Ce document traite de la condition d'esclave dans l'Antiquité. Il expose le point de vue philosophique, et plus particulièrement celui du stoïcisme avec la morale de Sénèque dans ses <em>Lettres à Lucilius</em>. Il montre comment l'homme libre peut, lui aussi, être esclave à sa manière.
[...] Ainsi le sage stoïcien doit maîtriser ses passions. Acceptant la place qui lui est assignée, le sage vit parmi les hommes. Il existe entre les hommes une communauté naturelle qui fonde entre eux une égalité et un droit naturel. La philosophie de Sénèque est marquée par l'humanité et il ne contente point de théorie, il veut que la pensée se traduise en action : La philosophie dit-il, apprend à agir et non à parler ; prouve les mots par des choses Sénèque prêche la modération dans l'emploi des esclaves et dans la conduite des maîtres à leur égard. [...]
[...] Le maître doit avoir de la reconnaissance, c'est-à- dire qu'en toute circonstance Sénèque lui défend la dureté et lui commande la clémence ; il lui parle au nom de sa dignité, de son intérêt même ; il lui parle au nom de la justice et de l'humanité : Il est beau de commander avec modération aux esclaves et d'observer à leur égard la mesure, non de ce qu'il peuvent impunément souffrir, mais de ce que permet l'essence même du juste et du bien Quoique tout soit permis contre les esclaves, il y a dans l'homme une limite posée par le droit commun des êtres doués de vie Il va également dans une lettre féliciter Lucilius de sa conduite envers ses esclaves : J'ai appris volontiers, par ceux qui me viennent de toi la familiarité dans laquelle tu vis avec tes esclaves. Cela est digne de ta sagesse et de ton instruction. Sont-ce des esclaves ? Non, mais des hommes. Des esclaves ? Non, mais des compagnons de vie. Des esclaves ? [...]
[...] Des esclaves ? Dis plutôt des frères en servitude, si tu réfléchis que la fortune a le même empire sue eux et sur toi A ceux qui pensait que cette façon de traiter les esclaves était choquant et humiliant Sénèque répond : Vis avec ton inférieur comme tu désires que ton supérieur vive avec toi ; et, quand tu te représentes ce qui t'es permis contre ton esclave, rappelle-toi que ton maître a la même licence sur ta personne Chez Sénèque il est question d'universalité : tous les hommes sont parents mais cela s'accorde difficilement avec la notion d'esclaves et de maîtres par nature, qui repose sur le principe selon lequel la race humaine n'est pas une unité, mais comprend une catégorie de sous-hommes. [...]
[...] L'esclavage est donc un rapport de domination fondé sur la menace et la violence. Référence au texte de Juvénal Les malheureux esclaves d'une mégère qui décrit les violences infligées aux esclaves : Celui-ci fait se briser la baguette, l'autre est rougit par le fouet et un autre par le martinet Dès l'Antiquité, des fondements théoriques et économiques de l'esclavage sont exposés, mais aussi critiqués. Aristote dans sa Politique justifie l'esclavage en ces termes : Il y a dans l'espèce humaine des individus aussi inférieurs aux autres que le corps l'est à l'âme ou que la bête l'est à l'homme ; ce sont les hommes chez qui l'emploi des forces corporelles est le meilleur parti qu'on puisse en tirer. [...]
[...] Qu'est-ce que chevalier romain, affranchi, esclave ? Des noms crées par l'ambition ou par la violence On observe également la grande compassion que manifestait Pline le Jeune à la mort de ses esclaves. En effet, ses esclaves étaient pour lui des enfants : il veillait avec sollicitude à leur bien-être et quand il était menacé de les perdre, il ne se consolait lui-même qu'en donnant par l'affranchissement, à leur dernière heure les consolations de la liberté. Il ne cherchait pas à dissimuler son chagrin. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture