Les royautés existantes ont été qualifiées de monarchies féodales, car, au début du 11e siècle, il existait bien des rois, mais les rois s'apparentaient souvent à des seigneurs ordinaires. On va voir qu'en France et en Angleterre, les monarques vont utiliser les liens féodaux pour fonder des royautés puissantes et centralisatrices. Les rois vont se mettre à la tête d'une pyramide féodale cela brutalement en Angleterre et patiemment en France.
[...] Mais, à partir du 12ème siècle, le pouvoir royal va commencer à progresser, à se reconstruire, avec la politique du roi capétien Louis VI Le Gros. Il consolida son autorité à l'intérieur même de son propre domaine royal en luttant contre ces fameux seigneurs brigands. A la fin de son règne, ce roi Louis VI était devenu un maitre absolu de son domaine. On affirmait alors qu'il était devenu le véritable seigneur des vassaux du domaine. Ce fut la première étape indispensable à cette renaissance de l'autorité royale. [...]
[...] Cette victoire souleva une joie populaire dans tout le royaume et est considérée comme la première manifestation d'un sentiment national chez les français. Mais cette bataille assura surtout définitivement toutes les possessions territoriales au roi de France. Philippe Auguste multiplia donc son domaine royal par 5. À partir de là, le roi est alors devenu effectivement le seigneur le plus puissant du royaume. Le surnom du roi vient alors de cette puissance. Le surnom d'Auguste évoque à la fois Rome et l'empire : avec Philippe Auguste, la royauté capétienne ne craint plus de rivaliser avec l'empire germanique. [...]
[...] Le titre de roi n'était pas ignoré des romains. La souveraineté était virtuellement préservée, en ce sens qu'elle demeurait sur le plan des idées. En fait, le maintien de l'idée de royauté avait perduré grâce au sacre. Le sacre du roi était un véritable risque distinctif : il faisait du roi un seigneur différent de tous les autres, puisqu'il était le seul à être sacré, à avoir reçu l'onction. Ainsi, le roi capétien bénéficiait de ce prestige du sacre d'avoir été choisi de Dieu. [...]
[...] Cela annonce une formule de la fin du XIIIème siècle, selon laquelle le roi est empereur en son royaume. L'empereur germanique est alors considéré comme un souverain à l'égal des autres et non supérieur aux autres. Or, la division politique de l'Europe résultera de la généralisation de ce principe : la division politique de l'Europe va survenir d'une formation de divers souverains indépendants non soumis à la tutelle de l'empereur ou à la tutelle du pape. Ce principe va devenir la caractéristique de la période suivante des temps modernes. [...]
[...] C'est un cas flagrant du défaut de droit, qui ouvre le droit à un appel auprès de la cour féodale du suzerain. Aussitôt, en 1200, le vassal de Jean Sans Terre saisit la cour de son suzerain, qui était celle de Philippe Auguste. Alors, à plusieurs reprises, Jean sera sommé de comparaitre devant la cour de Philippe. Jean devait paraitre pour juger ou être jugé, mais il s'y refusa. Aussi, en 1202, la cour de Philippe a rendu un jugement illustrant parfaitement les règles du droit féodal. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture