Au début du second siècle, les puissances dominantes en Méditerranée sont Rome et le royaume séleucide, dernière puissance hellénistique crédible. S'ajoutent deux autres puissances que représentent Pergame et Rhodes. Le corpus présente 3 textes d'auteurs différents, Polybe, Tite-Live et Appien, traitant de la paix d'Apamée. Polybe est un homme politique, général et historien grec né vers 200 à Mégalopolis. Elève de Philopoimen, commandant de la cavalerie de la ligue achéenne, il sera pris comme otage par Rome en 167 et ce pendant 17 ans, période pendant laquelle il écrivit une partie de ses Histoires, montrant comment Rome a dominé les autres civilisations. Tite-Live est un patricien romain proche d'Auguste qui vécut de -59 à 17 ap JC. Il fit carrière dans les Lettres et connut un succès immense avec son oeuvre de L'histoire de Rome depuis sa fondation. Appien est un historien né à Alexandrie vers 95 (ap JC) et on sait qu'il obtint d'Hadrien la citoyenneté romaine.
En 196, Antiochos passe en Thrace avec la volonté de reconstituer le royaume de son père. La même année, Flamininus proclame la liberté de toutes les cités grecques et à Lysimacheia, le Sénat fait demander à Antiochos de laisser la liberté aux cités d'Asie, ce qu'il refuse, faisant valoir ses droits. Antiochos rassure alors les Romains sur ses intentions mais accueille Hannibal chez lui. En 194, lors d'une ambassade, Rome propose à Antiochos d'abandonner la Thrace en échange de la reconnaissance de sa domination sur l'Asie, ce qu'il laisse de côté, préférant attiser l'excitation des Etoliens contre les Romains, ceux-ci n'ayant rien reçu après la seconde guerre de Macédoine. D'autre part, le frère d'Eumène se rend à Rome pour dénoncer faussement le franchissement du pont par Antiochos dans une perspective guerrière. Antiochos débarque alors en Grèce avec peu d'hommes et d'éléphants et est vaincu aux Thermopyles en 191 avant d'être vaincu en Asie par les Scipion, puis par Domitius à Magnésie du Sipyle en 189, amenant à la paix d'Apamée de 188.
En quoi la paix d'Apamée fut-elle un tournant majeur de la période hellénistique et marqua-t-elle la toute puissance de Rome, devenue arbitre du monde grec ? (...)
[...] C'est un territoire lointain et Rome n'est pas encore dans la perspective de la conquête (province) (peur des ambitions personnelles au lointain) : on cherche des relais locaux pour exercer de loin le patrocinium romain. Mais ces biens restent des dons de Rome, qui peuvent donc apparaître révocables (plus tard). La principale puissance méditerranéenne A Lysimacheia en 196, Antiochos avait refusé d'accepter l'arbitrage romain, ce qui serait revenu à reconnaître une certaine hégémonie à ces étrangers. Or, ici, Antiochos est forcé d'accepter toutes les clauses du traité et chez Polybe, on a bien une mention d'une forme d'arbitrage autour de la Pamphylie, Antiochos et Pergame se disputant pour savoir à qui elle revient : les commissaires décidèrent d'en référer au Sénat + Polybe 26. [...]
[...] Il est fort possible qu'Antiochos privé de mines en AM ait eu du mal à payer le tribut (d'où sa mort lors d'un pillage). D'ailleurs Rome, au 23 de Polybe semble se rendre compte de la difficulté financière puisqu'elle prévoit un report de paiement en cas d'insuffisance. Autre indemnité en nature : 540000 boisseaux de blé (nourrir les troupes et en cas de famine : avantage économique). Clauses financières envers Pergame (350 talents (annuel de 70 sur 5 ans) + 127/8 talents ( au lieu du blé : besoin de numéraire Outre cela, Les textes mentionnent l'obligation de livrer 20 otages (à renouveler) dont le futur Antiochos IV (règne de 175 à 163) (Appien). [...]
[...] En quoi la paix d'Apamée fut-elle un tournant majeur de la période hellénistique et marqua-t-elle la toute puissance de Rome, devenue arbitre du monde grec ? Il s'agira donc de traiter du déroulement de la paix, puis de ses dispositions qui affaiblissent les Séleucides pour finalement le rôle de Rome comme grande puissance. Le déroulement de la paix Les préliminaires Si on croise ces textes et l'œuvre de Polybe, on en déduit que les préliminaires du traité se firent juste après Magnésie du Sipyle, à Sardes en 189 et ce entre les Scipion et Antiochos III. [...]
[...] C'est soit une manière de limiter les ambitions guerrières d'Antiochos soit un refus de Rome de voir ses alliés et sujets sous l'autorité d'un autre qu'elle-même = stabilité du rapport de force et 25 de Polybe : en cas d'attaque venant de l'ouest, Antiochos est réduit à une guerre défensive, ne pouvant lui-même attaquer et n'ayant le droit en cas de victoire, d'annexer un territoire, mais pouvant lui-même en perdre en cas de défaite. Antiochos se voit donc affaibli, réduit à l'impuissance : il doit renoncer à ses ambitions de conquête : c'est la fin de la grandeur séleucide. Clause financière et otages La clause financière est importante. Antiochos doit initialement verser 15000 talents. Il donne une avance de 3000 (500, puis 2500 à la ratification, selon Appien) et 1000 chaque année sur 12 ans (Polybe : argent de qualité). (26,196 kg). Pourquoi du numéraire immédiatement ? [...]
[...] Liberté des cités ou partage ? Les Romains avaient déjà fait peu de cas de la liberté des cités d'Asie en 193 devant la perspective d'évacuation de la Thrace par Antiochos. Eumène réclame une part en cas d'évacuation, ne voulant pas que Rhodes par des alliances (c'est elle qui veut la liberté des cités, Pergame est une monarchie), ne devienne première puissance. Plat d'un riche banquet Liberté en partie sauvegardée (pour les cités qui étaient déjà libres) mais territoires partagés. [...]
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