Confrontée à la triple menace du feu des archers et des frondeurs, l'érection des échelles, le franchissement des fantassins ainsi que la percussion des machines de siège, la défense militaire d'une ville, face aux armées de siège assyriennes, ne pouvait se contenter de la puissance de ses fortifications. Au contraire, elle s'appuyait aussi sur l'effectivité et l'efficacité d'une défense active reposant sur l'organisation même des systèmes de fortifications. Quelles étaient alors la nature et la portée de ses réactions et quels impacts tactiques revêtaient-elles ?
Nous admettons assez facilement que la défense active d'une ville proche-orientale reposait sur trois possibilités majeures de contre-attaque. La première, une puissance de feu soutenue, que la multiplication des dispositifs de tir rendait possible, assurait le maintien d'un périmètre de sécurité que n'aurait pu outrepasser une armée non couverte ou non protégée. La deuxième consistait à imperméabiliser au possible la ligne d'investissement en mettant à profit le déploiement de la garnison, l'emploi de dispositifs mécaniques pour neutraliser la percussion des béliers mais aussi, lorsque cela était possible, la construction d'une contre-rampe pour bloquer la brèche et toujours commander l'armée assaillante.
[...] De plus, sur la tour de la porte assaillie, en face de la rampe, il est possible de voir un archer, un frondeur et deux soldats jetant des pierres (cette citation de quatre soldats nous semble être une approximation tout à fait possible du nombre de tireurs potentiels affectés sur une tour). La raison de la faible proportion de frondeurs parmi les défenseurs de la tour se justifie tout simplement par le fait que, malgré l'avantage de la porte, ces tireurs exigent plus d'espace libre pour effectuer efficacement leurs jets. [...]
[...] Quant à ses véritables fonctions, il est nettement envisageable de considérer que cette contre-rampe avait pour vocation première de neutraliser la pression physique exercée par la rampe d'assaut assyrienne placée de l'autre côté du rempart. Autre indice : l'étude d'une tranche dans la section pratiquée indique que cet élément défensif ne devait guère excéder la taille du glacis ; en conséquence de quoi, le solide mur de la ville[5] aurait certainement dû résister à la pression additionnelle de la rampe d'assaut assyrienne. [...]
[...] Comment comprendre alors leur absence totale des reliefs, des Annales et des lettres assyriens ? Sans doute faut-il considérer que les fortifications du Fer II étaient certainement beaucoup plus résistantes que celles du royaume de Haute-Mésopotamie et qu'affronter l'armée assyrienne en terrain dégagé elle était quasiment invincible en plaine relevait d'une décision hautement téméraire. C'est vraisemblablement pourquoi les défenseurs étaient dans l'obligation de tenir leur position intra-muros et de continuer à ériger leur contre-rampe et leurs obstacles de fortune avec tout ce qui devait se trouver à portée de main.[6] Il en est tout autrement des villes fortes et des forteresses assyriennes. [...]
[...] Un tel avantage tactique était double : tout en conservant en permanence le commandement, les assiégés agissaient aussi bien à distance en repoussant ou amoindrissant la puissance de l'assaut qu'à proximité sur la ligne d'investissement lorsque les fantassins et les machines de siège assyriens se trouvaient face au rempart. Enfin, lors de l'investissement, la multiplication des flanquements et la subdivision des espaces intérieurs en espaces contrôlés devaient fréquemment prendre les soldats assyriens infiltrés sous un feu croisé. Dans cette situation, nous comprenons d'autant plus le rôle protecteur des boucliers de siège assyriens. Concentrons-nous désormais sur deux aspects fondamentaux des dispositifs de tir. [...]
[...] Eléments d'analyse de la réaction et de la contre-attaque en phase de poliorcétique à l'époque néo-assyrienne Plan 0. Introduction -Réactions et contre-attaque : la défense active 1. Tir et dispositifs de tir 2. La garde de la ligne d'investissement (intervention de la garnison, dispositifs mécaniques, contre-rampe 3. La question des sorties Bibliographie indicative EPH'AL I., 1997: “Ways and Means to Conquer a City, Based on Assyrian Queries to the Sungod”: p. 49-53. FALES F. [...]
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