Dans la Vie des douze Césars, Suétone insiste dès les prémices de son développement sur l'importance des ancêtres de Néron dans la personnalité du jeune homme. Les actes répréhensibles de Néron s'expliquent par les ancêtres qui furent les siens, et qui sont une explication première de la cruauté dont il a pu faire preuve dans sa jeunesse. Cependant, que Néron se définisse d'abord comme « le fils d'Agrippine » est manifeste. Homme politique, il se nomme lui-même poète, musicien, acteur. Il semble donc plus artiste qu'Empereur, et celui que les historiens peignent comme un monstre sanguinaire, le successeur de Claude, entre sur la scène politique ; il met en place un règne à l'image de sa personnalité, qu'il faut chercher à décrire et à comprendre (...)
[...] L'empereur devient donc une figure, un modèle d'extravagance pour une grande partie des historiens. Associé à des actes déraisonnés et déraisonnables, il est un modèle d'extravagance, d'hybris. Enfin, ce qui a également valu à cet empereur l'image de monstre, c'est l'acharnement dont il a fait preuve à l'encontre des Chrétiens. Les Chrétiens sont persécutés sous Néron : ils sont d'abord accusés de l'incendie qui ravage les deux tiers de la Ville en 64. C'est encore Tacite qui raconte dans les Annales comment l'empereur, soucieux de trouver un coupable à livrer au peuple, torture des chrétiens et les force à avouer des crimes qu'ils n'ont pas commis, afin d'apaiser la colère et la crainte du peuple. [...]
[...] Homme politique, il se nomme lui-même poète, musicien, acteur. Il semble donc plus artiste qu'Empereur, et celui que les historiens peignent comme un monstre sanguinaire, le successeur de Claude, entre sur la scène politique ; il met en place un règne à l'image de sa personnalité, qu'il faut chercher à décrire et à comprendre. Néron se présente comme l' Anti-héro au sein de la lignée des Julio- claudiens qui le précèdent, et l'image donnée de lui dans les témoignages contribue à la formation d'un mythe. [...]
[...] A partir de 62 Néron élimine ou met à l'écart du pouvoir les grandes dynasties sénatoriales, et fait de la politique et des décisions un instrument personnel. Cela en va de même pour le titre d'Imperator : Néron, comme Tibère et Claude avant lui, refuse au départ ce titre en tant que prénom. Cependant, dès 66, on voit que le titre d'Imperator apparaît dans les inscriptions : Néron se fait donc par ce titre l'égal d'Auguste. C'est donc la personne impériale, et le culte, la présence, l'importance de cette personne qu'est l'empereur qui est rétablie, renforcée. [...]
[...] Par son père, il est affilié à la lignée des Claudiens. L'avènement même de Néron possède donc un caractère exceptionnel : à 17 ans, il est le plus jeune empereur, qui accède au pouvoir grâce à sa mère. Dans ce lien entre Néron et sa mère se dessine la figure naissante de l'empereur monstre : par les historiens il est accusé de relations incestueuses avec Agrippine. Le début même de son règne s'inscrit dans le meurtre et l'intrigue. Les débuts d'une terreur : C'est peut être avec le meurtre d'Agrippine en mars 59 que l'on voit l'entrée en scène de celui que les historiens décrivent comme un monstre sanguinaire. [...]
[...] C'était beaucoup pour moi, ce n'était rien pour vous. Je vous fis sur mes pas entrer dans sa famille : Je vous nommai son gendre, et vous donnai sa fille. Silanus, qui l'aimait, s'en vit abandonné, Et marqua de son sang ce jour infortuné. Ce n'était rien encore. Eussiez-vous pu prétendre Q'un jour Claude à son fils dût préférer son gendre? De ce même Pallas j'implorai le secours: Claude vous adopta, vaincu par ses discours, Vous appela Néron, et du pouvoir suprême Voulut, avant le temps, vous faire part lui-même. [...]
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