issu des Tablettes de Pompéi n° 45 et 51, issu des Archives des Sulpicii elles complètent les 125 autres tablettes découvertes en 1959 à Murecine. Elles datent respectivement du 2 juillet 37 et du 18 juin 37 (cf. consulats pour l'année) .Elles ont ici pour objet un contrat la location pour un loyer d'un espace à l'intérieur d'un entrepôt public afin d'y recevoir le dépôt d'une certaine quantité de biens en gage (pignus) d'un prêt d'argent (mutuum) .
Le troisième texte est issu du Corpus inscriptionum Latinarum IV, recueil d'inscriptions latines des villes d'Herculanum et de Pompéi. Cette tablette fait partie des archives de l'argentarii, (banquier) Lucius Caecilius Jucundus, découvertes en 1875 à Pompéi dans la maison de Jucundus, et rédigée le XX. Elles constituent des attestations et reconnaissance de paiements relatives à des opérations commerciales. L'utilisation de ces tablettes et leur fabrication est assez spécifique donc je m'attarde un peu dessus :
Deux types de tablettes sont aujourd'hui connus : les triptyques et les dytiques, ici, comme on peut le voir rapidement, on est en face d'un dytique, la forme moins courante au Ier siècle. Elle se compose de la manière suivante : une rédaction intérieure : la scriptura interior : correspondant aux pages 2 et 3 (l.29 à34 ici), résume le contrat, et une sciptura extrior sur la page 4, composée de la liste des témoins et d'une copie du texte intérieur.
De plus en plus on note l'apparition de l'écriture pour les dossiers administratifs, contractuels, financier, et grâce à eux on voit s'affirmer au Ier siècle dans Rome mais aussi dans ses provinces, le rôle de certains acteurs socio-économiques qui prennent des rôles singuliers dans l'économie antique.
Nous nous intéresserons ici à un de ces acteurs en particulier : l'esclave. Celui-ci est, dans l'antiquité, et par définition, un être soumis, propriété d'un maître, son travail constitue le symbole de cette soumission. Il est alors force de travail, mais aussi source de revenu, de prestige et d'influence.
Dès lors, les esclaves sont de plus en plus nombreux et si on connaît bien les esclaves domestiques et agricoles grâce aux villae esclavagistes notamment, ce corpus nous permet de centrer notre recherche les esclaves dans la vie économique et financière.

Extraits

[...] On peut retrouver les divers textes juridiques qui donnent une typologie des devoirs et fonctions de l'esclave dans le Digeste, qui décrit et spécifie alors toute la condition servile en Italie. Les conditions de travail : La présence du maitre de Diognetus, souligné dans le texte, suggère la spécificité de certaines conditions de travail que l'on peut souligner ici : En effet, comme c'est le cas ici, soit l'esclave peut travailler sous le contrôle direct de son maitre et au profit de ce dernier, sans actes juridique strictes ou alors à travers ce qu'on appel la préposition. [...]

[...] Il est alors force de travail, mais aussi source de revenu, de prestige et d'influence. Dès lors, les esclaves sont de plus en plus nombreux et si on connait bien les esclaves domestiques et agricoles grâce aux villae esclavagistes notamment, ce corpus nous permet de centrer notre recherche les esclaves dans la vie économique et financière. Ainsi, Il s'agira de voir dans quelle mesure les esclaves s'introduisent dans la vie économique de l'Italie de l'Ier siècle après JC et alors quel rôle vont-ils y tenir ? [...]

[...] Leur nom en sera d'ailleur la preuve : en effet , contrairement aux esclaves, ceux-ci ont le doit au trio nomina romain. Leur cognomen reproduit généralement leur ancien nom servile et pour leur praenomen et leur gentilice ils prennent celui de leur ancien maitre : ainsi Eunus affranchi de Caius Nonius Cypaerus devient Caius Novius Eunus. Mais la distinction au cœur de la société italienne ne s'arrete pas là, et naissent alors avec Auguste de nouveaux acteurs : les esclaves et affranchis impériaux. [...]

[...] C'est l'actor de la cité, c'est-à-dire le gestionnaire, habilité à la représenter dans la conclusion d'actes juridiques, recevant au nom de la cité les redevances des taxes municipales affermés à des adjudicataires L'acte proposé ici est une reconnaissance de paiement établies par un esclave de la colonie de Veneria Cornelia de Pompéi, Privatus. Elle récapitule l'argent versé par Jucundus à la colonie pour la location d'un espace appartenant à la colonie. Le paiement s'effectue en deux fois et de deux montants différents, ce qui montre la confiance et l'organisation des deux parties. [...]

[...] On peut noter aussi le changement de mentalité des élites et des maitres qui considèrent les esclave plus seulement comme de la main d'œuvre mais comme un allié potentiel qui peut l'aider à accroitre ses richesses, organiser la cité, et donc occuper des emplois administratifs important avec de plus en plus de libertés. La pratique de l'affranchissement dans la période impériale romaine serra d'ailleurs tellement courante, que sous Auguste un impôt sur les affranchissements et un plafonnement du nombre d'affranchissements accordés par les testaments sera mis en place. Sous auguste et Tibère, on limite les affranchissements : la Lex Aelia Sentia en 4 ap JC ou la lex fufia Caninia mais leur rôle reste maintenant inévitable. [...]