L'institution de l'éphébie à Athènes, contrairement aux idées reçues, est le sujet d'un vaste débat historiographique. Oublions le postulat qui a tendance à résumer cette institution, aux formes et aux prolongements diverses, à l'unique période de deux ans qui consiste en une formation militaire et citoyenne du futur citoyen athènien, durant le IV ème siècle avant notre ère. En effet, depuis une trentaine d'années, l'approche de cette institution a été profondément renouvelée. La mise en lumière d'inscriptions nouvellement découvertes, comme celle qui honore le cosmète (chef de l'éphébie) de la tribu Akamantis en 361-60 avant J.C; ou encore, des nouvelles interprétations d'oeuvres antiques, comme celle faite par P. Gauthier sur les Revenus de Xénophon (écrivain, philosophe et homme politique grec, v. 430 – v. 355) ont modifié nos connaissances et les interprétations historiographiques du sujet. Depuis la publication de la thèse de Chrysis PéLékidis en 1962, l'existence d'une éphébie athénienne avant 335 avant J.C. N'est plus contestée. Plus qu'une simple classe d'âge, véritable période de service civique et militaire, ou les futurs citoyens athéniens, à l'exclusion des plus pauvres, apprennent les droits et devoirs, les règles et les valeurs de la vie politique athénienne. Puis viens l'institution de l'éphébie attique classique, qui apparaît vers 335av. Notre ère avec la réorganisation de l'éphébie que l'on attribue à Lycurgue (orateur et homme politique athénien , v. 390-v. 324), et qui nous est connu grâce à la Constitution d'Athènes, chap. XLII, d'Aristote (philosophe et disciple de Platon, v. 428-v. 347), rédigée vers 330 avant J.C. Cette période de l'éphébie, service de deux ans, reste l'idée première que l'on colle à l'institution, alors qu'elle n'est en réalité qu'une forme de celle-ci. Autre part de cette institution athénienne, celle des mythes et des fêtes qui sont autant de « rites de passage » du statut d'enfant à celui d'homme et de citoyen à part entière au sein de la polis, et s'inscrivant dans un cadre religieux. Nous voyons donc la multiplicité des caractères qui s'inscrivent dans cette période de la vie du jeune homme libre athénien. Cette constatation nous pousse à aborder et à questionner les différents cadres et buts de cette dernière. En intégrant les grandes idées du débat historiographique dans mon raisonnement, nous verrons quelle fut l'évolution de l'institution, ainsi que ses prolongement. Pour cela, nous aborderons dans un premier temps, l'éphébie à Athènes avant la date de 335 avant notre ère, en nous focalisant sur son aspect militaire puis citoyen, ainsi que sur le contenu de la formation en elle-même. Ce qui nous mènera de manière chronologique à l'institution éphébique classique que nous aborderons dans un deuxième temps de réflexion, en présentant et en analysant la réforme de l'éphébie menée par Lycurgue, puis la consistance des deux années de formation, et l'encadrement que reçoivent les jeunes éphébes. Puis nous traiterons dans une dernière partie de la part des mythes et des différents « rites de passage » dans l'éphébie. Nous traiterons pour étayer le propos des fêtes des Apatouries, des Oschophories puis du retour au système antérieur qui intervient dans le dernier quart du IV ème siècle avant J.C.
[...] J.-C.), le jeune Athénien s'inscrit sur le registre de son dème. Il devient ainsi, un des démotes, sorte de quasi-citoyen, qu'il ne sera de manière entière qu'a la fin de son éphébie. Il ne peut pas durant l'intégralité de son service civique et militaire participer à la vie judiciaire de la cité, ainsi qu'aux débats de l'assemblée du peuple (ecclésia). Il se doit d'attendre ses trente ans pour devenir magistrat, en particulier bouleute, ou juge au tribunal du peuple (Héliée). [...]
[...] Cette tonte des cheveux s'appelle koura, ce qui signifie l'action de tondre. La fête des apatouries est celle des phratries du monde ionien, et célèbre tous les membres de cette dernière. Le rite de la tonte des cheveux a lieu lors du troisième et dernier jour ce cette fête, qui se déroule lors du mois de Pyanepsion, soit le mois d'octobre. Ce dernier jour porte donc le nom de Kouréôtis, quand à la divinité honorée il s'agirait peut-être de Artémis. [...]
[...] Le gymnase est aussi le lieu de formation des soldats de la phalange hoplitique. Le mélange des classes d'âges forme également le jeune éphèbe, en effet l'armée grecque est composée d'hommes de tous les âges. L'expérience des combats et la force psychologique résultant de la présence sur le champ de bataille de toutes les composantes de la société athénienne sont en effet plus importantes que l'endurance physique et l'agilité propres aux jeunes gens. L'autre partie de cette formation consiste en un service militaire aux frontières. [...]
[...] Aristote ne nous dit pas s'ils reçoivent une indemnité. Leurs spécialités révèlent le caractère indubitablement militaire de la formation. Autres cadres de l'éphébie : les éphèbes étaient sous l'autorité des stratèges, qui sont les dix magistrats militaires de la cité, au prestige indéniable. Les taxiarques, qui commandent les dix régiments tribaux de l'armée de terre, jouent aussi un rôle mal connu, dans la vie des éphèbes de leur tribu. Enfin, certaines inscriptions nous parlent des lochages, il s'agirait d'éphèbes qui doivent avoir une autorité sur les autres éphèbes, mais leurs fonctions exactes et précises nous échappent encore. [...]
[...] 324), et qui nous est connue grâce à la Constitution d'Athènes, chap. XLII, d'Aristote (philosophe et disciple de Platon, v. 428-v. 347), rédigée vers 330 av. J.- C. Cette période de l'éphébie, service de deux ans, reste l'idée première que l'on colle à l'institution, alors qu'elle n'est en réalité qu'une forme de celle-ci. Autre part de cette institution athénienne, celle des mythes et des fêtes qui sont autant de rites de passage du statut d'enfant à celui d'homme et de citoyen à part entière au sein de la polis, et s'inscrivant dans un cadre religieux. [...]
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